Au regard de la crise économique, sociale et politique qui agite notre pays depuis plusieurs années, nombreux sont ceux et celles tentés de se laisser aller à des élans romantiques et nostalgiques sur la Belle Epoque, celle des Trente Glorieuses, sorte d'apogée de ce qu'on appelle communément notre modèle social français: un niveau de protection sociale très élevé, un Etat-Providence prédominant, un droit du travail fourni, un ascenseur social efficace grâce à l'égalité des chances et à l'intégration par l'école républicaine … mais la globalisation croissante de nos économies nationales et l'interdépendance qu'elle crée entre eux depuis les années 1970, et plus tard, la révolution des nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que le vieillissement de la population sont autant d'éléments venus déstabiliser le socle qui rendait efficace l'ensemble des politiques keynésiennes qui étaient menées. Celles-ci ne réussissent plus à faire face à l'instabilité croissante et aux nouveaux risques manufacturés qui menacent chaque jour un peu plus des salariés et des citoyens pessimistes quant à l'avenir et aux compétences de nos gouvernements. Et c'est surtout sur le marché du travail que la crise et la critique se font les plus violentes.
[...] Faut-il, est-ce possible et est-ce souhaitable de transposer ce modèle danois ? 1. Un modèle qui n'est pas transposable mais dont il faut s'inspirer a. L'inapplicabilité du modèle danois à d'autres systèmes b. Les défis du modèle danois 2. [...]
[...] -Moins de sécurité de l'emploi en France qu'en moyenne en Europe : la probabilité de se retrouver au chômage en France est plus forte que dans la moyenne des pays européens. France: population totale, d'âge actif (15-64 ans), active et emploi total . Source: Insee: population par âge, enquêtes emploi annuelles, comptes nationaux Le chômage est celui au sens de l'Insee (et du BIT), un peu différent de celui de la catégorie Defml de l'Anpe, mais homogène En plus de tout cela, la dette de l'ensemble de l'administration publique (dette des collectivités territoriales, des administrations de sécurité sociale, et celle des diverses administrations centrales ) a atteint au 3O septembre 2006 : 1151,8 milliards d'euros soit 66,6% du PIB. [...]
[...] Nous verrons donc que ce modèle danois de flexicurité est difficilement transposable, clef en main mais que nous pouvons néanmoins nous en inspirer. Ceci si l'on considère évidemment que c'est de flexibilité dont notre marché du travail a besoin car d'autres voix se lèvent et font quant à elles l'éloge de la stabilité Le débat flexibilité ou stabilité : la flexibilité seule ne résoudra pas le problème du chômage Si c'est bien de flexibilité dont a besoin notre marché du travail, elle seule ne pourra pas résoudre le problème du chômage car la flexibilité ne représente pas un projet social en elle-même. [...]
[...] Le modèle danois a. le triangle d'or danois flexicurité : mélange de libéralisme économique et de solidarité, c'est un atout dans la compétition entre pays. - Réglementation flexible basée sur des accords entre les partenaires sociaux : liberté d'embauche et de licenciement - Un système développé de protection des chômeurs avec un niveau élevé des indemnités de chômages - Politique active du marché du travail : Activation des chômeurs : les chômeurs sont accompagnés, on les oblige à être actif sur le marché du travail à travers la recherche d'emploi, en participant à des groupes de recherche d'emploi, en effectuant des formations afin d'améliorer leur employabilité. [...]
[...] Choisir la flexibilité comme nouveau modèle reviendrait à abandonner l'Etat social qui s'est construit au sortir de la Seconde Guerre Mondiale et qui nous est si cher. Certains auteurs appellent donc, non pas à la flexibilité mais à la stabilité ainsi qu'à un retour à l'Etat social (c'est le cas notamment de Christophe Ramaux). La lutte contre le chômage ne doit donc pas passer en France par la flexicurité mais bien par certains espaces de stabilité, au sein d'un Etat social fort ressaisi de ses prérogatives. [...]
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