La France est le 5ème pays le plus riche de la planète, elle a vu sa population croître de 50% en un siècle, passant de 41 millions d'habitants en 1909 à plus de 65 millions en 2012.
Parallèlement, le niveau et les conditions de vie se sont considérablement améliorés. Le taux de mortalité infantile est en baisse et l'espérance de vie dépasse les 80 ans.
Le tauxd'alphabétisation frise les 100%, le PIB par habitant dépassait quant à lui en 2008 les 33 000 dollars. La France est par conséquent un pays riche.
Pourtant, malgré ce niveau de développement et de richesse, les inégalités se creusent.
Parmi celles-ci, la plus criante est l'inégalité face au logement. Alors que le parc logements compte près de 3 millions de résidences secondaires, la fondation Abbé Pierre estime à 3.6 millions le nombre de mal-logés en 2011. Plus d'un demi-million d'entre eux sont tout simplement privés d'habitation personnelle, et un million vivent dans un logement sans salle d'eau, sans toilette et sans chauffage.
Le logement est le premier poste de consommation des ménages et son poids ne cesse de croître depuis une cinquantaine d'années. Le taux d'effort peut représenter jusqu'à 50% des revenus des plus pauvres. Pour ces derniers, les difficultés croissantes à se loger résultent non seulement du manque de logement, mais aussi de leur cherté.
[...] L'incurie est la perte du souci de soi dans la vie quotidienne. Elle a des formes bénignes, mais aussi des formes malignes qui Témoignage recueilli dans le livre : P.Dietrich-Ragon, Le logement intolérable, habitant et pouvoirs publics face à l'insalubrité J. REMY, D. VANONI, Eclairage régional sur l'état du mal logement : région Bretagne, p L'OMS a travaillé sur le lien entre la santé et le logement à l'échelle européenne (www.who.int/fr/) peuvent conduire à la mort, et qui touche entre autres l'habitat ».24 C'est la négligence d'hygiène, le fait de ne plus se nourrir, de ne plus sortir. [...]
[...] Les tensions sur le marché immobilier expliquent donc en partie la faible prise de parole des locataires. Les immigrés peuvent entretenir un sentiment d'infériorité et d'illégitimité, souvent démultiplié par des problèmes de langues. Il arrive que l'insalubrité soit liée au mode d'occupation : manque d'aération, défaut d'entretien, accumulation d'objets Les locataires sont alors réticents à porter plainte contre le propriétaire ou bailleur du fait des conditions de vie, car ils savent que la démarche va se retourner contre eux. Un sentiment de culpabilité peut alors naitre, renforçant la volonté de rester caché Des préoccupations multiples Une autre explication peut être que certaines personnes disqualifiées socialement ne se sentent pas légitimes à cela et disent avoir d'autres problèmes plus importants à régler. [...]
[...] On parle beaucoup de mixité sociale dans certains quartiers, cependant, il me semble que cette mixité doit être accompagnée et écoutée pour éviter l'échec. Il faut être à l'aise dans son quartier pour pouvoir l'investir. Une nouvelle habitation implique une forte pression par rapport à la vie d'avant. C'est une seconde chance, et il est nécessaire de s'en saisir, même si elle peut effrayer. Un conseiller Technique de la CAF me racontait la situation d'une famille dégradant toutes les habitations qui lui étaient attribuées. [...]
[...] 5. Pourquoi êtes-vous venu ici ? (contrainte, choix 6. Vous plaisez-vous ici ? (logement, environnement ) 7. Avez-vous des amis / connaissances dans l'immeuble ? dans le quartier ? dans la ville ? 8. Votre famille habite-t-elle près de chez vous ? [...]
[...] Une situation de mal logement peut aussi être officialisée par le bail d'un logement non conforme à la dignité humaine. C'est notamment le cas des locations gérées par les marchands de sommeil La situation sur le marché immobilier est le reflet de la situation sociale des individus. La réussite sociale se manifeste par une résidence qui traduit le succès, et à l'opposé, la marginalité sociale implique souvent un habitat disqualifié qui signale la déchéance sociale et les difficultés de son occupant. [...]
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