La protection sociale est un principe qui se développe à partir de la fin du XIXème siècle et sous l'impulsion principale de Bismarck, alors chancelier de l'Empire allemand. L'idée va progressivement se généraliser à l'ensemble des pays d'Europe Occidentale. C'est finalement grâce à l'impact de la publication du Rapport Beveridge, que l'Etat Providence naît après la seconde guerre mondiale.
La logique est alors de « libérer l'Homme du besoin » en protégeant les individus des différents risques de la vie, comme la maladie, le chômage ou la vieillesse. Comme on a pu le voir lors de l'exposé précédent, les Etats d'Europe Occidentale vont donc mettre en place des systèmes de protection sociale importants pour l'époque, dans un contexte économique d'après-guerre favorable au développement économique.
[...] D'abord la sélectivité croissante des prestations. Une part croissante des prestations est soumise à conditions de revenus. Le ciblage des prestations sur les populations les plus vulnérables répond à un souci à la fois d'économie et d'efficacité. Mais il modifie en même temps l'attitude des classes moyennes à l'égard des prestations dont elles ont été exclues : d'une part les classes moyennes ressentent cette exclusion comme une injustice ; d'autre part la distance sociale qui les sépare des pauvres est accrue. [...]
[...] La concurrence remet en cause cette base et avec elle tous les avantages qui en découlaient comme l'emploi à vie. La crise de l'Etat providence résulterait de la nécessité de le rebâtir sur de nouvelles bases. Face à la mondialisation croissante des économies et de l'essor considérable des liens d'interdépendances entre les pays d'Europe Occidentale, les politiques de relance de type keynésiennes se sont avérées inefficaces. Les gouvernements de ces différents pays ont alors appliqué des politiques libérales. Cette nouvelle doctrine préconise l'abaissement sensible de l'interventionnisme étatique par la réduction des dépenses publiques et des impôts ou autres prélèvements obligatoires. [...]
[...] En effet, l'État ne parvient pas à résoudre les problèmes socio-économiques comme il semblait y parvenir auparavant. Le chômage augmente, la mobilité sociale diminue. La théorie économique remet en cause le dogme keynésien et l'efficacité de l'État. Enfin il subit une crise de légitimité. L'opacité des dépenses publiques suscite des questions quant à l'utilisation de la solidarité nationale. De plus, le désir d'égalité laisse progressivement la place au sentiment d'insécurité. L'État-providence atteint sa limite sociale et ses mesures sont davantage perçues comme des impôts supplémentaires que des opportunités de redistribution. [...]
[...] La famille subit les contrecoups de la montée de la précarité ; premier cercle de solidarité sociale, elle est en première ligne pour soutenir les sans-emploi Mais le chômage est aussi une source de déstabilisation et d'éclatement de la cellule familiale, avec ses conséquences sociales négatives, notamment pour les enfants. Les réformes des systèmes de protection sociale Face à cette situation, les différents pays d'Europe occidentale ont amorcé des réformes dès le début des années 1980, ce qu'on va voir par quelques exemples. En Grande Bretagne, l'Etat Providence avait quasiment disparu après le passage de Margaret Thatcher. Le pays rattrape son retard dans le domaine social par des politiques prônant l'augmentation des dépenses publiques. [...]
[...] En effet, le tournant des années 1970 marque clairement la fin de ceux que certains économistes ont qualifiés de Trente Glorieuses Face à cette nouvelle donne économique et la réapparition de crises économiques de première importance en 1973 puis en 1979, les gouvernements d'Europe occidentale ont été contraints à modifier leur emprise sur la vie économique et sociale de leurs Etats : c'est la crise de l'Etat-Providence. Cette crise se déroule de manière linéaire depuis les années 1970. C'est pourquoi on étudiera l'évolution de la protection sociale depuis cette date de manière logique. [...]
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