Le thème de cette année est « masculin/ féminin », désignant la différence des sexes en terme physiologique mais essentiellement en terme de genre, c'est-à-dire sur une catégorie d'analyse qui permet de décrire le masculin et le féminin comme constructions sociales ; le « genre » est un concept forgé dans les années 1970 pour rendre compte de l'organisation sociale des rapports entre les femmes et les hommes, de la façon dont leurs rôles sociaux sont définis (mère, père, travailleur, …), et des constructions culturelles que sont la féminité et la masculinité. Le genre est ainsi un concept qui remet en question l'idée de différences " naturelles " entre femmes et hommes, liées au sexe biologique, et l'utilisation qui est faite de ces différences pour justifier des inégalités. Au même titre que la sociologie analyse les rapports sociaux en terme de classes sociales, les études de genre analysent les rapports entre hommes et femmes en terme de classes sexuelles. Celles-ci ne sont pas une "discipline" à proprement parlé, mais une perspective, un outil d'analyse qui peut être utilisé dans beaucoup de contextes disciplinaires différents.1
Sur ce large thème, nous avons décidé d'analyser l'articulation de la parité au sein de la politique française. Afin de rendre réalisable notre projet, nous nous sommes centrées sur une section du parti socialiste et plus particulièrement celle de Grand-Quevilly. Ce thème nous a particulièrement intéressé car la politique est un mode d'expression qui permet d'améliorer de façon fondamentale la vie en société. Il nous paraissait donc important, de voir si les femmes avait l'opportunité d'œuvrer dans cette discipline.
Pour étudier l'action des femmes en politique, il nous a semblé pertinent de prendre l'exemple du parti socialiste. Celui-ci est le premier parti politique à avoir proposé et voté une loi pour la parité hommes/femmes en politique. « La revendication paritaire a commencé d'être entendue après la déroute électorale de 1993. La crise que traverse le PS offre alors un espace aux femmes, d'autant plus que l'idée de parité des femmes et des hommes dans les assemblées réactive les mouvements associatifs féminins. »2
L'idée de parité fut avancée pour la première fois par l'une des féministes françaises les plus audacieuses, Hubertine Auclert, celle-là même qui, en 1880, dans une lettre au préfet, avait refusé de payer ses impôts tant qu'elle ne voterait pas : "Je laisse aux hommes qui s'arrogent le pouvoir de répartir à leur gré […] Je n'ai pas de droits, donc je n'ai pas de charge, je ne vote pas, je ne paie pas." La force de l'argument frappa l'opinion mais ne suffit pas à faire convaincre le Parlement, ni d'ailleurs les femmes en général, qui se préoccupaient surtout de la conquête des droits civils. Quelques années plus tard, en 1884, Hubertine Auclert demanda à nouveau l'extension du suffrage dit "universel" aux femmes et suggéra également que les assemblées soient composées "d'autant de femmes que d'hommes". Cette exigence se situait de ce fait, sur un plan totalement nouveau, celui du partage du pouvoir politique entre hommes et femmes.
La loi sur la parité mit 120 ans pour être adoptée puisqu'elle le fut le 6 juin 2000, alors que le parti socialiste était au pouvoir. Celle-ci devait « favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». 3
Avec l'introduction de la parité aux élections municipales de 2001, plus de 39000 femmes ont été élues aux conseils municipaux dans les villes de plus de 3500 habitants, doublant presque leur nombre par rapport aux élections précédentes. Toutefois, l'existence de cette loi n'a pas permis un tel succès pour l'élection des maires et des adjoints, et plus globalement pour les petites communes.
