L'agence Nationale des Services à la Personne (A.N.S.P.) définit les services à la personne comme « l'ensemble des services contribuant au mieux-être des citoyens à leur domicile », de grands domaines de services sont alors distingués :
- les services à la famille : garde d'enfants, soutien scolaire, assistance informatique et Internet, etc.
- les services de la vie quotidienne : travaux ménagers, préparation de repas à domicile, jardinage, bricolage, gardiennage, etc.
- les services aux personnes dépendantes : assistance aux personnes âgées, assistance aux personnes handicapées, soins et promenade d'animaux domestiques, etc.
Cependant, envisager les services à la personne comme un "secteur" à proprement parler reste encore contestable. En effet, les services à la personne regroupent des activités hétéroclites qui renvoient « davantage à une catégorisation politique que cognitive et surtout statistique » (Vial, 2008).
Ainsi, il est facile de qualifier les services à la personne d'entité mais la diversité de ses activités rend difficile le fait de les considérer comme un "secteur". Alors comment qualifier "justement" les services à la personne ? Etant donné la complexité d'appellation de ces activités, nous emploierons
dans ce dossier les termes d'"entité des services à la personne"ou de "domaine des services à la personne".
Dans ce contexte et depuis plusieurs années, de nombreux éléments tendent à montrer que les services à la personne se développent fortement, tant au niveau de l'emploi que des services proposés. En effet, de nouveaux services à la personne voient le jour tous les ans tels que l'assistance informatique ou la garde d'animaux et ceux-ci font exploser le nombre d'heures travaillées.
Ainsi, dans un contexte de croissance économique faible et de chômage élevé, ces éléments nous expliquent l'enjeu principal du développement des services à la personne : la création d'emplois. L'objectif de ce dossier est notamment de comprendre les différences qui peuvent exister entre les acteurs des services à la personne (principalement économie sociale et entreprises privées) et de faire plus particulièrement le lien entre les services à la personne et l'économie sociale. Il s'agira donc de répondre à la problématique suivante : dans quelle mesure le développement des services à la personne profite-t-il à l'économie sociale ?
[...] En effet, la manière dont sont menées les activités identifie la spécificité de l'économie sociale et plus particulièrement des associations, celle de la diffusion de valeurs solidaires à travers des règles implicites. Ces règles implicites peuvent être celles de la mutualisation des risques, de l'entrepreneuriat collectif, des compétences et des ressources de même que les relations personnelles qui en sont la base. Les entreprises associatives possèdent ainsi des projets basés sur l'humain avant tout. Dans les services à la personne plus particulièrement, la personne sera prise en compte comme un "humain", et non pas comme un "client". [...]
[...] De plus, le domaine des services à la personne conserve toujours des difficultés pour recruter du personnel qualifié, notamment pour les services aux personnes âgées ou handicapées (Devetter et Al, 2009). Le développement des services à la personne dans l'économie sociale est ainsi limité du fait de son cadre organisationnel limité Compte tenu de ces difficultés, le groupement peut permettre d'apporter des réponses aux problématiques telles que celles du recrutement ou de la gestion. En effet, dans le domaine des La revue Association Source : http://www.groupe-sos.org/141/Les-regroupements-d-associations 14 Le groupement de Coopération Sociale ou Médico-Sociale est actuellement le plus convoité du fait de l'appui de l'Etat sur celui-ci services à la personne plus particulièrement, l'emploi est souvent qualifié de précaire du fait de son caractère de temps partiel et de durée déterminée, et attire ainsi peu de personnel qualifié. [...]
[...] Mais, concernant le domaine des services à la personne, quelles différences peut-on faire entre les acteurs privés et l'économie sociale et en quoi les différences existantes tendent-elles à favoriser la marchandisation des services ? Tout d'abord, la plus grande différence demeure dans la professionnalisation des emplois. En effet, les entreprises privées offrent en principe des conditions d'emploi plus satisfaisantes (concernant les conventions collectives par exemple: coût de transport intégré, droit à la formation étendu, encadrement de proximité). La donnée représentative concerne le volume hebdomadaire de travail : alors que les salariés du secteur associatif arrivent en moyenne à 11 heures de travail par 19 semaine, les salariés du secteur privé à but lucratif en atteignent Ensuite, une deuxième différence existe quant à la gestion des activités. [...]
[...] Existe t-il une forme de dérive marchande de l'économie sociale ? D'autre part, l'économie sociale ne peut restaurer son horizon originel d'assistance et de solidarité. En se concevant à partir de la centralité du modèle coopératif, en se représentant comme un ensemble d'entreprises collectives qui doivent s'imposer sur le marché pour convaincre de leur bienfondé, elle s'enferme dans une vision du changement par la consolidation des expériences économiques ; comme si la valeur de l'exemplarité suffisait à diffuser le modèle (Laville et Al., 2005). [...]
[...] Yves Vérollet Rapport du Conseil de l'Emploi, des Revenus et de la Cohésion Sociale : Les services à la personne, La Documentation Française ARTICLES Le nouveau filon des services à la personne, Jean-Etienne Jutier Services à la personne : les créations d'entreprises s'accélèrent, Marianne Rey Guide pratique de l'association, Edition 2007-2008. [...]
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