La discrimination à l'embauche et au travail des personnes d'origine étrangère. Argumenté par une enquête quali

Résumé du document

La discrimination à l'embauche et au travail des personnes d'origine étrangère. Argumenté par une enquête qualitative de personnes d'origine marocaine et tunisienne.

Rapport de 35 pages.

Extraits

[...] En réalité, elle répond plutôt à une logique de marché. En effet, la venue de nouveaux migrants fortement qualifiés, moins exigeants en termes de conditions de travail, permet de mettre en concurrence les salariés tout en augmentant la pression à la baisse des salaires et des conditions de travail. De même, ce surplus qualitatif et quantitatif garantit les éventuels besoins futurs en qualifications. Le second aspect étudié est relatif à la discrimination sur le marché du travail à l'encontre des personnes d'origine étrangères. [...]

[...] quant à lui, pu bénéficier de l'intervention d'un employé de ses connaissances afin que sa candidature soit retenue (avant d'être finalement engagé). On peut donc dire que ces personnes, si elles n'ont pas eu conscience d'une possible discrimination, ont cependant réalisé la nécessité de produire des efforts spécifiques dans leurs démarches. Mais peut­on en conclure que ces personnes d'origine immigrée ont généralement conscience qu'elles doivent prouver, parfois plus qu'un autre, leurs capacités et leur valeur ? 36 Voir transcription de Akhmed F. [...]

[...] De plus, la place occupée par l'interviewer et l'interviewé traduit une certaine orientation en termes de rôle social et d'ajustement chez les partenaires. La distribution des rôles représente les caractéristiques physiques et socio­économiques des partenaires, chacune jouant sur la représentation que l'interviewé se fait de son rôle dans l'entretien. Le contrat de communication consiste en le cadre de référence de base commun entre les partenaires dans l'entretien, permettant à chacun d'identifier ce qui y sera pertinent. Ainsi, au regard l'objectif de l'entretien consistant à obtenir des informations de la part de l'interviewé, il est nécessaire de préciser la nature des informations souhaitées (par exemple, opinion, raisonnement, narration, etc.) et le registre attendu (modal ou référentiel). [...]

[...] De plus, le profil des personnes interrogées est caractérisé par le fait qu'ils font partie de la première génération à être détentrice d'un diplôme supérieur universitaire. L'origine sociale des familles est assez homogène : les pères sont soit de petits commerçants soit des ouvriers et les mères sont le plus souvent femmes au foyer. Les interviews, de 20 à 25 minutes en moyenne, ont été conduites de visu et de manière individuelle. Les thématiques abordées dans les interviews comprennent : les trajectoires migratoire, scolaire, professionnelle et familiale ; l'environnement familial ; les aspirations professionnelles passées et futures en matière de formation et d'emploi ; leurs éventuelles difficultés rencontrées sur le marché du travail ; ainsi que l'adéquation entre le diplôme obtenu et la (les) fonction(s) effectivement prestée(s) Il s'agit de personnes nées étrangères, éventuellement naturalisées par la suite. [...]

[...] Il faut cependant noter que l'augmentation des diplômés du supérieur chez les personnes issues de l'immigration est un phénomène assez récent en Belgique. En effet, jusqu'au milieu de années 1990, il était rare que les personnes issues de l'immigration accèdent à l'enseignement supérieur, et expérimentent plutôt l'échec conduisant à la mise au travail précoce. En ce qui concerne le groupe constitué par les descendants des migrants turcs et marocains, l'accès et la réussite à l'université des descendants des migrants turcs et marocains ne s'esquissèrent qu'à partir du milieu des années 19808. [...]