SES Sciences Économiques et Sociales, Covid-19, crise sanitaire, solidarité, brigade de solidarité populaire, OMS Organisation mondiale de la Santé, confinement, gel hydroalcoolique, masque chirurgical, distribution de repas, pouvoirs publics, association, Paris
En France, la solidarité s'organise de plusieurs façons, elle peut être dirigée par l'État, les régions, les départements ou par les associations, fondations ... De plus, la solidarité peut s'organiser de façon spontanée par l'initiative privée ou par des groupements de personnes non institutionnalisées. La France est longtemps apparue comme un modèle d'État-providence, c'est-à-dire un État qui intervient dans les domaines sociaux et économiques dans l'objectif d'assurer des prestations aux citoyens. À l'inverse des États-Unis par exemple, beaucoup plus libéraux, pour lesquels la solidarité est généralement issue de l'initiative privée. Le Coronavirus s'est répandu dans le monde entier et chaque État fait face à cette crise sanitaire en fonction de ses institutions sanitaires, sociales et économiques préexistantes ainsi que des institutions créées durant la crise du Covid-19 comme nous le verrons en France avec les Brigades de solidarité populaire.
La crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a été inattendue et le matériel nécessaire pour se protéger n'était pas disponible en quantité suffisante (masques de protection, tests de dépistage ...). La majeure partie des pays dans le monde a pris la décision de confiner les populations. Cette situation inédite dans l'histoire a amené une chute des bourses et des Produits Intérieurs Bruts (PIB) à l'échelle mondiale, ce qui a causé un impact important sur l'économie dont nous sentons que peu les effets à l'heure actuelle.
Les personnes âgées ou ayant des maladies comptent parmi les plus vulnérables à l'épidémie de Coronavirus : la maladie peut entrainer des complications graves voire la mort. Face à cette situation dangereuse pour une bonne partie de la population, l'État français a préconisé aux entreprises de favoriser le télétravail dans l'objectif de limiter le nombre de personnes en contact avec le reste de la population que ce soit au sein des entreprises ou à l'extérieur. De ce fait, les seules personnes dans l'obligation de travailler se trouvent être les soignants en majeure partie. Les associations ou autres groupements de personnes décidant de continuer à travailler ou agir bénévolement ont joué un rôle prépondérant pendant le confinement dans l'assistance aux personnes les plus vulnérables.
[...] Les brigades de solidarité populaire et les pouvoirs publics : une action conjointe ? Bien que la capacité d'auto-gestion des Brigades de solidarité populaire ait prouvé ses effets bénéfiques lors de la période de confinement comme nous avons pu le démontrer antérieurement, il n'en demeure pas moins que ce type d'organisation reste fragilisée sur le long terme. Une comparaison avec le fonctionnement des actions associatives et populaires et des pouvoirs publics est nécessaire pour comprendre la mainmise de ces derniers et, par conséquent, l'invisibilisation de l'innovation sociale alternative. [...]
[...] Des mesures alternatives Face à l'absence de matériels préventifs et de traitements efficaces, l'État français ainsi que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont préconisé : . Une distanciation physique d'au moins un mètre entre les personnes La fin des regroupements importants de personnes Le lavage fréquent des mains La mise en quatorzaine des personnes malades ou potentiellement malades L'arrêt des activités non essentielles et la multiplication du télétravail Le confinement des populations. Toutes ces mesures ont eu un effet sanitaire insuffisant du fait qu'elles ont été prises trop tardivement, une fois que le virus circulait de façon importante sur le territoire. [...]
[...] Les divers témoignages relayés dans la presse illustrent le militantisme politique des brigades de solidarité. Les paroles d'une brigadière parisienne, figurant dans un article de Mediapart, soulignent la non-volonté de collaborer avec la municipalité. Elle affirme explicitement que les brigades choisissent d'un point de vue éthique et politique les structures avec lesquelles elles souhaitent travailler. Le refus de joindre leurs interventions à celles de la ville de Paris se justifie par le constat par la brigadière d'un manque de cohérence dans les actions entreprises par les municipalités. [...]
[...] Pour ce faire, il convient de penser leur capacité d'auto-organisation en lien avec les pouvoirs publics. Une analyse de la division du travail des formes de solidarité est utile à la compréhension de l'efficacité des actions menées et permet, à terme, de penser la viabilité des organisations spontanées face aux institutions. Outre la question de la proximité, ces brigades de solidarité populaire laissent apparaître les tensions qui se jouent derrière les notions de vulnérabilité économique et sociale. La première entrainant souvent la seconde, la crise actuelle nous invite à penser cette interdépendance. [...]
[...] Si sa pérennité dans les années à venir est espérée de la part des brigadiers, celle-ci ne sera pas due à un soutien de l'État. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Acta, « Seul le peuple sauve le peuple », 03/04/2020 Brodiez-Dolino, Dumons Bruno (dir.), La protection sociale en Europe au XXème siècle, PUR Eynaud Philippe, Carvalho de França Filho Genauto, « 1. La solidarité : un impensé de la théorie des organisations ? », Solidarité et organisation : penser une autre gestion. Toulouse, ERES, « Sociologie économique » p. [...]
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