Regroupant 185 États, l'Organisation internationale du travail est une agence de l'ONU, composée de représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs. Sa raison d'être est la promotion de la justice sociale et des droits internationalement reconnus de la personne et du travail. L'Organisation vise à favoriser la création d'emplois et de conditions économiques permettant la prospérité et le progrès social. Si elle joue un rôle indispensable à la protection des travailleurs, notamment dans le contexte actuel de crise économique, l'OIT se heurte cependant à certaines limites.
[...] L'action normative est la principale. Par des conventions et recommandations, l'OIT traite des questions sociales d'ordre général (travail forcé, discriminations) et des questions propres à certaines catégories de personnes (femmes, enfants). La coopération technique est le second moyen d'action. Il s'agit de la mise en place de programmes fournissant un appui principalement aux pays en développement, dans cinq secteurs : emploi et développement ; formation ; activités sectorielles (coopératives entre autres) ; conditions et milieu de travail ; relations professionnelles, sécurité sociale, éducation ouvrière. [...]
[...] Le CA est l'organe exécutif de l'Organisation : il élabore le programme d'action et le budget. Le BIT est le secrétariat permanent, qui met en œuvre les activités de l'Organisation sous le contrôle d'un directeur général élu par le CA pour cinq ans. L'actuel directeur général est, depuis 2012, l'Anglais Guy Ryder. Le BIT a notamment pour mission d'harmoniser les concepts relatifs au travail et à l'emploi, par exemple la définition de la population active occupée et des chômeurs, indispensable pour comparer les taux de chômage d'un pays à l'autre. [...]
[...] En 1969, l'Organisation reçoit le prix Nobel de la paix. L'OIT se distingue par sa structure tripartite originale La spécificité de l'OIT est qu'elle est composée de représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, qui sont sur un pied d'égalité au sein de l'organisation. Cette structure tripartite favorise la conciliation des positions et permet à l'OIT d'avoir une expertise globale, prenant en compte le point de vue de chaque partie. Les organes principaux sont au nombre de trois : Conférence, Conseil d'administration et Bureau international du travail (BIT). [...]
[...] Un pouvoir limité et contesté L'absence de pouvoir de coercition est ainsi l'une des premières limites au pouvoir de l'OIT. L'organisation peut inciter des États à mettre en œuvre des sanctions, mais n'a pas elle-même ce pouvoir. Seconde limite, sa structure tripartite, qui, si elle favorise la négociation, limite cependant la portée des textes réglementaires, amoindrit par la nécessaire recherche du consensus. Dès les débuts de l'organisation, les États lui ont reproché à l'OIT de produire trop de conventions, d'avoir un budget trop important, et d'être trop critique. [...]
[...] Surtout, la promotion par l'OIT de la justice sociale se heurte de plus en plus, dans le contexte actuel de la mondialisation et du fait des pressions supplémentaires créées par la crise économique, aux exigences des marchés financiers et au libéralisme dominant. L'OIT peine également à s'imposer face aux institutions financières multilatérales que sont le FMI, la Banque mondiale, l'OMC ou encore l'OCDE. * L'OIT, qui fait fasse à des limites et des critiques, demeure cependant indispensable, davantage encore dans le contexte économique actuel. Il existe des pistes de réforme pour renforcer à la fois son efficacité et sa légitimité : améliorer la transparence, mettre en place une meilleure gestion, donner davantage de poids aux émergents, notamment l'Inde et la Chine. [...]
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