Avant même la crise, l'insertion était devenue une vraie course d'obstacles pour une large partie des jeunes qui, faute de ressources suffisantes, éprouvent de grandes difficultés à obtenir un logement, se soigner, passer le permis de conduire ou même se déplacer pour rencontrer un employeur. Sachant que seule une minorité d'entre eux est indemnisée par l'assurance chômage, on imagine la précarité dans laquelle se trouvent tous ceux qui ne peuvent pas disposer d'un fort soutien familial. La remontée du chômage touche en effet tout particulièrement les jeunes les moins qualifiés, premiers concernés par la forte diminution des offres d'emploi, y compris précaires.
Depuis 1980, la France est entrée dans une période difficile dite de « crise ». De grandes mutations touchent notre société et essentiellement les jeunes générations : chômage massif et précarisation des emplois. Les jeunes ont de plus en plus de mal à s'insérer dans la vie active et leur parcours d'insertion est souvent tumultueux.
Chaque année, environ 760 000 jeunes sortent du système éducatif dont 50 000 sans aucune qualification. Au total, 120 000 jeunes sortent sans diplôme ou avec le Brevet des collèges uniquement (cela comprend notamment les jeunes ayant échoué aux examens du Baccalauréat, du BEP ou du CAP).
Le taux de chômage des publics jeunes (22,7% pour les 16-24 ans) pèse plus du double du taux de chômage des plus de 25 ans (8,1 %). Un million de jeunes ont été accueilli par les missions locales en 2006. En moyenne, 650 000 jeunes ont bénéficié d'au moins une intervention au cours des cinq derniers mois.
Ce phénomène de « sur-chômage » des jeunes n'est pas nouveau, mais il s'amplifie avec la crise. On parle de « Bizutage Social » si l'on reprend les termes des sociologues, se caractérisant par la multiplication des contrats précaires, comme les stages ou les CDD. Selon le collectif Génération Précaire, on parle de 100 000 emplois « déguisés en stages ou périodes d'essai abusives ».
Ces différents constats m'ont amené à choisir comme thème de mémoire l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans en France. Je me suis effectivement demandé : « Comment limiter, en amont, les difficultés auxquelles sont confrontées les jeunes en mal d'insertion professionnelle ? ».
(...) Dans un premier temps, j'aborderai les jeunes de 16 à 25 ans avec leurs caractéristiques. Nous traiterons ensuite de la place de l'emploi en France aujourd'hui et des difficultés rencontrées par les jeunes sur ce thème. Puis nous étudierons les différentes politiques d'insertion existantes. Pour finir par la formulation et le développement de l'hypothèse (...)
[...] Dans bien des cas, les personnes se rendant au CIO on dépassés la limite de rentrée scolaire et font appel à nous parce qu'ils ne savent réellement plus quoi faire. Toutefois, choisir son orientation professionnelle ne se réalise pas en quelques minutes, c'est un travail qui demande réflexion et ainsi du temps La conseillère affirme que l'orientation est conçue de façon beaucoup plus scolaire que professionnelle. Pour construire leurs parcours de formation, les jeunes ont des lacunes dans la connaissance des métiers et de leur exercice. [...]
[...] Cet accompagnement est mis en œuvre, par contrat, dans les missions locales et les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). La démarche s'effectue de la façon suivante : - Point sur les difficultés liées à la recherche d'un emploi avec recherche de solutions - Organisation de la recherche d'emploi - Décryptage et sélection des annonces - Elaboration du CV - Elaboration de la lettre de motivation en réponse à une annonce et en candidature spontanée - Préparation et simulation d'entretien d'embauche - Comment réussir son intégration dans l'entreprise 2.2 ) Les différentes mesures 2.2 .1) La Loi de cohésion sociale En 2005, la loi de cohésion sociale affirme, dans son volet emploi, que c'est un droit pour toute personne de 16 à 25 ans révolus en difficulté et confrontée à un risque d'exclusion, de bénéficier d'un accompagnement organisé par l'Etat, ayant pour but l'accès à la vie professionnelle. [...]
[...] J'ai donc exposé les indicateurs de la variable explicative qui constituent le fil conducteur de cette seconde partie : Echec de la scolarité Le manque d'expérience Les diplômes inadaptés L'orientation inexistante ou inadaptée Point de vue des professionnels Ces indicateurs m'ont permis de construire mes outils méthodologiques ) Le choix du public Pour pouvoir vérifier la validité de mon hypothèse, j'ai choisi de rencontrer : Deux employées de la Mission locale : Ce sont les principaux interlocuteurs des jeunes de 16 à 25 ans sans emplois Des employés du CIO : Leur objectif est d'aider les jeunes à trouver une orientation adéquate Des jeunes de 16 à 25 ans sans emplois : Prendre contact avec eux était essentiel, afin de comprendre qu'elles étaient les difficultés rencontrées dans leur recherche d'emploi ) Le choix du terrain Mon travail de terrain s'est appuyé à la fois sur : - Une enquête menée personnellement au sein d'une Mission locale et d'un CIO - Plusieurs enquêtes auprès de jeunes de 16 à 25 sans emplois Enquête auprès de la Mission locale : La Mission Locale de SENS est constituée d'une équipe de conseillers en insertion socio professionnelle qui accueille, informe, écoute et oriente les jeunes âgés de 16 à 25 ans qui ont besoin de trouver des réponses concernant différents domaines tels que l'emploi, la formation, la santé, la mobilité, le logement. Pour permettre aux usagers de continuer leurs démarches en dehors de leurs rendez-vous, la Mission Locale s'est dotée d'un espace documentaire et informatique. Cet espace en libre accès facilite leurs recherches administratives, formatives et d'emploi. De plus, dans un souci de proximité, la Mission Locale assure depuis peu une permanence au sein du Point info jeunesse. Un pôle administratif veille également au bon fonctionnement de la structure. [...]
[...] Les jeunes ont tendance à se tourner vers les personnes les plus proches d'eux pour leur recherche d'information et leur choix d'orientation. Ainsi, ils s'adressent en priorité à leur parent, puis leurs amis et professeurs. Viennent en dernier le conseiller principal d'orientation avec la documentaliste et les conseillères des CIO ) Les résultats de l'enquête auprès des professionnels 3.2 .1) Des difficultés multiples Au sein de la Mission locale Les principales difficultés dont parlent les conseillères sont tout d'abord liées au manque de contact avec les entreprises. Mme E Notre frustration perpétuelle est ce manque de contact avec les entreprises. [...]
[...] Ces nouvelles règles (temps partiel, CDD, bas salaire) ne s'imposent pas auprès d'une main d'œuvre adulte, mais ce sont les jeunes débutants qui se retrouvent dans l'engrenage de ces nouveaux emplois. De plus, certaines entreprises posent de plus en plus d'exigences dans leurs critères de sélection d'embauche : âge, expérience, qualification. Les jeunes sont donc confrontés à ces nouvelles difficultés. Dans le livre Les Jeunes d'Olivier GALLAND[1], les jeunes occupent aujourd'hui des emplois non qualifiés et souvent précaires. La structure de qualification des emplois montre que les jeunes occupent essentiellement les emplois au plus bas de l'échelle sociale. [...]
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