Dans la littérature pédagogique, on trouve essentiellement sous ce nom un ensemble de valeurs... qui ne relèvent généralement pas du civisme ou de la citoyenneté mais de la socialisation. On peut en effet regrouper sous le terme de socialisation toutes les procédures pédagogiques qui n'ont en vue qu'un certain réglage social, comme l'ouverture à autrui, la tolérance, le respect mutuel, le sens de la responsabilité, etc. Souvent aussi on trouve une pratique de l'élection scolaire et l'imposition de la règle de la majorité dans laquelle on croit discerner un apprentissage de la démocratie, etc. (...)
[...] Et ne nous méprenons pas sur le mot calcul Il ne s'agit pas seulement et même pas d'abord d'un calcul financier. Lorsqu'un enfant obéit à ses parents, c'est d'abord pour ne pas perdre leur amour et non parce qu'il approuve ce qu'on lui demande de faire. De même, le jeune élève qui obéit à son instituteur cherche d'abord à ne pas perdre son estime. Il a donc intérêt à faire ce qu'on lui demande. C'est pourquoi on peut parler de calcul. La citoyenneté au premier sens implique d'être présent et actif dans ce qu'on peut appeler l'espace public. [...]
[...] La citoyenneté au second sens se déduit du premier. Lorsque le citoyen décide, ce n'est pas l'homme privé qui parle. Dans le rapport privé à autrui, par exemple avec un commerçant ou avec un ami, tel homme peut bien convenir de quelque chose. Mais cette convention ne dépasse pas le rapport de ces deux hommes entre eux. Celui qui promet à son voisin de venir l'aider n'engage que lui-même. De tels rapports sont des rapports privés. En revanche, lorsque le citoyen décide qu'il y aura liberté religieuse, il dit que cette liberté religieuse sera reconnue à tout homme, et pas seulement à lui-même et à ses proches. [...]
[...] Par là même, il dénonce les cas, les situations ou les lieux où cette liberté ne serait pas effective. Autrement dit, énoncer qu'il y aura liberté religieuse, c'est énoncer une règle qui concerne par principe l'humanité tout entière, en quelque circonstance qu'elle se trouve. L'espace public est ainsi bien différent de l'espace privé. Dans celui-ci, il n'y est question que de l'homme particulier. Dans celui- là, il n'est question que de l'homme en général, hors caractéristiques singulières. Jacques Billard, Enseigner le civisme et la citoyenneté in Les Entretiens Nathan, acte VIII, L'École contre l'exclusion, Paris, Nathan (p. 52). [...]
[...] Qu'est-ce que le civisme et la citoyenneté ? Dans la littérature pédagogique, on trouve essentiellement sous ce nom un ensemble de valeurs . qui ne relèvent généralement pas du civisme ou de la citoyenneté mais de la socialisation. On peut en effet regrouper sous le terme de socialisation toutes les procédures pédagogiques qui n'ont en vue qu'un certain réglage social, comme l'ouverture à autrui, la tolérance, le respect mutuel, le sens de la responsabilité, etc. Souvent aussi on trouve une pratique de l'élection scolaire et l'imposition de la règle de la majorité dans laquelle on croit discerner un apprentissage de la démocratie, etc. [...]
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