Une fois n'est pas coutume, l'Angleterre et les Etats-Unis d'Amérique s'opposent. Ils s'opposent en ce qui concerne la philosophie générale de leurs systèmes de soins, c'est-à-dire dans la façon dont ils répondent à la demande de traitement des malades vivant sur leurs territoires. Analyser le système de soins implique donc de distinguer l'offre de la demande et de chercher à savoir comment la demande est solvabilisée, c'est-à-dire comment fonctionne l'assurance maladie.
Le système de soins britannique répond à la logique du plan Beveridge de 1942 : universalité, gratuité, financement par l'impôt. Le système de soins américain répond quant à lui à une logique assurantielle plus bismarckienne, articulée autour des assurances privées mais avec une place considérable des dépenses publiques. Les évolutions de ces deux systèmes, visant à faire face à des dysfonctionnements qui n'ont pas entièrement disparu, ont largement entamé la pureté des modèles.
Si les systèmes de soins britannique et américain ont des fondements et des modes de fonctionnement originaires radicalement différents (I), les réformes engagées ont entraîné une convergence des deux modèles sans parvenir à combler toutes les lacunes existantes (II).
[...] Les systèmes de soins britannique et américain demeurent perfectibles La persistance des files d'attente en Angleterre Les budgets alloués aux hôpitaux, budgets dits de second recours[4], sont limitatifs. Les hôpitaux répondent aux demandes déjà triées par les GP en fonction des moyens dont ils disposent, exception faite des situations d'urgence. Il en résulte souvent des files d'attente en ce qui concerne les pathologies bénignes, quel que soit le niveau d'inconfort généré. Concrètement, cela se traduit par des voyages médicaux dans les Etats voisins de l'Angleterre et, pour les patients en ayant les moyens financiers, par le recours au secteur privé garantissant le choix du spécialiste et la rapidité de traitement. [...]
[...] Le phénomène de sous-assurance aux Etats-Unis Le système américain ne garantit pas de couverture universelle. Si bien que plus de 15% de la population (40 millions) sont non assurés. Environ 25% d'entre eux sont sous le seuil de pauvreté sans toutefois remplir les conditions permettant de bénéficier de Medicaid. Environ 25% des 18-34 ans choisissent de ne pas s'assurer, estimant pouvoir assumer les risques faibles de dépenses de santé. Il existe également des individus mal assurés dont le nombre est estimé à 30 millions, portant à 25% de la population la proportion de personnes sous- assurées. [...]
[...] Les soins non urgents peuvent faire l'objet de transactions entre acheteurs et fournisseurs sur un modèle concurrentiel. Chaque autorité de district reçoit de l'autorité régionale des crédits correspondants aux fonds nécessaires selon la population, et doit conduire une politique d'achat auprès des hôpitaux qui deviennent des fournisseurs gérant librement leur budget (NHS trusts). Les GP qui ont un volume de clientèle supérieur à 7.000 personnes[2] peuvent devenir des fundholders : le Family Practitionner Committee leur confie un budget qu'ils utilisent pour orienter leurs patients vers les spécialistes offrant le meilleur rapport qualité/prix. [...]
[...] Le programme comprend une assurance hospitalière, couvrant surtout le court séjour (partie financée essentiellement par des cotisation pesant sur les actifs) et une assurance complémentaire pour divers soins (partie B). Programme fédéral le plus important, il couvre pratiquement 20% des dépenses de santé et s'adresse à près de 40 millions de personnes ( de la population). Medicaid offre une assistance médicale gratuite à certaines familles pauvres. Cofinancé et cogéré par l'Etat fédéral et par chacun des Etats fédérés, le programme n'est pas uniforme au plan national. En 2000, Medicaid a couvert de la population. [...]
[...] Les GP demeurent néanmoins des praticiens indépendants. Tel n'est pas le cas des spécialistes, qui sont salariés par les hôpitaux. Les GP orientent les patients vers les spécialistes ; les patients ne peuvent choisir leur spécialiste. Mécanismes de budget global en cascade : le Département ministériel de la Santé alloue à chaque autorité régionale un budget global qu'elle répartit entre les autorités de district. Ces dernières allouent à leur tour les budgets aux établissements hospitaliers. L'allocation des ressources repose sur une base démographique prenant notamment en compte le taux de mortalité de chaque région. [...]
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