Justice sociale, démocratie, redistribution des richesses, discrimination positive, justes inégalités
Toute redistribution arbitraire des richesses est discutable et dangereuse selon Hayek. Les principes guidant cette redistribution seront toujours discutables, des groupes d'individus pourront profiter et détourner des richesses à leur profit.
En conséquence, la seule répartition juste, serait celle qui découle des mécanismes marchands sur lesquels aucun individu pris isolément ne peut intervenir. C'est le seul principe selon Hayek qui protège de l'arbitraire politique et du totalitarisme.
[...] Les concepteurs de ces mesures espèrent que la discrimination positive entraînera des changements significatifs et rapides. On peut en effet considérer que seul un caractère impératif peut permettre que les effets soient réels. On peut toutefois objecter que la discrimination positive est une atteinte à la méritocratie (ex : quotas à l'université) et qu'elle risque de stigmatiser ceux qui en bénéficient tout en diffusant une culture de la victimisation et en favorisant l'accoutumance à l'assistance et l'irresponsabilité des bénéficiaires, tout comme l'exaspération de ceux qui n'en profitent pas et qui paient pour le financement de ces mesures. [...]
[...] Cette situation, le maximin correspond à l'état de distribution des richesses où les moins favorisés sont aussi riches qu'il leur est possible de l'être. Par conséquent, injustice et inégalités ne se confondent pas. Percevoir plus de revenu n'est pas injuste si c'est en contrepartie d'un travail plus important, plus efficace ou d'une prise de risque. Elles sont d'autant plus tolérables qu'elles permettent l'augmentation des richesses globales et l'amélioration du sort relatif des plus pauvres. A. Sen : justice sociale et démocratie sont indissociables Selon A. [...]
[...] À cela s'ajoute le rôle de l'école et des services publics qui sont eux aussi redistributifs. La discrimination positive est-elle l'instrument d'une plus grande justice sociale ? La discrimination positive a pour finalité de compenser les limites des politiques égalitaristes qui s'appuient sur le modèle républicain. En effet, le traitement universel (égalité pour tous) tend à renforcer certaines inégalités de situation, (exemple des femmes, des jeunes, des immigrés) provoquant ainsi chez ces populations un sentiment d'injustice et de ressentiment à l'égard de la société. [...]
[...] La réduction des inégalités passe donc aussi par une redistribution horizontale En France, cette redistribution est effectuée grâce à un système d'assurances sociales obligatoires (la Sécurité sociale). La production de services publics également accessibles à tous, participe à la réduction des inégalités économiques, sociales et territoriales. Le système socio-fiscal français est-il redistributif ? Côté prélèvements, on constate une certaine redistribution verticale (du fait notamment de la progressivité de l'impôt sur le revenu, mais aussi grâce à la légère progressivité des cotisations et des contributions sociales). [...]
[...] Sen souligne, que ce type de situation a souvent été évité en Inde depuis l'indépendance car, informés par une opposition politique et des médias indépendants, les gouvernements successifs ont dû intervenir pour soutenir les revenus des plus démunis leur permettant ainsi d'accéder aux produits alimentaires. A contrario Sen cite l'exemple de la Chine populaire et la famine 1958 et 1961durant laquelle les autorités chinoises ont maintenu une politique économique indifférente aux besoins de la population. Pour A. Sen, c'est l'absence de démocratie, l'inexistence d'une opposition politique qui a permis au gouvernement de l'époque de maintenir des choix politiques qui ont entretenu la famine. C'est pourquoi, pour A. Sen, justice sociale et démocratie sont indissociables. [...]
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