Mon travail en qualité d'éducatrice spécialisée depuis 20 ans me questionne de plus en plus aujourd'hui. En effet, Je me suis toujours interrogée sur l'accompagnement social et éducatif des jeunes en difficulté en lien avec leur famille que j'ai exercé durant des années au sein d'un service de prévention spécialisée. Les missions du service sont de faire en sorte que les jeunes aillent «bien». Pour cela les familles doivent être «soutenues» dans leurs fonctions parentales. Ainsi des actions sont mises en place afin que l'équipe éducative travaille en collaboration avec elles.
Les difficultés évoquées renvoient en grande majorité aux problèmes intrafamiliaux, à l'ensemble des tensions qui peuvent traverser les familles, qu'il s'agisse de violences diverses (physique, verbale, institutionnelle, interne au couple mais aussi au centre des relations parents/enfants) ou qu'il s'agisse de gestions houleuses de séparations ou de ruptures diverses (divorce, déménagement, emprisonnement, recomposition familiale, décès, etc.) auxquelles beaucoup de familles sont confrontées.
Il me semble aujourd'hui bien prétentieux et illusoire de croire qu'en qualité d'éducatrice je pouvais tout régler dans les conflits parent / adolescents.
Aussi, plutôt que de parler de cette parentalité, telle que l'on voudrait qu'elle soit, il semble qu'un travail sociologique pourrait plutôt influencer la manière dont les parents définissent eux-mêmes leur rôle et construisent progressivement un sentiment de compétence ou de responsabilité parentale : prendre au sérieux le point de vue des parents plutôt que décliner ce qu'ils devraient être ou faire
Un des objectifs de base de la Médiation Familiale est que l'équilibre de tout enfant nécessite des relations proches avec ses deux parents et qu'il a besoin de ses deux parents pour grandir et se structurer dans de bonnes conditions, définies comme la coparentalité.
Le processus de médiation familiale propose justement la restauration de ce lien en permettant aux parents, dans un lieu neutre et en présence d'un tiers impartial, le médiateur, de réfléchir de quelle manière ils vont retrouver leur place de parents attentifs auprès de leur enfant.
Le médiateur familial va donner la possibilité au parent de franchir une passerelle vers une nouvelle réorganisation parentale, passerelle souvent semée d'embûches face au conflit qui rend difficile l'accès au changement et qui bouleverse très souvent la vie de l'enfant au quotidien.
Comment le médiateur va-t-il amener les parents à prendre en considération l'intérêt de l'enfant ?
[...] L'enfant est donc pris, comme Charlotte, dans un conflit de loyauté. Antoine, médecin de profession appréhende différemment la maladie de son fils Paul. Il ne minimise pas, mais exclut tout caractère de gravité pour permettre à son fils de mieux vivre. Ses affaires personnelles n'ont jamais traîné sur son bureau en présence de Charlotte. Un père n'expose pas sa fille et ne l'implique pas dans sa vie d'homme. Il évoque le respect qu'il a pour ses enfants et réciproquement les enfants doivent reconnaître l'autorité parentale, le respect et les valeurs éducatives qui en découlent. [...]
[...] Cette étape de médiation familiale consiste habituellement à accompagner les parents sur un travail de lecture d'une parentalité vécue en commun. Dans la situation de Rachel et Nicolas, il est important de travailler sur les représentations parentales. Comment s'inscrire dans une fonction parentale ? Quels sont les besoins d'un enfant âgé d'un an ? De quelles manières répondre à ses besoins ? Qui du père et de la mère répondra au mieux aux compétences et en fonction de leurs vies personnelles ? [...]
[...] Il est à présent plus facile de négocier cette séparation, de définir des règles et une organisation de vie qui convient à tous dans l'intérêt de l'enfant. Donner la parole à l'enfant c'est lui permettre de rompre sa solitude, favoriser l'expression de ses émotions, préciser et nommer la place de ses parents, s'autoriser à se dire et à redire l'espoir de voir ses parents réunis. Donner la parole à l'enfant c'est lui permettre d'exprimer la douleur des visites trop espacées, le ressenti face aux beaux-parents mal aimés, combler le vide affectif d'une mère trop absente. [...]
[...] Au téléphone, j'ai mon fils mais pas ma fille, je souhaiterais que ma fille recommunique avec moi, j'ai besoin de rencontrer la mère pour qu'ensemble nous puissions nous mettre d'accord sur une facilitation d'organisation. Franck le médiateur familial, reprend ce qui a été abordé lors du 1er RDV et redéfinit les attentes de l'un et de l'autre. Sophie prend la parole : Je voudrais arriver à établir une place pour le papa, mais notre fille Charlotte ne veut pas voir son père Le MF : Si je comprends bien, vous souhaitez, Sophie, agir pour qu'une place se définisse entre Antoine et Charlotte ? [...]
[...] Une médiatrice pense que la médiation familiale est axée sur l'intérêt de l'enfant et sur l'intérêt d'une parentalité repensée ou revisitée. L'un ne va pas sans l'autre lorsqu'il y a remise de dialogue entre les personnes en tant que parents. SYNTHESE ANALYTIQUE DES INTERWIEWS 2ème question : A quel moment de la médiation familiale, lorsque les parents se parlent de leur enfant, sont-ils réellement dans l'intérêt de l'enfant?» Parmi les réponses données, on observe deux catégories - les médiateurs familiaux pensent que les parents se parlent de leur enfant lorsqu'ils sont dans la reconnaissance d'une nouvelle fonction parentale. [...]
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