De plus, s'ils sont obligés de respecter la loi lors des scrutins proportionnels, les grands partis politiques abandonnent leurs intentions lorsque cette obligation légale devient moins stricte ou disparaît. Ce fut d'ailleurs le cas pour les élections législatives de 2002 où ils étaient prêts à payer des amendes pour le nombre de candidates non présentées (il fallait en effet respecter la parité en terme de candidats présentées sur le plan national). « La parité dans la décision n'est pas une fin, mais un moyen ont dit des intellectuelles qui ont soutenu cette idée. Or, on constate que la plupart des militantes politiques, même parmi les plus jeunes, ont essentiellement retenu l'aspect quantitatif des demandes exprimées sur la recherche de parité. »4
Dans cette optique, tout l'intérêt de notre sujet réside dans le fait que la parité est une obligation légale pour les élections, cependant rien n'est prévu quant à l'importance qui doit lui être attribuée dans l'organisation des partis et ici, de la section. Celle-ci est la structure de base du parti socialiste et constitue le lieu de débat et de rassemblement de tous les adhérents.
Grand-Quevilly nous semble un bon terrain d'analyse car cette ville est socialiste depuis le 17 mai 1935, lorsqu'aux élections municipales, la liste du « progrès social » conduite par le Docteur Prat et Tony Larue arriva en tête. C'est d'ailleurs ce dernier qui avait été chargé d'organiser une section à Grand-Quevilly en 1934. Aujourd'hui la ville compte 26893 habitants, le nombre de militants s'élevant quant à lui à 333 (soit 192 hommes et 141 femmes).
[...] C'est d'ailleurs l'un des aspects qu'a développé Line, Mitterrand n'était pas quelqu'un d'intègre mais de très intelligent, il a eu 2 femmes dans sa vie, seulement il a gardé celle qu'il l'a fait avancer et pas la plus jolie car elle l'a aidé à avancer au sein du parti socialiste au moment de la résistance. C'est elle qu'il l'a amené à la présidence de la République. Elle lui demandait des entrevues pour lui souligner ce qui allait et n'allait pas en France pour faire la différence entre le privé et le travail. Cependant, à une échelle plus locale, nous retrouvons cette situation. [...]
[...] Néanmoins, ces propos recueillis s'inscrivent en contradiction avec la réalité du terrain. Chacun pense que la loi est bénéfique mais très peu de femmes s'intéressent à la politique, souvent par manque de temps. Cependant, celui-ci ne constitue pas le seul motif responsable de l'absence d'engagement des femmes puisque ces dernières pensent manquer de charisme face aux hommes, plus nombreux. Ceci est d'autant plus caractérisé dans la section socialiste de Grand-Quevilly où la présence de Laurent Fabius, personnage majeur de la scène politique nationale, tend à décourager certaines femmes dans leur investissement. [...]
[...] BOURDIEU, La domination masculine , Paris, Seuil coll. Liber pages. N.GADREY-TURPIN, Formation permanente, trajectoires professionnelles et inégalités entre les sexes, Thèse de doctorat sous la direction de M. SIMON (professeur à l'Université de Lille) V.HAELFT-MALZ et P.-H. LEVY, Les femmes et la vie politique française, Paris, PUF coll. Que sais-je ? pages. M. LALLEMENT, Histoire des idées sociologiques des origines à Weber, France, Nathan coll. Circa pages. [...]
[...] GASPARD, Comment les femmes changent la politique et pourquoi les hommes résistent, Mesnil-sur-l'Estrée, La Découverte pages. C. BAUDELOT et R. ESTABLET, Allez les filles Paris, Seuil coll. Points pages. C. BAUDOUX et C. ZAIDMAN, Egalité entre les sexes mixité et démocratie, Paris, L'Harmattan coll. Logiques sociales pages. P. [...]
[...] C'est d'ailleurs ce dernier qui avait été chargé d'organiser une section à Grand-Quevilly en 1934. Aujourd'hui la ville compte 26893 habitants, le nombre de militants s'élevant quant à lui à 333 (soit 192 hommes et 141 femmes) (Définition tirée en partie du site du LIEGE (laboratoire interuniversitaire en études genre de l'Université de Lausanne), www.unil.ch/liege) P. Bataille et F. Gaspard, Comment les femmes changent la politique et pourquoi les hommes résistent, p V.Haelft-Malz et P.-H. Lévy, Les femmes et la vie politique française,p P. Bataille et F. [...]
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