Certains n'ont jamais exercé d'emploi dans leur vie, d'autres ont été confrontés aux difficultés que connaît le marché du travail. Tout porte à croire que les sourds sont exclus de la vie socio-professionnelle, car leur taux de chômage est bien supérieur à la moyenne nationale et enfin l'illettrisme qui les affecte est très important : 70 % des sourds profonds ne maîtrisent pas l'écrit. J'ai voulu approcher, par ce travail, cette problématique que représentent la surdité et sa réalité sociale. Pour cela, j'ai choisi de m'intéresser aux rapports entre le taux de chômage des sourds et l'éventualité de restrictions à l'embauche par les employeurs dans un milieu de travail ordinaire.
A travers ce mémoire, je tenterais de répondre à une question pertinente sur laquelle repose l'intégralité de mon travail : « En constatant le taux de chômage relativement élevé des personnes sourdes, qui avoisine les 20 %, peut-on en déduire que les entreprises privées et/ou publiques contribuent à leur isolement par une restriction à l'embauche ? »
[...] Celles qui sont axées sur la communication interindividuelle ne leur sont pas destinées. Une personne sourde ne pourra pas postuler dans le domaine du télémarketing, du secrétariat, où les moyens de communication notamment téléphonique sont mis en avant. Il y a certainement des portes qui se ferment à eux, il faut donc être réaliste et choisir sa profession en fonction de ses possibilités et rester objectif. L'idée, développée par Marc Renard dans son ouvrage Les sourds dans la ville est de raisonner par branches professionnelles et non par métiers précis. [...]
[...] GALKOWSKI Développement et éducation des enfants sourds et malentendants, Paris, éd. Presses Universitaires de France p. GENDRON Emploi des personnes handicapées : les aspects économiques, Paris, éd. Desclee De Brouwers p. GIOT HUVELLE QUENTEL Surdités, différences, écritures Apport de l'anthropologie clinique, Bruxelles, éd. De Boeck p. GOUST Pour mieux vivre la malentendante au quotidien, Paris, éd. Albin Michel p. [...]
[...] p STIKER Quand les personnes handicapées bousculent les politiques sociales dans Esprit, Paris, décembre 1999, p CHAPMAN La situation de l'emploi des personnes handicapées dans L'emploi et les personnes handicapées, Commission Européenne, Bruxelles p.11-19 DE KEERSMAECKER Les inégalités sociales en Belgique, Bruxelles, éd. Vie Ouvrière p RENARD Les sourds dans la ville surdités et accessibilités, Paris, éd. ARDDS p.196 id, id, p.198 Estimation 2006 La population active regroupe l'ensemble des personnes en âge de travailler, qu'elles aient un emploi ou qu'elles soient au chômage. En général l'âge est fixé entre 15 et 64 ans. ANONYME, Emploi et chômage, http://statbel.fgov.be, décembre 2006 DE KEERSMAECKER Les inégalités sociales en Belgique, Bruxelles, éd. Vie Ouvrière p. [...]
[...] Le handicap est partagé, car le sourd ressent des difficultés quand il doit se faire comprendre, mais il en est de même pour l'entendant. Cela n'est évidemment plus vrai si le sourd a été oralisé et peut parler, ou, plus rare encore, si l'entendant connaît le langage des signes. Il n'y a toutefois pas égalité face à cet handicap partagé puisque la norme est d'entendre et de parler simultanément.[35] Partie ii : le sourd face à l'emploi et au chômage Avoir un emploi reste une aspiration pour la plupart des gens en quête d'un revenu et d'un statut social, car être citoyen, c'est avant tout recevoir de la société et y contribuer. [...]
[...] En effet, la langue de signes n'est pas une traduction signée du français. C'est une langue à part entière qui a ses règles particulières de syntaxe et de grammaire.[24] La langue de signes permet de parler de choses concrètes, de scènes réelles, mais aussi de tout ce qui se rapporte à l'abstrait : une pensée, une réflexion intellectuelle, Elle fait appel aux mains, aux doigts, à l'espace, au corps entier, à la mimique du visage et aux mouvements labiaux.[25] 2 La lecture labiale Les personnes sourdes lisent souvent sur les lèvres lors de communication avec les entendants. [...]
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