La jeunesse a longtemps été considérée comme « l'âge d'or », « un âge où l'incertitude du futur signifiait l'élaboration de mille projets, l'expression de mille désirs et la faculté d'en réaliser au moins quelques uns. »
Cependant, la jeunesse est maintenant considérée par de nombreux jeunes comme une période difficile. La Fondation l'Abbé Pierre lance le cri d'alarme : « L'état de jeunesse n'apparaît plus comme une période de transition vers une stabilité et une sécurité, mais davantage comme une période permettant d'apprendre à vivre sous la menace permanente de la précarité » .
Les jeunes sont effectivement les plus touchés par la précarité de l'emploi : près d'un quart des moins de 26 ans pointent à l'ANPE et sont 40 % de ceux qui n'ont pas de formation. Aussi, pour les jeunes en situation d'emploi, plus des deux tiers accèdent au travail sous une forme précaire.
A cela s'ajoute la précarité du logement qui touche de plus en plus de jeunes. Si certains restent chez leurs parents : 55 % des moins de 26 ans, d'autres, en rupture avec leur famille sont plus en difficulté
Certains jeunes sont donc encore plus concernés par la précarité, notamment les jeunes en rupture familiale. Alors, dans un tel contexte, comment s'en sortir lorsqu'on ne peut pas compter sur l'appui et le soutien de sa famille ?
Ces différents constats traduisent un malaise existant sur le terrain, auquel les travailleurs sociaux se trouvent confrontés. En effet, les professionnels sont de plus en plus interpellés par ces jeunes en rupture familiale et en situation de précarité.
Rapidement, j'ai donc été amenée à me poser la question suivante :
Comment faciliter l'insertion des jeunes en situation de rupture familiale ?
Suite à cette interrogation préliminaire, j'ai donc effectué une exploration afin de me rendre compte des enjeux du problème et de dégager la problématique. Ceci fera l'objet de ma première partie.
Je m'attacherai, dans une seconde partie, à vérifier l'hypothèse choisie.
Je terminerai ce mémoire en analysant en quoi un Conseiller ESF peut être concerné par cette problématique.
[...] Selon la professionnelle, référent logement de la Mission locale : l'idéal pour accéder à un logement, c'est d'avoir un emploi stable CDI ou CDD, à temps plein. Néanmoins, selon elle, il ne suffit pas d'avoir un emploi, mais il faut aussi s'y maintenir J'ai alors questionné les éducateurs du FJT au sujet du rapport des jeunes à l'emploi. Selon Karine, éducatrice spécialisée : ils ont une réelle envie de travailler et ont un profond sentiment de fierté lorsqu'ils trouvent un emploi, cependant ils ont souvent du mal à se maintenir en situation d'emploi En effet, selon elle, les jeunes en rupture familiale manquent souvent de repères : ils n'ont pas toujours eu le modèle d'un parent qui se lève tôt pour aller travailler et qui leur a communiqué la valeur du travail. [...]
[...] La théorie et la pratique s'accordent sur le fait qu'emploi et logement soient deux maillons essentiels de l'insertion des jeunes. Pour réussir son insertion, avoir un emploi ne suffit pas, mais il faut également avoir un logement. Comme le montrent les statistiques sur les jeunes français, les jeunes en rupture familiale fréquentant ces structures rencontrent deux difficultés majeures : des difficultés d'insertion professionnelle et des difficultés d'accès au logement. Or, comme de nombreux jeunes adultes, les jeunes en rupture familiale hébergés en logements collectifs, ressentent un besoin de plus d'autonomie, qui passe par l'accès à un logement autonome. [...]
[...] Cependant, les bailleurs sociaux s'adressent quelquefois directement au jeune pour qu'il apporte des pièces manquantes au dossier, c'est en quelque sorte le moyen de tester la dynamique du jeune et sa motivation. Cependant, la Conseillère est régulièrement confrontée à l'image négative que se font les bailleurs des jeunes. Leurs représentations sont très difficiles à changer selon elle. La Conseillère se sent souvent impuissante face aux bailleurs qui se sont faits à priori une mauvaise image du jeune. Elle tente alors de montrer ses points forts. Cependant, lorsque l'enquêteur s'est fait une mauvaise opinion, il est souvent difficile de le faire changer d'avis. [...]
[...] Parmi les 18 jeunes ont répondu qu'ils souhaitaient prochainement accéder à un logement autonome. Ils semblent penser, pour la plupart (trois quarts), qu'actuellement l'accès au logement en France est assez difficile, voire difficile. Deux tiers disent ne pas connaître suffisamment les exigences actuelles des bailleurs. Et 17 jeunes sur 18 pensent ne pas pouvoir satisfaire les exigences des bailleurs au niveau de la stabilité de l'emploi et du niveau de salaire qu'il procure. Cependant, la plupart des jeunes pensent pouvoir satisfaire les exigences de dépôt de garantie et de garant. [...]
[...] Et la Conseillère n'a alors d'autre solution que de présenter le dossier à un autre bailleur social. b. La prise en compte de ces facteurs dans l'accompagnement social du GRAAL Le GRAAL est une association qui propose quatre types de services : l'accueil ; l'atelier de recherche de logement, dans lequel les futurs locataires prospectent eux-mêmes ; le réseau d'accompagnement social individuel au logement ; le service interne de prospection et de médiation pour les personnes en grande difficulté qui ne peuvent s'insérer dans l'atelier de recherche au logement. [...]
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