Nous sommes face à une alternative: soit choisir la voie américaine qui tend à considérer les inégalités comme une donnée incontournable mais qui parvient à obtenir une forte croissance économique et un taux de chômage inférieur à 5% (bons résultats économiques), soit choisir la voie nordique / scandinave qui s'efforce de marier solidarité et efficacité.
[...] Système du workfare dérive du modèle américain. Ce système vise à obliger les chômeurs à travailller en contrepartie de leur allocation qui est considérée comme temporaire. Il faut mériter son assistance. L'ANPE locale ne tolère pas qu'un chômeur refuse plus de 6 mois des emplois qu'elle lui a offerts et il n'existe aucune mansuétude particulière pour les chômeurs de longue durée. Accepter les propositions qui leur sont faites sous peine d'être radiés. = marché déréglementé avec une protection sociale privatisée Les difficultés de transposition : une différence de culture. [...]
[...] Et en France? Certes, les aspects positifs de ces deux modèles ne sont pas transposables intégralement mais les gouvernements successifs doivent s'en inspirer afin de réformer le modèle social français (réformer le dispositif de formation professionnelle, réorganiser le service public de l'emploi et développer ses moyens, requalifier massivement toute une partie de la population afin de permettre une mobilité choisie = les chantiers). Les réformes ne doivent plus être ponctuelles mais s'inscrirent dans une stratégie cohérente élaborée par les forces vives de la nation, au premier rang desquelles les partenaires sociaux. [...]
[...] (flexibilité interne qualifiée d'"offensive" = investir dans le capital humain ou la formation continue). C'est ce que Esping-Andersen appelle "l'investissement social" (essai sur le capitalisme moderne) La recherche permanente d'un consensus sur les grandes orientations du pays entre patronat, syndicats et gouvernement : Ni la Finlande, ni la Suède, ni le Danemark ne connaissent par exemple de salaire minimum légal : les salaires relèvent de négociations entre syndicats et patronat (consensus tripartite qui a fait des adeptes partout en Europe sauf en France). [...]
[...] Où va le modèle social français? Nous sommes face à une alternative : soit choisir la voie américaine qui tend à considérer les inégalités comme une donnée incontournable mais qui parvient à obtenir une forte croissance économique et un taux de chômage inférieur à (bons résultats économiques), soit choisir la voie nordique / scandinave qui s'efforce de marier solidarité et efficacité. Dérive actuelle vers le modèle américain / anglo-saxon : une flexibilisation sans sécurité de l'emploi En témoignent les réformes qui ont libéralisé le marché du travail (CNE : Durant la période dite de consolidation de l'emploi de deux années, la rupture sans annoncer le motif de licenciement est possible), introduit une protection sociale plus individuelle et marchande et abaissé les impôts des plus aisés. [...]
[...] L'Irlande et l'Espagne ont suivi cette même voie. L'exemple danois : le Danemark est souvent cité en exemple (Dominique de Villepin dit s'en inspirer). - un taux d'emploi parmi les plus élevés d'Europe : 76% des 15-64 ans avaient un emploi en 2004 contre 63% en France - faiblesse de son taux de chômage et surtout de son chômage de longue durée des chômeurs contre 38% en France) - forte mobilité : en moyenne, hors contrats temporaires, un travailleur sur 5 change d'emploi chaque année contre 1/10 en France. [...]
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