La perspective du travail sur un mémoire-projet m'a conduite à cibler un thème qui me semblait intéressant à la fois sur un plan personnel et au regard du rôle de professionnel que je serai amenée à remplir en fin de formation. Le thème m'est venu relativement tôt, inspiré de mon expérience personnelle et professionnelle (avant et pendant la formation).
En effet, sensibilisée aux problématiques de violence envers les femmes, je participe depuis plusieurs années aux actions de sensibilisation du public concernant ces violences dans une association spécialisée dans la lutte contre les violences sexistes. Je porte donc un intérêt particulier aux questions découlant de ce sujet et notamment la question des relations entre les filles et les garçons et la prévention des comportements sexistes.
D'une part, j'ai pu observer une dégradation des rapports entre filles et garçons dans la société à la fois au travers de ce que chacun peut constater dans l'espace public et aussi par les études qui peuvent être publiées sur ce thème. Je l'ai également constaté dans une expérience professionnelle antérieure en tant qu'assistante d'éducation au sein d'un collège où les violences verbales à connotation sexistes étaient régulièrement présentes. Par ailleurs, mon expérience au sein de l'IME a aussi été l'occasion d'observer des interactions entre filles et garçons qui m'ont interrogée.
D'autre part, lors de mon stage de première année au sein de l'association Solidarité Femmes de Besançon où je travaillais à l'accompagnement de femmes victimes de violences conjugales, j'ai pu percevoir des divers entretiens auxquels j'ai participé que l'origine de la plupart des situations de violences était liée à des représentations des rapports hommes/femmes basées sur le modèle dominant/dominé : représentations des hommes auteurs de violences mais également des femmes victimes qui apparaissaient comme le fruit de leur éducation. Ainsi, l'éducation des enfants et adolescents et ce qu'elle pouvait véhiculer comme valeurs et représentations avaient une incidence sur leurs futures relations conjugales et plus largement sur les rapports hommes/femmes.
Le thème de mon mémoire était alors tout trouvé ! Je travaillerai sur la question des rapports filles/garçons.
[...] La question qui reste en suspens est de savoir si désormais, en l'absence de ce temps du théâtre, ces rapports de camaraderie vont perdurer. Je ne peux pas dire que cette expérience d'atelier théâtre est LE moyen à mettre en œuvre au sein de l'établissement pour favoriser la mixité et la socialisation entre les filles et les garçons, mais je pense que c'est une illustration d'un moyen possible pour permettre la rencontre, la connaissance de l'autre et donc la socialisation sur une base de respect mutuel et dans la promotion de rapports égalitaires. [...]
[...] Cela leur permet d'avoir une position commune et de ne pas se limiter à ses propres représentations et valeurs qui en la matière peuvent être très différentes d'un professionnel à l'autre. C'est d'ailleurs ce que l'éducatrice des adolescents souligne lors de notre rencontre : c'est difficile de se positionner là-dedans, on peut pas tout laisser faire non plus et jusqu'où on peut tolérer les choses qui se passent. C'est toujours un peu délicat. Bon après on fait avec ce qu'on est pour des éducs qui sont de la vieille école (des femmes de 50-60 ans), elles ont pas du tout eu la même éducation que nous On peut avoir des principes qui sont peut-être pas valables pour d'autres. [...]
[...] Par rapport à ses acteurs notamment, il apparaît que les enseignants ne sont pas vraiment formés pour intervenir sur ces questions alors même que l'Education Nationale demande à ce que les relations filles/garçons soient abordées à travers les différentes matières et non pas seulement dans des cours dédiés à l'éducation sexuelle. Les établissements font donc souvent appel à des intervenants extérieurs comme les plannings familiaux mais il ressort que ces interventions ne sont que ponctuelles alors qu'une action suivie serait le mieux. De plus, si cette question apparaît dans chaque projet pédagogique des établissements, il y a une grande disparité de sa mise en œuvre d'un établissement à l'autre notamment selon le budget alloué. [...]
[...] Les trois éducateurs avancent en premier lieu l'existence de la loi et du règlement intérieur de l'établissement comme base de leur pratique. Ainsi, l'éducatrice des adolescents rappelle la notion de majorité sexuelle pour établir le fait qu'elle interdit tout comportement à connotation sexuelle entre jeunes, prenant l'exemple d'un adolescent de 16 ans et une fille de 12 ans qui sont en couple car cela peut avoir des conséquences graves, judiciaires, pour le jeune homme en premier lieu mais également pour le professionnel et l'institution. [...]
[...] D'où l'importance que leur soit proposée une éducation sexuelle L'importance de l'éducation à la sexualité L'existence de l'éducation sexuelle dans les établissements scolaires est fixée par circulaires du ministère de l'Education nationale qui stipulent que les établissements doivent proposer deux séances de 2h par an dès l'école primaire. Les modalités des séances sont laissées à la liberté des établissements. Historiquement, les enseignants et les instances éducatives s'étaient accordé sur le fait que l'objectif principal était de prévenir les risques liés à la sexualité tels les grossesses involontaires et la prévention des maladies sexuellement transmissibles. [...]
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