Disqualification sociale, S. Paugam, degré d’assistance, exclusion, déclassement professionnel
S. Paugam considère que le basculement dans l'exclusion est le terme d'une « carrière morale » au cours de laquelle la personnalité de l'individu et ses représentations se transforment rapidement. La fragilité correspond à l'expérience de la disqualification sociale à travers le déclassement professionnel. Apparaît alors une première stigmatisation qui s'accentue lors de l'entrée dans les réseaux d'assistance, vécue comme un renoncement à un vrai statut social et comme une perte de dignité.
[...] La disqualification n'est pas synonyme d'exclusion puisqu'elle n'impose pas une rupture progressive du lien social. L'exclusion, c'est le rejet total, la rupture, la coupure avec le reste de la société. Ainsi, le disqualifié reste un membre à part entière de la société, même s'il s'éloigne de son centre de gravité, s'il est progressivement glissé à la marge. D'ailleurs, cette situation n'a rien de définitive. Ainsi, S. Paugam distingue trois catégories de pauvres : les fragiles qui bénéficient d'une intervention sociale ponctuelle, se caractérisent par une précarité économique liée à des conditions sociales d'infériorité (stage de formation, CDD, petits boulots) ; les assistés qui bénéficient d'une aide plus importante du fait handicap physique ou mental, soit des difficultés à pouvoir à l'éducation et à l'entretien des enfants ; les marginaux, à l'extérieur du processus organisé d'assistance. [...]
[...] Complément Document La disqualification sociale selon S. Paugam S. Paugam considère que le basculement dans l'exclusion est le terme d'une carrière morale au cours de laquelle la personnalité de l'individu et ses représentations se transforment rapidement. La fragilité correspond à l'expérience de la disqualification sociale à travers le déclassement professionnel. Apparaît alors une première stigmatisation qui s'accentue lors de l'entrée dans les réseaux d'assistance, vécue comme un renoncement à un vrai statut social et comme une perte de dignité. Cependant ce mécanisme n'a rien d'automatique, l'individu pouvant résister à ce processus d'étiquetage et de stigmatisation ; il le pourra d'autant plus qu'il bénéficiera d'un réseau relationnel suffisant. [...]
[...] Paugam, comme pour R. Castel, la pauvreté et l'exclusion ne sont pas un état, mais un processus. Ce ne sont pas uniquement le résultat d'un dysfonctionnement économique, mais aussi celui de mécanismes sociaux complexes. La disqualification suppose un processus interactif entre ceux qui disqualifient et ceux qui sont disqualifiés. Henri Rey, Des classes populaires (presque) invisibles in S. Beaud, J. Confavreux et J. [...]
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