Tout mouvement social repose sur les fondements suivants :
– « Une action en commun, concertée et coordonnée »;
– Des revendications quant à une situation jugée insatisfaisante, la défense d'une cause spécifique;
– Ces revendications sont adressées à un « adversaire » précis, censé être la cause du problème, ou l'acteur capable de résoudre ce problème;
– Un mode d'action qui ne passe pas nécessairement par les moyens d'expression institutionnels et officiels, et qui n'attend pas nécessairement les grands moments de la vie démocratique (élections);
– Enfin, une façon d'agir qui puise dans les « répertoires de l'action collective » (grève, manifestation, etc).
[...] Mais c'est supposer que la participation politique démocratique se réduit au vote. En fait, les mouvements sociaux sont un élément fondamental de cette participation, puisqu'ils traduisent la volonté d'influence active des citoyens sur la prise de décision politique. Les mouvements sociaux favorisent la transparence du débat et de la décision, puisqu'ils contraignent les acteurs à prendre des positions publiques. De plus, ils font de plus en plus appel à la mobilisation de connaissances précises, et permettent ainsi en retour de démocratiser ces connaissances, qui ne sont plus réservées aux experts La vitalité de l'action collective traduit aussi une volonté de fonctionnement en continu de la démocratie. [...]
[...] Le rôle des syndicats dans les conflits Les syndicats peuvent exprimer les revendications collectives des salariés, en demandant des négociations, en interpellant les directions (importance des institutions d'encadrement des relations professionnelles), ou en organisant des actions collectives plus conflictuelles (arrêt de travail, pétition, etc.). Ils interviennent donc dans la négociation et le conflit plus ouvert. Ils peuvent aussi intervenir pour soutenir individuellement certains salariés dans leurs démarches ou pour protéger leurs droits. En quoi les syndicats sont-ils aujourd'hui affaiblis ? L'affaiblissement des syndicats se voit dans le faible taux de syndicalisation en France, qui est en chute permanente depuis trente ans. Beaucoup de petites entreprises n'ont pas de représentants syndicaux. De plus, la participation des salariés aux élections professionnelles est souvent faible. [...]
[...] Les conflits du travail Les principales causes des conflits du travail Au-delà de l'« explosion de conflits liés à la mise en place des 35 heures (période 1999-2001 surtout), les conflits localisés donnant lieu à grèves concernent principalement les salaires, puis la question de l'emploi (menaces de licenciements, précarité, etc.), et enfin les conditions de travail. On remarque cependant que la montée des conflits sur le temps de travail s'est accompagnée d'une hausse parallèle du nombre de revendications sur les salaires ou l'emploi : sans doute les syndicats et salariés ont-ils profité d'avoir à négocier sur la première question pour essayer de peser sur ces autres questions. Comment expliquer la diminution du recours à la grève ? [...]
[...] Le cas du syndicalisme est un bon exemple (la majorité de ses activités se passe désormais en réunions et en négociations). Deux termes à ne pas confondre : mouvements sociaux et groupes de pression Un groupe de pression est une institution bien établie qui défend des intérêts organisés A priori, on peut l'opposer au mouvement social, qui n'est pas censé être établi mais plus dynamique, moins durable, lié à une action plus ou moins ponctuelle. Pourtant, les groupes de pression sont souvent le résultat de l'institutionnalisation de certains mouvements sociaux. [...]
[...] Un mouvement social peut réussir s'il fait accéder son problème à l'agenda politique, qui est de plus en plus influencé par la mise en forme médiatique des revendications. Cela peut nécessiter l'intervention de réels entrepreneurs de mobilisation et d'organisations solides et institutionnalisées (syndicats, personnalités, etc.). Enfin, la conjoncture politique est un facteur de réussite (et d'existence ou non) de l'action collective. Un mouvement fort, mais qui arrive dans une conjoncture où il est mal perçu de l'opinion, peut ne rien obtenir. Un mouvement plus faible, mais arrivant à quelques semaines d'une élection majeure peut au contraire être couronné de succès. [...]
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