Les publics dits « difficiles » et le plus souvent en réinsertion sociale, prison, foyer, organisme de formation…, ont pour caractéristiques un manque de conventions sociales normées, de communication, mais aussi une image et une confiance en soi négatives. Toutes ces absences rendent ce public fragile face aux nombreuses interactions sociales présentes dans notre société. Elles provoquent parfois de l'agressivité vis-à-vis d' autrui et ne permettent pas le maintien d'une motivation. Ce déséquilibre est omniprésent lors d'un suivi.
La difficulté du travail avec ce type de public (majeur/mineur) est donc avant tout le fait de son instabilité, aussi bien sur le plan familial que comportemental, ou encore sur le plan professionnel. Je ne rentrerai pas dans le domaine de l'accompagnement psychologique, domaine que je ne maîtrise pas. Nous partirons du principe que le public dont je parle ne présente aucune pathologie grave. Le but de ce guide est de verbaliser chaque démarche qui se joue durant un accompagnement, mais aussi de donner un sens à chaque action. Je dois également signaler que je ne me positionne pas en tant qu' expert, mais que je suis tout simplement désireux de mettre en ligne mes expériences et d'en faire profiter mes confrères de l' insertion, sportifs ou provenant d'autres disciplines. Pour chaque accompagnateur, la priorité est la mise en apprentissage, mais aussi le maintien d'une motivation conséquente afin d'arriver à une certaine progression pédagogique et comportementale. Nous verrons que ces deux niveaux doivent évoluer ensemble pour parvenir à une bonne insertion ou intégration.
Je nomme « apprenant » : le pratiquant, l' élève, le détenu ou le stagiaire, et « accompagnateur » : le conseiller, l' animateur, le formateur, l' éducateur, l' enseignant, etc. Les termes « insertion » ou « objectif final », utilisés tout au long du document, peuvent être interprétés de plusieurs manières, à savoir : insertion professionnelle, retour à la vie extérieure, changement de classe scolaire, de niveau ou de catégorie, etc.
[...] Si ce type de travail ne fonctionne pas, il est nécessaire d' enlever le facteur préjudiciable au rendement. Ce facteur peut simplement être la constitution du groupe dans lequel évolue l' apprenant, ou bien le fait que l' apprenant s' attend à être évalué de façon négative par l' accompagnateur, ou encore des exigences trop élevées. L' accompagnateur doit éviter de remettre en question chaque fois le niveau attendu : l' apparition de l' anxiété et des facteurs préjudiciables détériore la performance de l' apprenant. [...]
[...] Hacène : Si je dis rien, je passe pour une dinde Lionel : C' est plus dur de se maîtriser que de répondre. En voulant faire l' homme tu as mal réagi. Regarde Anthony, c' est lui qui a subi la faute, pourtant il n' a rien dit, il sait que j' allais intervenir, il a respecté les consignes. Hacène : Moi aussi, mais c' est un nouveau, il fallait lui montrer ! Lionel : Ce n' est pas ton rôle, c' est mon travail. [...]
[...] Ses capacités lui permettront de vite s'intégrer dans un sport collectif. 82 h yg i è n e d e vi e En plus des problèmes personnels, l' apprenant a généralement une mauvaise hygiène de vie. Arrivée de mon groupe avant une rencontre sportive. Je vois Amir avec les yeux bien cernés. Après les politesses d'usage : Lionel : Tu as mal dormi, Amir ? Amir : Non, non, ne me regarde pas comme ça Lionel, j'ai pas fumé. Lionel : Tu as dormi deux heures ? [...]
[...] Le bus est passé en retard, puis il a crevé, le chauffeur a fait descendre tout le monde, il a appelé un dépanneur, il 55 Accompagnement d'un public dit difficile nous a dit que le dépannage était rapide et que ce n' était pas la peine de prendre le suivant. Le dépanneur est arrivé et a changé la roue. Lionel : Tu as simplement oublié de te lever ? Bernard : Oui Lionel : Je pensais qu' entre nous le rapport de confiance était installé L' accompagnateur peut reconnaître un apprenant qui ment quand, dans son discours, il y a des incohérences, quand il manque des détails ou que ceux-ci ne correspondent pas à la réalité. [...]
[...] L' accompagnateur doit sans cesse la renforcer. S'il y a absence d' envie, c' est tout le processus qui s' arrête. De plus, l' accompagnateur doit établir un rapport de confiance entre lui et l' apprenant, afin de permettre à ce dernier de tenir le cap en cas de facteurs nuisibles à sa progression. En outre, durant le parcours d'insertion, l'apprenant peut avoir à faire face à des événements qui sont d' ordre familial, financier ou autre, et qui pourraient mettre en péril l'envie. [...]
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