Si nous cherchons à connaître le public marginalisé, ou ce que l'on appelle plus vulgairement le monde des « SDF », nous allons trouver chez les grands auteurs des études expliquant les raisons qui les ont poussés à adopter ce mode de vie, ou encore des récits partageants la vie de tous les jours de ces personnes. Nous pouvons aussi rencontrer des oeuvres narrant les méthodes de réinsertion sociale mises en place par les politiques publiques. Cependant nous aurons des difficultés à connaître « l'après » réinsertion en CHRS, à savoir si ces hommes, ces femmes qui ont trouvé le courage de reconstruire leur vie, se sont adaptés à leur retour à la vie sociale. Parce que ce public aspire à une tranquillité à la fin de leur prise en charge, bien souvent ils cherchent à oublier ce passé douloureux. Cela implique de ne pas retourner sur les lieux de sa réinsertion (le CHRS) ; et dans la mesure ou peu de personnes ont un suivi après avoir retrouvé leur autonomie, nous ne savons pas ou peu quelle en est la résultante. D'autant plus qu'un usager qui va mettre en échec sa réinsertion et retrouver les bancs de la rue, parce qu'il aura été renvoyé du foyer, ou bien qu'il a perdu son logement, cela, il va chercher à le cacher. Un sentiment de honte s'empare de lui et il mettra des semaines, voire des mois avant de solliciter le monde de l'urgence et d'accepter de se mettre face aux raisons de cette rechute.
Je voulais trouver des réponses qui éclaireraient ma curiosité et ma culture personnelle ; des réponses qui me démontreraient quelles sont les erreurs à ne pas commettre dans le métier de travailleur social, ou à l'inverse quels exemples sont à retenir. En effet, je me disais qu'en effectuant ces recherches je pourrais m'apporter des éléments de réponses qui m'aideraient à perfectionner, dans le futur, ma méthode de travail, notamment la mission de réinsertion des usagers. Bien qu'en sachant que toute situation est singulière et qu'on ne peut effectuer la même approche deux fois, cela me permettra de pouvoir apprendre à observer d'avantage. Observer l'usager que j'aurai face à moi me permettra de mieux savoir déceler les signes du problème rencontré, de sa personnalité et de ce qui peut être envisageable ou non.
Savoir si telle ou telle personne a échoué dans son projet de sortie est-il dû à son manque de motivation ? Ou bien la mission de réinsertion a-t-elle été non adaptée ? Pour tenter de répondre à ces questions, je me suis intéressée aux projets de sortie des hébergés du foyer Avenir, où j'ai effectué mon stage, et à ce qui les motivaient. Cependant pour comprendre ces éléments de réponses obtenus, il faut dans un premier temps s'intéresser au travail fourni par l'équipe éducative dans leur mission de réinsertion sociale et/ou professionnelle. Il est le lieu de ma réflexion et de mes interrogations ; là où tout est né et là où j'espère apporter une clairvoyance à ce travail (...)
[...] certains occupants de ces pavillons en viennent même à mettre en location, de façon illégale une partie de leur bien. Et bien évidemment ceux qui louent ne peuvent prétendre à une aide au logement, la promiscuité avec le propriétaire pose problème, sans compter que ces secteurs pavillonnaires sont à proximité de ces vieux quartiers sociaux (ZUS et autres). Il est important de préciser dans cet état du mal-logement, que les agences, les marchants de bien, les organismes HLM et les élus ont leur part de responsabilité. [...]
[...] Ce qui te permet d'arriver dans un foyer comme ici hein. Donc il y a des structures pour nous aider, il faut pas baisser les bras bon les personnes qui disent je suis à la rue, je peux pas me laver, je peux pas me raser C'est pas vrai ! Y a toujours moyen ! La preuve ! Je l'ai fait dans une ville que je connaissais pas. Moi : oui c'est vrai, et dans ta région, il y avait ça aussi Paul : oui à XXXXX il y avait ça aussi ! [...]
[...] Moi : pour faire un voyage ? Gary : oui. Moi : donc tu reviens ici après ? Gary : oui. C'est pas long, (hésitation) je sais pas si (hésitation) la chambre sera (hésitation) libre. financièrement c'est automatique. Peut- être que quelqu'un d'autre l'aura. Moi : ça je ne sais pas, il faudra demander à l'équipe. Maintenant la dernière chose que l'on va aborder, c'est ton parcours professionnel. Gary : oui. Moi : peux-tu me raconter ton parcours professionnel ? [...]
[...] Si je suis en partie responsable, d'autres le seront aussi. Parfois, ce sera l'usager lui-même qui n'est pas prêt à changer de vie, d'autres fois ce sera le système économique et sociale qui nous gouverne qui mettra en échec la réinsertion de ces personnes. Cesser de vouloir faire des économies dans des domaines qui demandent des moyens et apprendre à se donner des objectifs réalisables serait plus judicieux. Ce que j'aimerai pourtant approfondir, ce sont les pistes à envisager pour améliorer les moyens de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. [...]
[...] Gary : ce n'est pas que ça m'a plu. J'étais un peu surpris. Moi : tu pensais que tu allé rester à l'hôpital ? Gary : oui. Moi : quand tu es venu ici comment cela s'est-il passé ? Gary : quand je suis venu ici, la veille, l'avant-veille, on m'a demandé de faire mes affaires, et puis le jeudi, olivier est venu avec (hésitation) la camionnette là, il a tout ramassé, et on m'a mis dans cette chambre où je suis. [...]
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