L'arrivée massive d'immigrés pendant les années de croissance a contribué au développement de la France. Cette époque est d'ailleurs communément appelée par les économistes et historiens les « Trente glorieuses », période de pleine expansion d'après-guerre. Ces immigrés venant principalement des anciennes colonies françaises (Maghreb et Afrique noire) ont ainsi comblé des postes de manœuvres et d'ouvriers dans les usines ou dans les entreprises spécialisées dans le bâtiment. Ces derniers ont donc pendant longtemps été confinés à des tâches peu qualifiées, voire même ingrates, ce qui par habitude a développé une image et une perception, dans la mentalité des Français, de la capacité de ces populations à ne pouvoir exercer aucune autre activité professionnelle que celles-ci. Ainsi, les immigrés ont vu l'émergence de discriminations à leur égard sur le marché du travail et celles-ci se perpétuent sur leurs enfants bien que ceux-ci soient français.
Ce mémoire a pour but d'exposer le caractère économique de la discrimination, qui est, en général, relayée à la politique, au droit et plus particulièrement à la sociologie pour la France. Commençons par définir le terme "discrimination économique ". Elle explique comment deux agents, à productivité identique, ne disposent pas des mêmes salaires et, ou, des mêmes chances d'accès sur le marché du travail alors que le libre jeu du marché suppose que chacun soit évalué en fonction de sa productivité. L'accent sur les caractéristiques économiques conduit à opérer une distinction entre la discrimination avant le marché ou "prédiscrimination " et la "discrimination de marché ".
Ce mémoire s'intéresse plus particulièrement à la discrimination de marchés envers les immigrés. Il parait donc essentiel de préciser ce qui se définit comme une "personne issue de l'immigration ". Il s'agit bien évidemment de personnes étrangères vivant en France, mais nées étrangères à l'étranger. Cependant les enfants d'immigrés, qui sont nés en France sont eux aussi souvent considérés comme des immigrés et sont aussi discriminés. Ils seront donc eux aussi pris en compte dans notre analyse.
L'étude de la discrimination ethnique pose de nombreux problèmes du point de vue des études empiriques. En effet contrairement au sexe des personnes qui est donné dans presque toutes les enquêtes, les informations telles que la race, la couleur de peau et l'origine sont souvent mal spécifiées et même introuvables, puisqu'il n'existe pas en France de statistiques ethniques contrairement à la Grande-Bretagne où ces donnés sont collectées et analysées régulièrement au niveau macro et micro économique.
De quelle façon ce fait économique, qu'est la discrimination envers les immigrés sur le marché du travail, peut-il exister rationnellement, c'est-à-dire en étant profitable aux entreprises ? De quelle la manière ce fait, négatif pour les immigrés, peut-il être combattu ?
[...] De quelle façon ce fait économique, qu'est la discrimination envers les immigrés sur le marché du travail, peut-il exister rationnellement, c'est-à- dire en étant profitable aux entreprises ? De quelle la manière ce fait, négatif pour les immigrés, peut-il être combattu ? Ainsi, le mémoire sera composé de trois parties : la première expliquera dans un premier temps les théories économiques de la discrimination et ses prolongements plus récents. Elle mettra ensuite en avant les principales méthodes de mesure de la discrimination qu'elle soit salariale ou à l'embauche. [...]
[...] Pascal Racial Discrimination in Economic Life, Lexington Books, pp. 83-102. ARROW K "Some Mathematical Models of Race Discrimination in the Labor Market", in A. Pascal Racial Discrimination in Economic Life, Lexington Books, pp. 187-203. ARROW K "The Theory of Discrimination" in O. ASHENFELTER, A. REES Discrimination in Labor Markets, Princeton University Press, pp. [...]
[...] Cette action prend forme dans trois domaines : l'attribution des marchés publics, l'entrée dans les universités, et l'entrée dans les postes de la fonction publique. Ces mesures ont permis l'émergence d'une classe moyenne afro-américaine ainsi que l'accès des personnes de couleurs à de hautes responsabilités. Cette politique a eu un impact positif puisqu'en 1960, seulement des Afro-Américains appartenaient aux classes moyennes contre 66% en 2000. S'inspirant du modèle américain, la France tente de réduire le pourcentage des discriminations. Ainsi, sont créées en 1981 les Zones d'Education Prioritaire (ZEP) afin de donner plus de moyens et de postes d'enseignants aux écoles situées dans des zones sensibles. [...]
[...] En effet, les immigrés sont concentrés dans des secteurs où le travail est peu qualifié et requière une activité physique importante. Ils travaillent essentiellement dans le secteur industriel : automobile, bâtiment, mine Cette tendance va se modifier, puisque l'industrie française commence peu à peu à diminuer ses effectifs. Certains immigrés, notamment ceux d'Asie du Sud Est et d'Afrique noire, travaillent alors de plus en plus dans les services marchands (éboueurs, serveurs, agents de service L'emploi tertiaire, où les immigrés sont fortement représentés, prend alors une place beaucoup plus importante. [...]
[...] Ainsi, en 2000, les blancs ont un taux d'activité de 61,1% et un taux de chômage de alors que pour les Afro-Américains, le taux d'activité n'est que de et leur taux de chômage s'élève à (source : U.S Census, Bureau, 2000). De plus, les populations afro-américaines et hispaniques ont des périodes de chômage beaucoup plus longues que la population blanche, à qualifications égales. Aux États-Unis, le taux d'activité par catégorie socioprofessionnelle est aussi un indicateur intéressant pour décrire la discrimination : un tiers de la population blanche et environ la moitié des Asiatiques sont employés comme cadre, contre un cinquième des Afro-Américains et un septième des hispaniques (en ne prenant en compte que les hommes). [...]
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