La lutte contre le tabagisme constitue aujourd'hui en France un enjeu majeur de politique publique. En effet, le risque sanitaire inhérent à la consommation et à l'inhalation passive de produits du tabac reste très important : le tabac serait responsable, directement ou indirectement, de plus d'un décès sur neuf.
A cet effet, différents dispositifs visant conjointement à réduire la consommation et le risque sanitaire (notamment pour les non-fumeurs) ont été mis en place, à travers à la Loi Veil du 9 juillet 1976, la Loi Evin du 10 janvier 1991 et les augmentations successives de taxes sur les produits de tabac.
Cependant, les mesures adoptées restent aujourd'hui inégalement efficaces et imparfaitement observées, tandis que la consommation de tabac se maintient encore à un niveau très préoccupant. Il s'avère donc nécessaire de réorienter les politiques vers les dispositifs les plus efficients, tout en veillant à une meilleure application de l'ensemble des mesures existantes...
[...] Aussi, si on dénombre toujours plus de fumeurs (un homme sur trois) que de fumeuses (une femme sur cinq), l'écart tend à se résoudre. Cependant, la consommation reste très différente selon la catégorie socioprofessionnelle, avec une propension plus forte au tabagisme au bas de l'échelle sociale. Ainsi, ceux qui ont un haut niveau de diplôme sont moins souvent fumeurs, même si cela se vérifie plus pour les hommes que pour les femmes. Corrélativement, le chômage et la précarité seraient des facteurs de tabagisme importants. Dans l'ensemble, le nombre de décès dus au tabac reste très important. [...]
[...] Parallèlement, la baisse de la consommation de tabac reste très insuffisante Des progrès significatifs ont été observés pour certaines catégories de fumeurs. La consommation de tabac semble diminuer chez les 18-24 ans : en 1995, ils étaient 54% à déclarer fumer, ne serait-ce que de temps en temps, il ne sont plus que aujourd'hui. De même, la consommation aurait fortement baissé chez les 12-18 ans : 20% de ceux-ci déclarent fumer (ne serait-ce que de temps en temps) alors qu'ils étaient 30% au début des années 1990. [...]
[...] Tout en améliorant les politiques de prévention et de réduction du risque sanitaire, il apparaît indispensable aujourd'hui d'accroître et de réaffecter plus efficacement les taxes sur les tabacs A. Les politiques de prévention et de réduction des risques inhérents au tabagisme sont aujourd'hui perfectibles 1. De nouvelles règles relatives à la teneur et à la composition des produits du tabac doivent être définies. Sans doute est-il nécessaire aujourd'hui encore de réduire les teneurs des produits de tabac en monoxyde de carbone, nicotine et goudron qui restent trop élevées. [...]
[...] La sensibilisation aux risques du tabac doit être approfondie. Il semble essentiel aujourd'hui d'associer aux avertissements à caractère général et sanitaire sur les supports de conditionnement des produits du tabac, des illustrations ou photographies démontrant les conséquences du tabagisme sur la santé. Sans doute faudrait-il également généraliser la mention d'un numéro de téléphone en vue d'une aide à la désintoxication. Par ailleurs, un développement plus important des campagnes médiatiques peut aussi être envisagé. Selon certaines études américaines, elles auraient moins d'efficacité quand elles évoquent les conséquences sur la santé ou l'esthétique que lorsqu'elles démontrent la manipulation par les industries de tabac ou les risques inhérents au tabagisme passif. [...]
[...] Bien que les chiffres restent très en deçà de ceux de l'Italie de fumeurs chez les 14-18 ans pour les filles pour les garçons), cette hausse est relativement inquiétante, d'autant que des baisses sont observées dans certains pays comme le RU (32 à 31% pour les garçons de 14-18 ans dans la décennie à 37% pour les filles). De plus, alors que des jeunes de 15 ans déclaraient avoir essayé de fumer en 1994, ils étaient en 1998. Chez les lycéens, on trouve 44% de fumeurs, dont les 2/3 sont fumeurs quotidiens. Ceux-ci paraissent, le plus souvent, sensibilisés à la problématique de la dépendance, mais l'arrêt de fumer est reporté à une période lointaine, pas vraiment définie. Fait plus inquiétant encore : près de 80% des lycéens font preuve d'une tolérance absolue pour le tabagisme passif. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture