Grand Paris, justice spatiale, street law, droit à la ville, luttes sociales, justice sociale, inégalités territoriales, Nuit Debout, Gilets jaunes, printemps arabes, occupy wall street, indignados, quartier populaire, discrimination, expansion urbaine, politique urbaine, immigration, Henri Lefebvre, État providence, industrialisation
Dans l'une de leurs musiques, le rappeur Médine accompagné de sept autres artistes questionnent et donnent à voir une vision du Grand Paris. Ce projet, lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy, envisage une restructuration de l'espace parisien et est envisagé comme une extension de la métropolisation. Contre cette vision univoque des choses et, surtout, contre l'absence de concertation des personnes impliquées par ce projet politique et urbanistique, les rappeurs interrogent les rapports sociaux entre les banlieues et le centre parisien. En réadaptant l'imaginaire des espaces à des revendications - « C'est nous le grand Paris » comme masse d'individus en opposition avec la minorité qui a entériné le projet -, cette musique contribue à mettre en perspectives les notions de « centre », de « périphéries » en adaptant ce que l'on pourrait appeler une esthétique des banlieues entendue comme unités de lieu et d'espace. En multipliant les plans aériens où se parallélisent des territoires peu identifiables, ils unifient l'espace périphérique par rapport à l'unité a priori de l'intra-muros.
[...] Notre propos n'est pas tant, comparé à ces derniers, de chercher à expliquer un phénomène unanimement constaté que d'illustrer la mobilisation. Cela est important car les mobilisations sociales ont pris une place primordiale ces dernières années dans les quartiers populaires. Que ce soient du community organizing ou l'étude transnationale des mobilisations en quartiers populaires, c'est avant tout la transformation du rapport aux formes de contestation qui nous intéressent ici. On comprend désormais mieux pourquoi l'intérêt d'une analyse polyphonique des interactions. Le cadrage même des mobilisations dépend des relations entretenues entre ceux qui habitent les quartiers et ceux qui les transforment. [...]
[...] A partir des solutions de chercheurs et de militants, nous montrerons que le droit à la ville est, avant tout, une spatialisation des luttes politiques et symboliques. Autrement dit, le droit à la ville ne peut se concevoir uniquement qu'insérer dans un cadre beaucoup plus large qu'est le travail d'équité recherché par les travaux et les réflexions sur la justice sociale. Interroger la manière dont peut et doit se définir le droit à la ville - même si cela implique forcément des oppositions conceptuelles - c'est avant tout orienter l'engagement et la lutte sur un nouveau terrain. [...]
[...] Quel droit à la ville pour les habitant.e.s des quartiers populaires ? « C'est nous le Grand Paris » Dans l'une de leurs musiques, le rappeur Médine accompagné de sept autres artistes questionnent et donnent à voir une vision du Grand Paris. Ce projet, lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy, envisage une restructuration de l'espace parisien et est envisagé comme une extension de la métropolisation. Contre cette vision univoque des choses et, surtout, contre l'absence de concertation des personnes impliquées par ce projet politique et urbanistique, les rappeurs interrogent les rapports sociaux entre les banlieues et le centre parisien. [...]
[...] Le second chapitre, consacré à la question des facteurs déclenchant les mobilisations est particulièrement intéressant. Encore une fois, nous retrouvons cette tension exagérée entre les oppositions individuelles et collectives. Le politologue montre bien l'enchevêtrement des causes psychologiques et individuelles et les « dimensions structurelles » de la contestation. En recourant aux modèles classiques (Gurr, Gaxie), il montre que l'analyse ne peut s'extraire des stratégies individuelles, des représentations autant que des effets de contexte. Si cela rend d'autant plus difficile une réflexion générale et invite à s'appuyer sur une démarche qualitative pour penser plus globalement. [...]
[...] Martina Löw, Sociologie de l'espace, Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris p.9 Claire Revol. Le succès de Lefebvre dans les urban studies anglo-saxonnes et les conditions de sa redécouverte en France. L'homme et la société, L'harmattan Henri Lefebvre Une pensée devenue monde, pp.105-118 une analyse beaucoup plus générale, à savoir la manière dont ces horizons sont pensés et sont fabriqués par les militants mobilisés. À la conquête du droit à la ville : mobilisations locales et militants des quartiers populaires Nous venons de voir deux choses : d'abord la façon dont la question territoriale prend des significations concrètes au sein d'un projet global - celui d'une société juste - et les concepts qui décrivent ces réalités et revendiquent des transforment sont, avant tout, une analyse des rapports socio-historiques dans les formes spatialisées qu'ils prennent. [...]
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