Mobilité sociale, inégalité des chances, inégalités culturelles, diplôme, ascension sociale
L'école reproduit les inégalités culturelles : Pierre Bourdieu (1930-2002), « Les héritiers (1964) avec Jean Claude Passeron et la Reproduction sociale (1990 ».
Pour Bourdieu, un individu hérite à sa naissance de différents capitaux (ressources) : économique (richesse matérielle), culturel (diplômes des parents, maîtrise de la langue, la connaissance du système, la possession de biens culturel), social (ensemble des relations sociales de la famille).
[...] Le passage d'un groupe dominé à un groupe dominant passe par l'adoption de la culture dominante. L'extériorisation de la culture dominante peut signifier le mépris, le rejet de la culture dominée des couches populaires (les pratiques culturelles et goûts populaires sont moqués ou rejetées car considérées comme sans intérêt). En outre, le transfuge de classes peut ainsi ressentir un sentiment de honte de ses origines, d'autant plus que l'ascension sociale était le projet des parents. Cette contraction peut engendrée des conflits psychiques qui peuvent perdurer tout au long de l'existence. [...]
[...] A l'inverse, les familles populaires prônent un objectif de mobilité ascendante, mais cette dernière entraîne des coûts exorbitants. Ainsi, les familles ont donc tendance à majorer les coûts et à minimiser les bénéfices de la scolarité. Ce qui est l'inverse pour les familles aisées, ainsi celle-ci formule des demandes d'orientation plus ambitieuse en raison de fortes ressources. L'objectif des familles populaires étant de viser une place juste au-dessus de celle des parents ; ce qui implique une poursuite d'étude plus courte que les familles aisées. [...]
[...] Plus le capital économique de la famille est conséquent, plus il est très probable que l'enfant réussisse. Les inégalités de réussite scolaire s'expliquent également par le volume de capital transmis par la famille. La culture scolaire (langue, méthodes de travail, degré d'abstraction) est très proche de celle des milieux favorisés. Les enfants des catégories favorisées sont avantagées, mais cet avantage passe inaperçu car l'idéologie passe par celle des dons ou du mérite. Donc, l'école reproduit les inégalités et les rend légitime au profit des dominants qui utilisent le système scolaire pour transmettre leur statut social. [...]
[...] Les familles font un calcul tenant compte des coûts, des bénéfices et des risques de la poursuite d'étude : -Les coûts désignent le coût financier des études, la rupture avec le milieu d'origine (coût psychologique), avec le lieu d'habitation, avec la famille. -Les bénéfices désignent un haut salaire, l'occupation d'un statut valorisé, le prestige. -Les risques sont variables d'un élève à l'autre, ils dépendent de l'âge et de la réussite scolaire. L'objectif des familles favorisées est d'éviter le déclassement social. Ainsi, les familles se mobilisent fortement en termes de scolarité. [...]
[...] On constate donc une relative faiblesse de la mobilité sociale et une surqualification des jeunes par rapport à leur emploi. Cette tendance à la dévalorisation des diplômés s'accompagne d'une certaine désillusion des jeunes des catégories populaires. Les conséquences de la mobilité sociale Les effets de la mobilité sur l'égalité des chances Plus de mobilité sociale ne signifient pas pour autant plus d'égalité des chances, tout dépend de la façon que les groupes sociaux bénéficient des opportunités offertes par les agents économiques. [...]
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