Dans mon étude, j'ai choisi de cibler le public des femmes victimes sans enfant. J'ai volontairement délimité le sujet ainsi pour me permettre de me fixer sur la relation de couple et sur les liens affectifs qui les relient. La relation violente dans le couple est un sujet très complexe que je vais essayer de clarifier tout au long de cette étude. Aussi, avant de pouvoir évoquer la place des enfants et les répercussions possibles sur ces derniers, il me semblait important de comprendre les mécanismes de la violence au sein du couple.
En me rapprochant d'associations spécialisées dans l'accueil de victimes de violences conjugales, j'ai pu me rendre compte que les femmes victimes sans enfant ne constituaient pas une majorité. En effet, seulement 25% d'entre elles entrent dans ces critères. Le fait d'avoir des enfants amène d'autres conséquences, c'est un facteur favorisant ou entravant le départ et la fuite du domicile. J'ai délimité le sujet pour me concentrer sur les ressources propres de la personne, sur ce qui se joue exactement dans la relation d'emprise et de dépendance qui permet de telles violences.
A partir de cette réflexion, ma question de départ a émergé : comment l'assistant de service social peut-il accompagner une femme victime de violences conjugales (sans enfant) à sortir du processus d'emprise ?
Après avoir présenté la violence conjugale sous une approche globale (I), j'aborderai les conséquences de celles-ci sur les femmes victimes (II) et plus spécifiquement les différentes étapes qu'elles traversent jusqu'à la rupture. Puis, je présenterai le rôle de l'assistant de service social auprès de ces dernières et l'accompagnement mis en place pour leur permettre de se reconstruire (III). Enfin, j'exposerai ma problématique suivie de l'hypothèse de travail que j'aurai formulée, ainsi que l'outil d'investigation qui permettrait de poursuivre cette recherche.
[...] Daniel Welzer Lang, socio anthropologue préfère employer le terme de violences domestiques pour parler des violences conjugales. Pour lui, les violences conjugales manifestent de façon caricaturale les tensions inhérentes au rapport ordinaire de pouvoir entre les sexes et ont pour fonction d'asseoir le contrôle des hommes sur les femmes Le cadre légal, vers une reconnaissance des violences à l'encontre des femmes La violence conjugale n'a pas toujours été reconnue et condamnée dans notre société. C'est à partir des années 1970 qu'un mouvement féministe s'organise et dénonce le viol, l'inceste, la prostitution, les violences familiales et demande aux pouvoirs publics l'aide nécessaire. [...]
[...] Il a souvent une image traditionnelle de la femme comme épouse qui doit assurer toutes les taches ménagères et être dévouée à bien s'occuper de son mari et ses enfants. Ces agresseurs ont généralement une faible estime d'eux-mêmes, ils se sentent inférieurs et dévalorisés. La violence est un moyen pour eux de montrer leur supériorité. En réalité, ils sont souvent dépendants de leur compagne. Certains traits communs sont mis en évidence, néanmoins rien ne permet d'expliquer pourquoi ces hommes sont violents uniquement dans la sphère privée, auprès de leur partenaire intime. [...]
[...] Ces propos restent à nuancer, d'autant plus que la majorité des personnes ayant vécu ou été témoin de violences durant leur enfance ne reproduit pas ce mode relationnel. En effet des femmes ayant subi ou été témoins de violences dans leur enfance ne feront jamais état de violence conjugale dans leur couple La vulnérabilité des femmes victimes Dans son ouvrage, M-F. Hirigoyen parle de vulnérabilité psychologique Au-delà du fait d'avoir vécu des évènements traumatiques durant son enfance, une femme peut présenter des fragilités. [...]
[...] Concernant plus de deux millions de femmes en France, la violence conjugale demeure toujours mal connue, sous-estimée et bien souvent taboue. Pourtant, elle est un véritable fléau qui touche toutes les classes sociales, les cultures et les religions. C'est un fait ancien qui a laissé des traces dans toutes les sociétés et à toutes les époques. Ce phénomène nous concerne tous, c'est peut-être d'ailleurs une des raisons qui fait qu'il reste difficile à traiter dans nos sociétés actuelles. En effet, la violence conjugale fait encore trop souvent partie des secrets de la vie privée, relevant de l'intime. [...]
[...] Pour essayer de répondre à cette question, je me suis penchée plus spécifiquement sur ce que dit la loi à ce propos. Durant les vingt dernières années, l'État a pris un ensemble de dispositions en matière de lutte contre les discriminations et les violences faites aux femmes. Ces dernières années ont connu des changements considérables. Suite à L'enquête ENVEFF, les pouvoirs publics se sont mobilisés. De multiples campagnes publicitaires traitant des violences conjugales ont vu le jour dans le but de sensibiliser l'opinion publique. [...]
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