On peut en conclure que la précarité de l'emploi augmente proportionnellement au risque de rupture des liens sociaux. On est donc tenté d'établir une équation entre précarité professionnelle et précarité sociale. Cependant les personnes dont l'emploi est instable ne sont pas toutes en difficulté d'insertion, qui varie notamment on le verra selon l'activité professionnelle, l'âge et les catégories sociales
[...] Enfin, après une séparation, le risque de désocialisation d'und'une femme en situation précaire est moins fort que pour un homme dans la même situation. Après une rupture conjugale, la femme conserve plus souvent la garde des enfants et cherche à compenser son instabilité sur le marché de l'emploi en renforçant sa présence auprès d'eux. De même, à situation précaire égale sur le marché du travail, la désocialisation risque d'être plus rapide pour les hommes que pour les femmes, car ces dernières maintiennent davantage les liens familiaux. [...]
[...] N'importe quelle perturbation ou dérèglement altère ce repère essentiel dans la vie quotidienne Quelques exceptions confirment la règle Les femmes en situation professionnelle précaire :l'intégration: l'intégration sociale préservée. La relation entre la situation par rapport à l'emploi et la conjugalité est fortement contrastée selon le sexe. Pour les femmes, le fait d'avoir une situation professionnelle instable ne constitue pas un handicap majeur, alors que la précarité sur le marché de l'emploi peut entraîner pour les hommes des difficultés à constituer un couple. En dépit de l'évolution des représentations, la recherche d'un emploi stable relève moins d'une obligation sociale pour la femme que pour l'homme. [...]
[...] La précarité professionnelle affecte davantage les relations conjugales lorsqu'elle touche les individus au coeur de leur vie professionnelle, à un âge où les responsabilités et les charges familiales sont en général plus élevées. C'est donc entre 35 et 50 ans que les attentes collectives sont les plus fortes dans le ménage. Non seulement la précarisation remet en cause le statut social acquis dans le monde du travail, mais elle peut aussi modifier les rôles familiaux. De même la probabilité de reformer un couple après la rupture (calculée sur des coefficients de recomposition familiale) est plus faible au sein des populations précaires. [...]
[...] Les personnes qui déclarent leur emploi menacé ou instable sont globalement, de par leur âge, leur métier, leur statut, dans des franges moins dynamiques et moins protégées du marché du travail qui les rendent de ce fait plus vulnérable aux aléas économiques. Statistiquement, trois grandes conséquences de la précarité professionnelle sont décelables: 1. La précarité est en premier lieu liée à l'instabilité conjugale. L'instabilité de l'emploi retarde la formation du couple ainsi que la fécondité: (Plus grande vulnérabilité des hommes cependant) Plus le statut par rapport à l'emploi est dégradé, plus la probabilité de vivre dans un logement dégradé et insalubre est forte. [...]
[...] Cette corrélation forte s'explique en premier lieu parce que les personnes en situation de précarité sont très souvent hébergées. Par exemple les jeunes de moins de 25 ans sont beaucoup plus nombreux à vivre chez leurs parents ou chez des amis lorsqu'ils n'ont pas d'emploi stable. Cette cohabitation prolongée sous le même toit de parents aux revenus modestes et d'enfants majeurs dont l'insertion professionnelle n'est pas acquise est le signe du maintien des solidarités familiales mais génère souvent de fortes tensions. [...]
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