La récession économique qui a touché la plupart des pays à partir de l'année 2008 est d'une ampleur inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Europe, l'activité a chuté de façon brutale. Cependant, cette chute de l'activité n'a pas eu la même ampleur dans les différents pays européens. Les pays ont également réagi très différemment à cette crise pour tenter d'en atténuer l'ampleur, au moyen de diverses mesures de politique économique.
« Jusqu'au troisième trimestre 2008, le recul de l'activité a été limité et relativement homogène entre les pays européens, mais rapidement, les pays ont suivi des trajectoires relativement divergentes : des différences significatives sont apparues lorsque la crise s'est approfondie, à l'hiver 2008-2009. La chute de l'activité a ainsi été particulièrement marquée en Allemagne, où le PIB a baissé de 2,4 % au quatrième trimestre 2008, puis de 3,5 % au premier trimestre 2009. L'Espagne et la France ont apparemment mieux résisté, avec une contraction du PIB de l'ordre de 1 % à 1,5 % sur la même période ».
Ce recul de l'activité s'est accompagné de destructions massives d'emplois. Elles ont été très rapides et marquées aux Etats-Unis et en Espagne, relativement limitées en France, en Italie et surtout en Allemagne. « Le taux de chômage allemand n'a quasiment pas augmenté pendant la crise (de 7,3 % en 2008 à 7,5 % en 2009), contrairement à ce qui s'est passé dans les autres grands pays de la zone euro (de 11,4 % à 18,0 % en Espagne, de 7,8 % à 9,4 % en France, de 6,8 % à 7,8 % en Italie), et ceci alors même que la production a plus fortement baissé en Allemagne ». Ainsi la crise a un impact différent dans chaque pays, d'une part sur la croissance (baisse de l'activité) et d'autre part sur l'emploi (taux d'emploi ou de chômage).
En outre, depuis l'été 2009, l'Allemagne a enregistré une baisse du taux de chômage, alors que les vingt-six autres pays de l'UE ont tous subi une augmentation de ce taux, particulièrement l'Espagne où l'on observe le taux de chômage le plus élevé (20,3%) . Ainsi, face à l'impact de la crise sur les marchés du travail dans les pays de la zone euro, l'Espagne et l'Allemagne semblent se situer aux antipodes.
[...] La chute de l'activité a ainsi été particulièrement marquée en Allemagne, où le PIB a baissé de au quatrième trimestre 2008, puis de au premier trimestre 2009. L'Espagne et la France ont apparemment mieux résisté, avec une contraction du PIB de l'ordre de à sur la même période Ce recul de l'activité s'est accompagné de destructions massives d'emplois. Elles ont été très rapides et marquées aux Etats-Unis et en Espagne, relativement limitées en France, en Italie et surtout en Allemagne.[2] Le taux de chômage allemand n'a quasiment pas augmenté pendant la crise (de en 2008 à en 2009), contrairement à ce qui s'est passé dans les autres grands pays de la zone euro (de à en Espagne, de à en France, de à en Italie), et ceci alors même que la production a plus fortement baissé en Allemagne Ainsi la crise a un impact différent dans chaque pays, d'une part sur la croissance (baisse de l'activité) et d'autre part sur l'emploi (taux d'emploi ou de chômage). [...]
[...] En revanche le gouvernement n'a pas touché aux acquis sociaux des salariés en emploi stable ce qui a favorisé le développement d'un marché dualiste. La vulnérabilité du marché du travail a ainsi été longtemps dissimulée par les performances en termes de création d'emplois. Cependant, cette création d'emplois se base sur de nombreux emplois précaires, dans des secteurs tels que le tourisme, la construction et les services aux particuliers. Effectivement, la croissance espagnole s'est largement appuyée sur une main-d'œuvre peu qualifiée (femmes et immigrés) et difficilement reclassable d'autant plus que ces salariés peu qualifiés ne bénéficient d'aucune (ou très faible) formation continue. [...]
[...] Ainsi l'Allemagne met en place un plan de soutien de l'emploi grâce : au partage de l'emploi (chômage partiel), au maintien du revenu et à une concertation fructueuse entre patronat et syndicats. Toutefois, ce plan ne s'adresse qu'aux noyaux qualifiés. La multiplication des mini-jobs (souvent hors de la protection des conventions collectives) et l'absence de salaire minimum ont créé une masse de salariés ajustable en cas de récession économique. A l'opposé, l'Espagne ne parvient pas à limiter la dégradation de son marché de l'emploi. Les contrats précaires y ont joué un rôle amplificateur de la crise et le dialogue social est resté bloqué jusqu'en 2010. [...]
[...] Qu'est-ce qui peut expliquer une telle hétérogénéité des réactions face à la crise ? L'évolution de la crise montre que certains facteurs institutionnels peuvent entrer en jeu d'une manière plus ou moins efficace pour réduire les effets d'une baisse du taux de croissance sur le taux d'emploi. Quels sont donc ces mécanismes institutionnels qui peuvent expliquer la relative résistance de l'emploi allemand à la crise ? Et comparativement, quels sont ceux utilisés par l'Espagne et qui expliquent la rapide détérioration de son marché du travail ? [...]
[...] L'incapacité du gouvernement à limiter la dégradation du marché de l'emploi ne fera-t-elle pas alors perdurer la crise? En effet, un taux de chômage excessivement élevé risque d'enfoncer les plus fragiles dans une situation de plus en plus précaire La destruction brutale et massive des emplois : un échec institutionnel ? Au niveau de leur marché de l'emploi, les Etats-Unis, l'Irlande et l'Espagne ont surréagit à la crise[28]. Dans le cas de l'Espagne, cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs et en particulier par le fait que la crise a frappé de plein fouet le secteur immobilier (secteur de la construction dans lequel l'Espagne avait beaucoup investi). [...]
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