Quel chemin parcouru depuis ce premier jour où j'ai rejoint l'équipe éducative de la Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS) qui m'employa durant ces trois années de formation. Afin de resituer cette progression dans son contexte initial, je me permets de faire un bref retour en arrière : après avoir réussi le concours d'entrée pour accéder à la formation d'éducateur spécialisé, je me vois proposer, par l'Institut du Travail Social Pierre Bourdieu de Pau, d'intégrer la promotion « cours d'emploi ». Autrement dit, avec l'accord d'un employeur, il m'est possible de me former en alternance (une semaine de cours théoriques pour trois semaines sur mon lieu de travail) par le biais de l'apprentissage. Trouvant cette formule intéressante, je me mets à la recherche d'une structure susceptible de m'accueillir en tant qu'apprenti éducateur (formule existante depuis 2000).
Après un grand nombre de contacts j'intéresse enfin le Directeur d'une Maison d'Enfants à Caractère Social située en Aquitaine et gérée par une association loi 1901. Il m'offre donc la possibilité d'apprendre le métier d'éducateur spécialisé dans l'internat accueillant un groupe de huit jeunes âgés de neuf à quinze ans. Je signe un contrat d'apprentissage débutant en septembre 2004 et courant jusqu'en août 2007. N'ayant qu'une toute petite expérience dans le social, j'aborde cette nouvelle vie avec de l'appréhension mais également de l'enthousiasme et de la motivation.
J'ai rapidement identifié les différents dispositifs et protagonistes participant à l'accompagnement de ces enfants. Tout l'aspect administratif et juridique qui entoure le placement (fonctionnement de l'ASE, Justice des mineurs) a pris sens dans mon esprit. Ceci me permit de mieux analyser et, par conséquent, de comprendre plus justement le parcours de ces jeunes. Le fait d'éplucher leurs dossiers me donna, aussi, des éléments de raisonnement qui renforcèrent la pertinence de mes actions.
En prenant acte de leur parcours de vie et de leurs milieux familiaux d'origine, je me confrontai à une précarité socio-économique insoupçonnée, à des difficultés parentales conséquentes mais aussi à des violences gravissimes. Face à leurs souffrances et à leurs perturbations psychiques et relationnelles, j'admis rapidement l'ampleur des dégâts occasionnés par une enfance inadaptée et carencée. Sans juger ou discréditer les parents, je compris rapidement les raisons de telles séparations et de la nécessité de protéger ces jeunes innocents. Etant initialement étranger à cette réalité de maltraitance physique ou psychologique, la décision de séparer les enfants de leurs parents me paraissait jusqu'alors excessive, voire inadaptée.
[...] Trois ans de stage d´un éducateur spécialisé dans une maison d´enfants à caractère social (MECS) Introduction Voilà, nous y sommes. Après trois années de formation, je vous propose enfin cet écrit représentant bien plus qu'une simple épreuve obligatoire. Ce travail, symbole de maturation intellectuelle, est l'aboutissement de trois années de questionnements, de recherches, de lecture et d'expérimentations. Bien au-delà des doutes, des espoirs et des remises en question par lesquels je suis passé, ce mémoire vient ponctuer un cheminement professionnel mais aussi personnel. [...]
[...] Deux ans plus tard il fonde (soutenu par un comité) un Institut qui abrite en pensionnaires. En 1863 une classe est ouverte pour les jeunes de sept ans. A neuf ans les enfants les plus doués poursuivent leur instruction et les autres sont dirigés vers l'atelier de Corderie ou les travaux des champs. Les deux orphelinats font partie de la vie des Eglises et tissent des relations étroites. Un Pasteur en 1866 rappelle "qu'il y a dans ce département deux asiles qui sont à la gloire et la couronne de ces églises, l'expression et le témoin de la vie religieuse dans leur sein". [...]
[...] A partir de l'Ordonnance de 1958 et de ce Décret de 1959, la protection de l'enfance est une mission accomplie par la Justice et le Département. La loi précise très clairement, dans le cadre d'une situation de maltraitance, les conditions du passage d'une situation familiale du ressort de l'autorité administrative (ASE) à l'autorité judiciaire : soit la famille s'oppose à toute évaluation, soit elle refuse l'aide proposée 5 L'intervention sociale dans le cadre de la protection administrative s'initie à partir d'un contrat signé entre les parents en difficultés et le service de l'ASE comme le prévoit les Articles L 221-1 et L222-2 du CASF. [...]
[...] Sous l'influence des philosophes des Lumières, la Révolution de 1789 sera l'initiatrice d'un renouveau dans tout le pays. Finis l'assistance traditionnelle inégalement répartie, l'Etat considèrera les nécessiteux et donnera un réel statut à l'enfant. 1.b) L'intérêt pour l'enfant se précise La Révolution de 1789 initia la création de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et donna à l'assistance un nouveau visage. Effectivement, cette dernière ne sera plus une question de charité ou de bienveillance mais bel et bien de justice. [...]
[...] L'Etat finançait des familles nourricières qui accueillaient ces enfants dits assistés. Comme nous avons pu le voir dans différents cours, l'apparition de ce financement apportera son lot d'abus (de plus en plus d'abandons, familles nourricières qui se multipliaient ) et ne garantira pas toujours un bien-être aux enfants placés. Comme le remarque Michel Chaponnais, il s'inscrit là le principe du placement familial comme le mode de placement privilégié des enfants en difficulté, principe qui marquera pendant de nombreuses années les pratiques du placement Napoléon, face aux abus et au fort taux de mortalité infantile, fait paraître un décret (19 janvier 1811) réorganisant les modalités de prise en charge des enfants confiés à l'assistance publique. [...]
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