Le parcours de soins d'un patient consiste en l'ensemble des démarches effectuées par celui-ci en direction des structures médicales (médecine de ville, hôpitaux publics et privés), et des professionnels de santé que sont les médecins (généralistes, spécialistes, des hôpitaux), le monde paramédical et pharmaceutique. Ce parcours de soins est donc fonction de l'offre de soins dont le patient dispose, et implique que sa modification dépende à la fois d'un changement de comportement du patient, mais aussi des acteurs de l'offre de soin. Dans le cadre de la réforme de l'assurance maladie actuelle, l'optimisation de ce parcours de soins est recherchée selon deux objectifs : améliorer la qualité de l'offre de soins tout en maîtrisant les dépenses de santé induites par les parcours divers des assurés.
[...] I L'organisation de l'offre de soins en france implique une diversite de parcours de soins prejudiciable A Une diversité liée à plusieurs facteurs explicatifs Le cloisonnement des professionnels de santé L'offre de soins en France se caractérise par ce que les experts appellent un manque de solidarité systémique ou manque de coopération entre acteurs de la santé en France. Ce constat s'applique à la fois entre médecine de ville et d'hôpital, entre médecins généralistes et spécialistes, entre hôpitaux, entre services d'hôpitaux, ainsi qu'entre structures privées et publiques. Cela provient principalement de la spécialisation poussée des acteurs dès leurs études, entraînée par la complexité croissante de la médecine. [...]
[...] C'est le mode de coordination adopté par le Royaume-Uni. Il est expérimenté en France depuis une ordonnance de 1996 et a été conceptualisé à partir de 1998 autour du principe de médecin référent Cependant, malgré la liberté laissée au patient de s'engager dans une telle démarche ou non, seulement 2 millions de personnes y ont adhéré. Les outils nouveaux issus de la réforme de l'assurance maladie La réforme votée à l'automne 2004 entend favoriser un meilleur suivi du patient en luttant contre le nomadisme médical Elle reprend cette idée de filière de soins graduelle, en incitant financièrement le patient à consulter un généraliste avant un spécialiste (sauf cas particuliers de pathologies graves), sous peine de voir sa prise en charge réduite en matière de soins. [...]
[...] L'équilibre financier de la réforme est-il assuré par une homogénéisation des parcours ? En incitant les patients à adopter un parcours de soins semblable débutant par la consultation d'un généraliste avant d'aller chez un spécialiste, il y a un risque d'allonger le parcours de soins de certains patients dont le réflexe initial consistait à se rendre chez le spécialiste. En créant une étape supplémentaire dans le parcours de soins, le législateur a en même temps entériné une augmentation du nombre de consultations chez les généralistes. [...]
[...] - Le Système de santé : organisation et régulation, Nathalie DESTAIS, L.G.D.J, 2003. [...]
[...] Si une opération ou un traitement hospitalier est nécessaire, le délai est d'environ deux mois. Une déresponsabilisation de l'assuré préjudiciable à la qualité des soins et à leur coût Certains patients pratiquent ce que l'on appelle le nomadisme médical multipliant les consultations chez plusieurs médecins pour le même problème de santé. Dès lors, les redondances de prescriptions de médicaments ou d'actes (radios, échographies ) superflus sont la conséquence d'un comportement tirant parti du manque de solidarité systémique entre acteurs et favorises l'inflation des dépenses de santé. [...]
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