Esprit démocratique, crise de l'enseignement, système éducatif, qualité d'enseignement, consensus éducatif, France
Depuis plus de 30 ans, les collèges ont acquis le statut de moment sensible dans le système éducatif. Dès 80, 2 rapports proposaient des diagnostics sur les difficultés des collèges. Laurent Schwartz signait un rapport constatant l'incapacité des collèges à donner à tous les élèves la même qualité d'enseignement. Il incriminait l'inégalité de compétence des professeurs. Comment légitimer la carte scolaire si les collèges sont évidemment inégaux. Le rapport insistait sur la nécessaire élévation du niveau d'exigence des concours. Louis Legrand lui mettait l'accent sur la nécessité d'intervention permanente des parents d'élèves et sur l'autonomie pédagogique des établissements, les professeurs devant leur autorité, leur légitimité à leur adhésion aux projets d'établissements, plutôt que de l'institution nationale et leur compétence disciplinaire. Le rapport recommande l'hétérogénéité la plus large, la suppression de presque tous les enseignements magistraux, les éducateurs se contentant d'être des tuteurs. Le but visé n'est pas tellement d'atteindre l'égalité, mais de pouvoir proclamer que quelles que soient les chances qu'un élève a de progresser en fait, il peut toujours se révéler tôt ou tard des potentialités méconnues.
[...] Ces doctrines décrivaient le caractère des êtres humains comme se constituant progressivement sous l'effet conjugué de 2 facteurs déterminants : hérédité et le milieu. Le modèle d'adaptation biologique conduit à déplacer le processus de formation des individus de l'idée d'apprentissage par transmission des traditions vers l'idée cardinale d'interaction. L'interaction est censée permettre un développement de l'individu puisqu'il conjugue la construction du caractère, la maitrise volontaire de l'action et la visée d'harmonie sociale par l'admission des valeurs communes. Ce modèle qui se pense moderne s'oppose directement au modèle d'éducation libérale qui se croyait moderne lui aussi. [...]
[...] La majorité des enseignants ne pouvait qu'adhère à un projet qui semblait réconcilier les idéaux d'école unique et de diversité. Pourtant avec le temps, l'ennuie semble être devenue la norme chez les élèves mm chez les plus studieux alors mm que la société contemporaine installe le divertissement au centre de l'existence individuelle. Les incertitudes du consensus L'accord réformateur issu de l'après-guerre a pu apparaitre rétrospectivement trompeur On a lgts considéré jusqu'aux années 80, que la démocratisation de l'enseignement en tant que principe de justice, l'individualisation de l'action éducative, pédagogique c a d le principe de respect de l'individu et l'adaptation de l'éducation aux besoins de l'éco et de la société était naturellement conciliable. [...]
[...] Dans le monde contemporain la seule limite à la protection des narcissiques est sans doute la distinction physique. Il s'agit d'un mouvement sans fin puisque la dynamique de la revendication égalitaire des identités entraine le désir de la distinction par la différenciation culturelle et le désir de ne pas être dépassé dans la compétition sociale. La peur du déclassement se trouve donc conjointe à l'aspiration inassouvissable d'être unanimement reconnu pour ce que l'on veut être. Dès lors, il ne suffit pas de donner la priorité aux droits fondamentaux des individus plutôt qu'à la revendication d'égalité ou encore aux nécessités de l'adaptation à l'appareil productif pour que les individus contemporains soient effectivement satisfaits par l'école le pouvoir de choix des familles a été progressivement augmenté entre les établissements mais aussi entre les filières. [...]
[...] La plus part des transformations du monde éducatif contemporain découle de la logique interne de ces 3 dynamiques idéologiques plutôt que des nécessités fonctionnelles au développement éco. Les divergences fort limités entres les différentes politiques contemporaines tiennent à l'interprétation des différents éléments idéologiques et à l'appréciation de leur poids respectif. Mais aucun projet ne peut apparaitre comme strictement fonctionnaliste comme l'on était les systèmes de l'époque des dictatures. 14/03/12 La rationalisation des institutions comme perspective de réforme On a assisté à la constitution progressive depuis 45 d'un système unifié par opposition avec l'ancienne organisation scolaire dans laquelle coexistait 2 réseaux parallèles, un réseau populaire (école primaire, cours complémentaire, école normal) et un réseau de type bourgeois (lycées avec leurs propres écoles primaires L'enseignement supérieur était lui-même divisée entre grandes écoles avec leurs classes préparatoires et les universités qui se sont longtemps bornées à une finalité professionnelle. [...]
[...] L'ouverture plus large du 2ndair et du supérieur a eu pour effet de rendre la compétition paradoxalement plus perceptible dès le 1er degré. La tension sélective s'accompagne de l'incapacité persistante du système éducatif français à valoriser la dimension très professionnelle. Aisi notre système dévalorise-t-il tout ce qui n'est pas abstrait alors mm qu'il tend à éliminer du parcours scolaire tout ce qui a permis aux enfants dont la culture familiale n'était pas abstraite de combler leurs lacunes. L'ancienne prédominance d'une vision formelle de l'éducation fondée sur la lecture et l'imitation de textes classiques dès l'école élémentaire et la récente prise de relai par les maths et les sciences ont été l'une et l'autre dissipé comme dans tous les systèmes obligatoires et le poids désormais de la préparation à la vie adulte repose essentiellement sur un enseignement supérieur allongé et massifier. [...]
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