Le XIXème siècle représente un tournant pour le sentiment national américain. Une communauté nationale s'est affirmée autour des grands textes constituants et de grands mythes. Un nationalisme moderne existe s'affirmant autour de l'Etat-nation et de la République. C'est l'expansion de ce modèle démocratique et l'extension des frontières du jeune pays qui vont être les vecteurs du nouveau nationalisme, plus agressif et plus conquérant.
[...] Grâce à la destinée manifeste et à la doctrine Monroe, les américains réussissent à justifier leur incroyable expansion du XIXème siècle. Cet accroissement très fort de la surface du territoire répond à un des mythes les plus forts et les plus structurants de l'identité nationale américaine : la frontière. C'est la volonté de son dépassement qui va conduire à la conquête de l'Ouest. L'explorateur retrouve la pureté de l'état de nature loin des villes dénuées de toute morale. La mission du pionnier est alors de permettre l'avancée de la civilisation. [...]
[...] Cooper écrit Le dernier des Mohicans. A la fin du XIXème siècle, cette conquête de nouveaux territoires est terminée. Pour les peupler et pour reconstruire le pays après la guerre civile, on fait appel à de très nombreux immigrants venus d'horizons divers (Europe, Asie, Amérique du sud) et possédant des coutumes et des religions différentes. Face à la crise d'assimilation qui secoue l'Amérique le mythe du Melting pot se diffuse. Les immigrants quelles que soient leurs origines s'intègrent, à leurs manières, dans le modèle des Etats-Unis et la force de la démocratie permet de créer un homme nouveau : l'américain. [...]
[...] Il affirme que son pays est le défenseur des jeunes nations américaines indépendantes et qu'aucune action européenne ne peut être tolérée dans cette zone du monde. En contrepartie, les U.S.A déclarent n'avoir aucune volonté interventionniste sur le vieux continent. Ce texte fondateur des relations extérieurs américaines est appelé doctrine Monroe. Elle traduit bien la volonté messianique des américains qui ne veulent pas seulement œuvrer à leur bonheur mais assurer l'expansion de la démocratie sur leur continent. C'est dans cet esprit que sont annexés le Texas (après une guerre avec le Mexique), l'Oregon (cédé par les Anglais) puis la Californie (cédée par les Mexicains). [...]
[...] Néanmoins, le nationalisme américain n'est pas atteint puisque aucun des deux belligérants ne remet en cause les mythes fondateurs de l'union. Les sudistes s'affirment même meilleurs américains et plus fidèles aux pères fondateurs que les nordistes. Chronologie 1803 : Achat de la Louisiane 1822 : Fenimore Cooper, Le dernier de Mohicans 1823 : Doctrine Monroe 1846 : Guerre contre le Mexique, entrée de l'Oregon dans l'Union : Entrée de la Californie dans l'Union 1861-1865 : Guerre de Sécession 1876 : Mark Twain, Les aventures de Tom Sawyer. [...]
[...] Un nationalisme en construction : The manifest destiny ou l'expansion nationale L'expansion territoriale est le droit de notre destinée manifeste à s'étendre et à prendre possession de tout le continent que la providence nous a alloué pour la mise en œuvre de cette grande expérience de la liberté et du gouvernement fédératif (John O'Sullivan, New York Morning News, décembre 1845). C'est grâce à cet éditorial que la formule de la destinée manifeste du peuple américain est définitivement reconnue. Toutefois, l'application concrète de cette croyance en une bonne étoile protégeant la fédération se retrouve dans la politique américaine bien avant la formalisation de l'expression. [...]
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