Je me suis toujours intéressée au thème de l'immigration, en particulier lorsqu'elle concerne les jeunes issus de familles maghrébines. C'est en partant d'une lecture de la presse, de l'analyse de discours que celle-ci tient sur les jeunes d'origine étrangère, et notamment les représentations qui peuvent être véhiculées, que j'ai voulu comprendre davantage ce phénomène.
Etant moi-même Marocaine, puis ayant côtoyé des jeunes Maghrébins, je me suis beaucoup interrogé sur la perception qu'ils peuvent avoir sur les principes fondamentaux égalitaires de notre société ; et tout particulièrement en ce qui concerne l'insertion professionnelle. Nous n'étions pas si différents, seulement j'ai pu remarquer que pour certains d'entre eux, le mot « réussite » n'avait aucun sens, il ne signifiait pas grand-chose.
En effet, étant issus du même milieu social, avec la même culture avec les mêmes chances de réussite, nous avions pour autant pas le même avis sur l'avenir social et/ou professionnel.
L'immigration peut être définie selon Le dictionnaire Le Robert comme « l'entrée dans un pays de personnes qui viennent s'y établir, y trouver un emploi ». On peut ajouter à cette définition celle d'étranger qui signifie « être d'une autre nation ; qui est autre ». Mon étude va plus particulièrement s'attacher à la population de jeunes issus de l'immigration.
Un jeune peut être défini comme « une personne qui n'est pas avancée en âge », la jeunesse concerne souvent une tranche d'âge allant de 16 à 25 ans. Il faut savoir que les jeunes issus de l'immigration sont moins souvent diplômés, en particulier quand leurs parents sont originaires d'un pays du Maghreb. En effet, 35 % de ces derniers quittent l'école sans diplôme.
Cette proportion est près de deux fois plus importante que pour les jeunes originaires d'Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal) et presque trois fois plus élevée que chez les jeunes qui ne sont pas issus de l'immigration.
De plus, s'ajoute à ce constat la présentation souvent négative me semble-t-il des situations de ces jeunes, qui ressort de certaines études, insistant plus sur leurs échecs scolaires, leurs difficultés d'insertion professionnelle et sociale que sur leurs aptitudes à développer des stratégies pour favoriser leur intégration dans la société d'accueil. Derrière chaque jeune il y a une histoire, ainsi devrons-nous comprendre la place et la nature des identités, tout autant que le rôle de l'école dans cette construction.
Je me suis posé la question suivante : Peut-on parler d'inégalité des chances, dans l'insertion professionnelle, chez les jeunes Maghrébins ?
On ne peut ignorer que des variables comme le lieu de naissance, la nationalité d'origine, les diplômes, la qualification, la trajectoire personnelle et familiale, les rapports à la société d'accueil sont autant d'indicateurs qui rendent cette population jeune hétérogène. Toutefois, il semblerait qu'un clivage s'installe et résiste au temps, et ce dès l'entrée à l'école, entre les familles européennes et celles issues de l'Immigration.
[...] Chroniques de l'ethnicité quotidiennes chez les maghrébins français 2001 Définition 1936 du Conseil de la recherche en sciences sociales des Etats-Unis CAMILLERI Carmel, les stratégies identitaires, PUF, Paris G.Jaoui, op.citation, p 155 Définition du Haut Conseil à l'Intégration CAMILLERI Carmel, les stratégies identitaires, PUF, Paris Enquête de L'Institut national des études démographiques, de 1994 Abdelmaleck SAYAD, la double absence, des illusions de l'émigré aux souffrances de l'immigré, Seuil, Collection Liber, Paris,1999. Définition du Larousse 2010 ARELC (association religion laïcité citoyenneté) : échec, réussite ? La position scolaire des élèves issus de l'immigration.2002 Etudes sur les efforts éducatifs des familles (Gissot et al. 1994) Les musulmans de France, série documentaire Chroniques de l'ethnicité quotidiennes chez les maghrébins français Définition discrimination de l'article 225-1 du Code pénal Jean françois BRUNEAUD,Chroniques de l'éthnicité chez les maghrébins français.2005 Etudes 1988 : Echec, réussite ? [...]
[...] Même s'il ne désigne pas de manière précise le groupe d'appartenance, le nom fournit des informations qui permettent un premier repérage. On le constate parfois, le choix du prénom n'est pas neutre et porte en lui les caractéristiques d'une culture. Les parents transmettent à la fois une partie de leur histoire et de leur identité propre tout en inscrivant l'enfant dans un groupe identifié et déterminé représenté ici par la famille. Les prénoms à consonance étrangère peuvent en effet, poser un certain nombre de problèmes lorsqu'il s'agit de les écrire ou d'interpeller la personne qui le porte. [...]
[...] Vallet et Caille décrivent les difficultés et les échecs scolaires des enfants issus de l'immigration. En revanche, à caractéristiques sociales et environnement familial équivalents, ils trouvent que leurs parcours scolaires sont meilleurs dans le secondaire que ceux des Français d'origine. Ces résultats sont avérés jusqu'au niveau du baccalauréat. D'autres recherches, plus qualitatives, mettent en avant les réussites scolaires des filles issues de l'immigration, en particulier maghrébine. Ces réussites sont principalement attribuées aux aspirations des familles et à leur volonté de mobilité sociale. Les jeunes elles-mêmes ont en plus une volonté d'autonomie et d'émancipation. [...]
[...] De la méthodologie de recherche à la démarche de problématisation Ma question de départ se posait ainsi : Peut-on parler d'inégalité des chances, dans l'insertion professionnelle, chez les jeunes Maghrébins ? La phase d'exploration de mon travail m'a permis de dégager plusieurs constats. Il me semble nécessaire de faire un rappel global avant d'énoncer ma problématique : L'approche historique m'a permis de mettre en évidence qu'il était dans l'esprit des immigrés maghrébins, venus travailler en France, l'idée de repartir un jour au pays d'origine, or le projet migratoire, s'est inscrit dans la durée du fait de regroupement familial. [...]
[...] Pourquoi alors on ne serait pas des Français comme les autres ? Ce père de famille évoque ici les difficultés d'intégration qu'ils rencontrent alors que ses enfants sont français C'est pourquoi certaines d'entre elles se rendent à des cours de français, pour aider leurs enfants dans leurs devoirs. Une mère de famille au foyer âgée de 38 ans, qui vit en France depuis plus de 12 ans dit : Aujourd'hui je peux aider mon fils à faire ses exercices, et moi j'apprends aussi». [...]
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