CASAS collectif d'accueil des solliciteurs d'asile de Strasbourg, demandeur d'asile, CADA centre d'accueil pour demandeurs d'asile, DDHC Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, OIR organisation internationale des réfugiés, HCR Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, OQTF obligation de quitter le territoire français, Primo Levi, France, Albanie, Arménie, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Géorgie, Ghana, Inde, Macédoine, République de Maurice, Moldavie, Mongolie, Monténégro, Sénégal, Serbie, Tanzanie
C'est en juin 2014 que j'ai découvert au cours de mon stage de troisième année d'éducatrice spécialisée le public que l'on appelle aujourd'hui les demandeurs d'asile, ces personnes originaires de différents pays du monde qui entrent en France dans l'espoir de pouvoir s'y installer durablement. Les personnes que j'ai accompagnées pendant 28 semaines au sein de l'association CASAS (Collectif d'Accueil des Solliciteurs d'Asile de Strasbourg) sollicitaient la protection de la France et l'autorisation de pouvoir y vivre en raison des menaces qui portaient atteinte à leur vie dans leur pays d'origine. Très souvent, les épreuves qu'elles pouvaient avoir rencontrées dans leur pays et pendant leur trajet migratoire semblaient être un avant-goût de divers obstacles qui les attendent une fois arrivés en France.
[...] De même, le demandeur d'asile peut me solliciter lorsqu'il faut contacter pour lui des professionnels de la santé en vue d'un rendez-vous. Souvent, le désir de se soigner prime autant que le désir d'obtenir le statut. Il y a d'une part les personnes qui souffrent de problèmes de santé et d'autre part, les personnes ayant subi des violences dans leur pays d'origine et qui ont besoin d'une prise en charge médicale. D'autres personnes voudront satisfaire des envies qui peuvent s'apparenter à un désir d'intégration dans la société dans laquelle ils vivent. [...]
[...] Oui, les problèmes majeurs auxquels il est confronté peuvent nuire à son être en tant que sujet. Mais l'expérience que j'ai pu vivre auprès de lui et qui m'a beaucoup appris sur son cheminement m'a enseigné qu'il subsiste une possibilité de traverser ensemble ces difficultés pour préserver son devenir de sujet. P. Gaberan disait que « La finalité de la relation éducative n'est pas de normaliser la personne, de la guérir ou de réparer un préjudice. Elle est de l'aider à devenir actrice de sa vie en favorisant le passage du vivre à l'exister. [...]
[...] Être sujet En abandonnant son pays d'origine, le demandeur d'asile attend beaucoup de la société qui acceptera de l'accueillir sur son sol. Malgré les persécutions qu'il a pu subir, il continue de croire en l'humain et en l'aide qu'on pourrait lui apporter. Il espère pouvoir trouver un refuge, une protection et par la suite, réussir à aller de l'avant et reconstruire sa vie. Aussi, le décalage entre les représentations de la terre d'asile et la réalité est indéfinissable. Les mauvaises conditions d'accueil sont inattendues, mettent à mal les idées reçues et viennent bousculer le demandeur dans son bien-être. [...]
[...] Comment vit-il le parcours administratif ? Autant de questions qui m'ont incitée à rencontrer les principaux acteurs concernés en entretien afin d'entendre leurs points de vue, leur ressenti. Il est vrai que différentes méthodes d'enquête existent, notamment le questionnaire ou l'entretien, mais j'ai choisi de privilégier l'entretien (semi-directif) afin que mes interlocuteurs, au cours d'une entrevue individuelle, puissent avoir la possibilité de s'exprimer librement. De plus, d'autres sources m'ont également permis de produire la synthèse et l'analyse de mes réflexions. Je me suis aidée de recherches bibliographiques en droit, histoire et psychosociologie[2] ainsi que de mon expérience de stage de troisième année. [...]
[...] Vardan fut convoqué le lendemain au bureau de police pour témoigner de ce qu'il avait vu. Il avait pu apercevoir le visage des deux agresseurs et était en mesure d'en faire une description aux agents de police. Quelques jours plus tard, Vardan était à nouveau convoqué au bureau de police pour tenter d'identifier les deux individus à partir de différentes photographies. Il les avait identifiés immédiatement, cela ne faisait aucun doute : oui, c'était bien eux. Mais dans la soirée, alors que Vardan se trouvait chez lui, en famille, un groupe d'hommes - parmi lesquels se trouvait un des deux agresseurs - s'est présenté devant sa porte. [...]
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