Il s'agit d'un document de deux pages retraçant l'histoire du journal français Libération.
Ce document fait le lien entre l'évolution sociale française et l'histoire de ce journal.
[...] Ensuite, les fondateurs de Libération cherchaient à créer de nouvelle structures qui s'affranchissent des liens de hiérarchie, notamment en adoptant l'auto-gestion comme mode de fonctionnement du journal. Enfin, la création d'une agence de presse (Agence Presse Libération – APL) cherche à casser le monopole de la diffusion d'information par des médias véhiculant le langage des classes dominantes. Les fondateurs de l'agence APL, prédécesseur du journal, ont choisi une date symbolique, le 18 Juin 1971, capturant la posture de résistance au pouvoir gaullien ; cet esprit d'insoumission était une caractéristique intrinsèque au mouvement de Mai 68. [...]
[...] Cette dernière est parfois composée de soixante-huitards, ce qui en affaiblit le côté subversif. Ce rapprochement des cercles dominants n'est cependant pas gage de stabilité financière, puisque le journal subit une forte baisse de son lectorat, peu intéressé par l'approche du 'tout-politique', ou réceptif à d'autres supports, notamment électroniques au début des années 2000. [...]
[...] Libération, journal Bourgeois-Bohème. La fin de la guerre froide met définitivement fin aux rêves révolutionnaires, et jette Libération – comme un large segment de la gauche française- dans le désarroi. Le début des années 1990 entraîne une profonde remise en doute des principes auxquels se référaient les fondateurs du journal, la "fin de l'Histoire" de Fukuyama entraînant un désenchantement de la société dans sa totalité, avec un désintérêt croissant pour la politique, et une montée régulière du discours frontiste. Paradoxalement, alors que Libération perd ses repères idéologiques, du fait d'une assimilation rapide de plusieurs revendications de Mai 68, le journal se trouve porte-parole d'une certaine élite. [...]
[...] L'agence Libération démocratise l'accès à une information sur des luttes locales, auparavant confinées aux cercles militants, à un public plus large. En 1973, la fondation du journal Libération se fait sous le parrainage de Jean-Paule Sartre, une figure phare de Mai 68, mais également d'une certaine démarche militante révolutionnaire. Le symbole de l'implication de Sartre dans le journal est celui d'une revendication de la pluralité de la parole politique, à une époque où cette dernière était un oligopole entre les grands groupes médias privés, soit l'ORTF public. [...]
[...] La candidature de François Mitterand en 1981 sert de couvert à une recherche de renouveau et d'alternance pour une gauche au pouvoir. L'intégration progressive de Libération dans le cercle des médias dominants ne se fait pas à un seul sens : plusieurs idées portées de l'époque de l'APL deviennent de plus en plus populaire dans le paysage médiatique, un reflet de la société française qui se libère, et libère sa parole au passage. Cette influence bilatérale se retrouve dans la publicité. [...]
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