Les mobilisations ne peuvent généralement apparaitre que lorsque des organisations prennent en charge l'intérêt des mobilisés. Les groupes sociaux ne peuvent se mobiliser que s'il existe des organisations capables de prendre en charge les coûts toujours élevés de l'action collective. Cependant, ces organisations ne sont pas seulement pourvoyeuses de ressources, elles peuvent et doivent être pensées de manière relationnelle en tant qu'elles sont intégrées dans un espace concurrentiel de représentation.
[...] Les mobilisations sont, pour cette école, dépendantes des organisations qui permettent le passage à l'action collective. Ces organisations étant spécialisées dans la collecte de ressources (temps et argent). Les travaux de John Mc Carthy et Mayer Zald expliquent que les organisations vont rendre possible l'apparition du mouvement social en pourvoyant les ressources nécessaires à la mobilisation. Cette vision rompt avec le présupposé spontanéiste (mécontentement à mobilisation) et invite à une lecture dynamique des mobilisations, en soulignant qu'elles sont intégrées dans des rapports de force. [...]
[...] Ces structurations sont faites par les organisations. Les organisations se révèlent être un facteur clé dans l'émergence des mobilisations pour plusieurs raisons pourvoyeuses de ressources : apporte les moyens pour réaliser les fins de l'action : temps et argent assurent l'ordre : canaliser les énergies militantes garantissent d'agir ensemble : or duquel l'espace des revendications deviendrait émeute. construit et entretien une cause : travail symbolique Historiquement on a une construction spontanée des mouvements sociaux. Les groupes sociaux parviennent à se mobiliser seulement parce qu'il existe des structures capables de les organiser. [...]
[...] sociologie des groupes d'intérêts l'organisation comme un groupement de représentation des mobilisés doté de ressources que des portes-paroles font agir pour promouvoir la défense de l'intérêt des personnes qu'elle mobilise (ex. Johana Simeant pour la cause des sans-papiers Elle a entrepris une recherche sur les mobilisations d'étrangers en situation irrégulière. Elle précise que le sang papier constitue la structure archétypale du dominé dans l'espace social. Il est dépourvu de toutes ressources, tant matérielle que symbolique. Il est isolé et privé de tout recours légal pour se faire entendre. Il est voué à une existence clandestine. [...]
[...] Ces entrepreneurs de cause sont la condition sine qua non du passage à la mobilisation de certains des étrangers en situation irrégulière. Pour expliquer l'existence des mouvements de sans-papiers, elle est amenée à prendre en compte les spécificités des vagues migratoires pour identifier ceux qui sont le plus enclins à passer à l'action collective. C'est-à-dire que les sans-papiers n'ont pas tous les mêmes dispositions à s'engager. Elle montre que les sans-papiers qui sont généralement issus d'immigrations bénéficiant de ressources non négligeables telles que : la jeunesse, le niveau d'étude ou le degré de politisation sont plus disposés à se mobiliser que d'autres. [...]
[...] Elles distinguent trois types d'entrepreneurs et de soutien aux sans-papiers : l'étudiant militant issu des vagues d'immigrations, car il possède certains/es capitaux/dispositions (culturel ) les organisations d'extrême gauche ou organisations syndicales (CFDT ) les organisations religieuses qui se sont intéressées à la défense de cette cause Elle explique l'intérêt de ces organisations à s'investir dans cette cause. L'intérêt au désintéressement (Bourdieu). Elle utilise l'école de la mobilisation des ressources pour analyser ces trois mobilisations, mais va également aller plus loin que ces acquis. Elle va dépasser l'école de la mobilisation, car elle dépasse la conception logistique de l'entrepreneur de cause (argent et temps) pour essayer de comprendre les intérêts de ces entrepreneurs à s'investir dans ces mobilisations. Il y a plusieurs entrepreneurs de cause qui sont souvent en concurrence pour représenter cette cause. [...]
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