L'objet d'étude est centré sur les transgenres et les transsexuel(le)s. Il présente un intérêt particulier pour le travail social, dans la mesure où il s'agit d'une population en partie désocialisée de par son mode de vie hors « normes ». En effet, changer de sexe socio psychologique implique de changer de catégorie sexuelle, de groupe social et englobe plusieurs types de stigmatisations dans les deux sens de transformation. Pour autant la personne se situe dans sa propre norme, avec ses préoccupations et motivations.
Cette population est tout d'abord migrante, elle vient en France pour vivre librement son mode de vie « transgenre ». Dans la communauté Sud-américaine, la plus représentée dans les associations et institutions les accueillant, une très forte idéalisation du lieu d'accueil favorise certainement ce comportement de migration. Ce public va migrer avec une anticipation de son arrivée sur le territoire par un réseau communautaire déjà organisé et fondamental pour son adaptation à la vie en France. Ainsi, grâce au titre de séjour obtenu, le public va pouvoir prétendre à un accompagnement solide. Cependant, une fois en France, les « trans » latino-américains rencontrent des difficultés à s'insérer malgré leur autorisation de travailler ; sans doute parce qu'il n'y a pas de coordination entre l'apparence et l'état civil. La barrière de la langue peut se surajouter lorsqu'elle n'est pas maîtrisée. Par conséquence, les « trans » recourent à la prostitution pour survivre. Mais cette pratique les expose à des risques de transmission des IST ou du VIH. Le fait qu'ils soient engagés dans ce mode de vie leur fait rencontrer le réseau d'aide aux prostitué(e)s.
En rencontrant ce public, lorsqu'il se trouve en difficulté ou marginalisé, le travailleur social utilisera les missions conventionnelles pour les accompagner : l'aide à l'insertion professionnelle, l'accès aux droits et au logement, la médiation familiale selon les situations, le suivi en partenariat avec les psychologues lorsqu'une psychanalyse est nécessaire.
[...] Le sexe psychosocial ne coïncide pas avec le sexe génétique[25]. Le transsexualisme a toujours existé, mais les solutions chirurgicales et hormonales n'existaient pas avant les années 1950. De fait, au vingtième siècle, la question de la légalité médicale s'est posée.[26] Cette problématique liée au sexe et au corps dès l'origine sous l'emprise médicale et le syndrome de la dysphorie sexuelle ou de genre est un concept construit par Harry Benjamin. Il signifie l'état psychologique d'une personne manifestant son désaccord avec le sexe de son corps et le rôle social assumé par les personnes de son sexe. [...]
[...] Avant les années 1950, il n'existait pas les solutions hormonales et chirurgicales à leur souhait de changer de sexe, l'actuelle réassignation de sexe. Mais le contexte englobe dans le même problème les identités ou les pratiques nommées à présent : transvestisme, homosexualité ou transsexualisme. Peu importe la problématique rencontrée par la personne, elle était identifiée comme déviante sexuellement. Le premier livre destiné au grand public sur les transsexuels est The Transsexual Phenomenom (Le phénomène transsexuel), en 1966, du Dr Benjamin. Il est rédigé sous l'influence du sexologue allemand Magnus Hirschfeld, lui-même considéré comme le pionnier dans ce domaine de connaissance. [...]
[...] Ce n'est pas forcément évident tout simplement parce qu'au départ elle n'avait pas d'expérience avec ce public. A présent, elle utilise le elle pour des transgenres qui sont passés du masculin vers le féminin, par respect et par habitude de ce public. Elle les reçoit comme n'importe quel usager fréquentant le service avec le respect de l'identité choisie. Elle explique qu'elle adapte son accueil, quand elle s'attend à recevoir une personne trans qu'elle peut repérer par le nom et le numéro de la rue, l'immeuble qui est partagé entre elles et aussi par le nom de famille à consonance hispanophone Elle s'est familiarisée avec ce public et dit qu'elle a adopté une ligne de conduite en rapport avec l'accueil pour préparer le premier entretien en particulier. [...]
[...] L'AS de l'association d'accueil des bénéficiaires du RMI a une représentation négative de l'association spécialisée : où on dirait que tout fonctionne sur l'affect, les gens se détestent ou s'adorent Il communique avec une autre association spécialisée, rencontrée lors de mon enquête exploratoire, où j'avais rencontré le directeur. Enfin, l'association CHRS utilise les partenaires sociaux mentionnés auparavant pour les problématiques sociales, d'accès aux soins et d'hébergement, d'insertion, ainsi que des associations d'insertion par la culture et les loisirs. On voit que toutes ces associations travaillent ensemble de façon plus ou moins approfondie et que cela peut permettre d'aider ou parfois de freiner la prise en charge des usagers. [...]
[...] Elle a eu des contacts téléphoniques avec l'assistante sociale de l'association spécialisée dans l'accueil des transgenres mais regrette que ce partenariat ne soit pas encore approfondi pour l'instant. L'AS de l'association spécialisée décrit son accompagnement social auprès des trans comme semblable avec une autre population. La demande sociale est variée : demande d'aide financière, de démarche administrative, demande ponctuelle d'hébergement, demande alimentaire ou de transport ; la demande au niveau de l'insertion professionnelle est assez faible. De façon autonome elle sollicite l'ouverture des droits sociaux (CMU, CMUC, AME). Sur place a lieu une permanence de la CPAM[88]. [...]
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