Cours sur les courants pédagogiques donné pour le Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles (CRPE).
[...] Comprise dans une perspective relativiste, la pédagogie depuis la fin du XIXème siècle, été confrontée à ses objectifs, dans le cadre d'une interrogation qui ouvre la voie à la pluralité des conceptions pédagogiques. Contre l'aspect jugé trop normatif de l'éducation scolaire, un courant s'est mis en place, qui se caractérise par sa référence idéologique constante au spontanéisme. Partant de l'enfant, l'éducation nouvelle se présente comme une extension de la méthode scientifique au domaine de l'éducation. On retrouve ce projet à la base des travaux d'Edouard Claparède (1873/1940). [...]
[...] Le tournant des Lumières C'est cependant à partir du siècle des Lumières (XVIIIème) que la réflexion sur la pédagogie prit un véritable essor notamment avec Jean- Jacques Rousseau. Posant comme principe fondateur la spécificité de l'enfant non plus conçu comme un adulte en réduction mais comme un être manifestant des besoins et des satisfactions spécifiques, l'auteur de l'Emile fixa au pédagogue la mission d'observer les dispositions de l'enfant et de chercher à en favoriser le développement, suivant les enseignements du précepte laissez croître Parallèlement, Rousseau insistait sur l'objectif fondamental de l'éducation, celui d'éduquer l'Homme en puissance. [...]
[...] La pédagogie était alors assimilée à un catéchisme. Les méthodes d'éducation, qui mettaient l'accent sur la communication entre maître et élève, se fondaient, au travers d'un enseignement essentiellement axé autour de la linguistique, sur la transmission de la foi. Cette méthode, qui privilégiait la mémorisation et l'imitation, resta en vigueur dans les écoles jusqu'au XVIIème siècle. II. Recherche d'une méthodologie Rompant avec ces conceptions dont l'aspect stérilisant et répétitif était largement dénoncé, Erasme fut le premier à mettre en valeur l'importance de l'affectivité et du jeu dans l'apprentissage de la connaissance. [...]
[...] Les pédagogies traditionnelles L'Antiquité concentrait la problématique de l'éducation sur la formation générale de l'Homme et du citoyen (la paidéia). Cette formation était privilégiée par rapport la question de la transmission et du contenu des connaissances. Dans ce contexte, on considérait la dialectique et la maïeutique, que Socrate mettait en pratique dans ses fameux dialogues, comme des techniques capables de faire progresser le raisonnement et la connaissance. Il en était de même pour Platon et pour Aristote, pour lesquels la pédagogie devait être mise au service de fins éthiques et politiques. [...]
[...] Ces différents courants continuent de servir de base au débat contemporain, dans un contexte où il semble que la pédagogie traverse une crise. Confrontée au soupçon introduit par certains psychanalystes comme Octave Mannoni, de perpétuer par ses structures la reproduction d'un modèle de pouvoir, la pédagogie a dû, depuis les années 1960, s'adapter aux nouvelles conditions liées au phénomène de scolarisation de masse. Parallèlement, la crise sociale (caractérisée par la remise en question des valeurs républicaines et par la montée en puissance de l'individualisme), la généralisation de la technique et même la crise de la notion du travail lui imposent de répondre à de nouvelles interrogations sur ses missions et son statut. [...]
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