Avant 1998, la Saint Patrick n'a jamais été fêtée publiquement à Belfast. Toutes les
célébrations étaient le fait d'initiatives plus ou moins privées, dans les pubs, discothèques, et
on paradait simplement pour soi, au sein des espaces assez délimités du nord, de l'ouest et de
l'est de la ville, principalement dans les aires catholiques, bien que certaines organisations
protestantes, elles aussi, célébraient le saint patron de l'Irlande. Il faut d'ailleurs noter que le
culte de saint Patrick est assez important en Irlande du Nord, car c'est là que Patrick s'était
établi lors se son séjour en Irlande.
I: Le financement de la Saint Patrick et son accueil dans la population catholique
II: La célébration de la Saint-Patrick
[...] Compte tenu de l'éclatement de ces parades dans les différentes parties de la ville, en 1997, après la Saint Patrick, des travailleurs sociaux entre autres personnes impliquées dans la vie communautaire du nord et de l'ouest de Belfast, ainsi que les bureaux chargés de l'organisation des festivals locaux (par exemple Féile an Pobhail West Belfast), se sont réunis et on crée le Saint Patrick's Carnival Comittee (on parle ici simplement du St Pat's comittee), qui se donnait pour fonction d'organiser des célébrations publiques pour la Saint Patrick, lesquelles se devraient d'être inclusives, cross-community, c'est-à-dire ouvertes à la fois aux Catholiques et aux Protestants de Belfast. L'année 1998, fondamentale pour le processus de paix en Irlande du Nord (c'est notamment l'année de signature du Good Friday Agreement), semblait donc tendre les bras à un tel évènement, qui, espérait-on, pourrait constituer une étape vers la réconciliation des deux communautés. Le City Council donna donc son autorisation pour qu'une parade commune ait lieu dans le centre ville. [...]
[...] Not even in the White House, where on St Pat's Day this year all the political representatives of the above parties, including those who voted against it, will gather and celebrate St Patrick with the Tricolour flying, green shamrocks on display and openly consuming glasses of 5 This obsession with Nationalist/Republican politicians of trying to get Nationalists and Unionists to participate in each other's culture has got to stop. The Unionist culture is one of sectarianism and hatred to all things Irish and therefore wholly unacceptable to the Nationalist people and the Nationalist culture is seen by the Unionists as an anathema to all things Unionist. Conor Maskey and the rest of the St Pat's committee should hang their heads in shame and take a step back and re-evaluate their position. Who do they think they are fooling? [...]
[...] Le défilé prend la forme d'un véritable carnaval, avec des numéros de cirque, des ensembles de percussions, des pipe-bands, des danseurs La parade affiche le caractère familial voulu dès le départ par les organisateurs, du moins sur le début du trajet jusqu'au site du concert. Certains suivent le défilé après le char qui ferme la marche, une sorte de roulotte décorée de trèfles dans laquelle joue un groupe de reggae. D'autres personnes sont juste arrêtées sur les côtés, et regardent passer la procession, plutôt que de la suivre. On la photographie, on l'acclame, on l'applaudit. Ceux-là semble se placer plus en simples spectateurs, sans prendre véritablement part à la fête, malgré leurs costumes et leurs drapeaux. [...]
[...] Par la suite, lors d'un entretien réalisé la veille de la Saint Patrick, il m'apprend qu'il partira fêter la Saint Patrick à Dublin, pour assister à la finale irlandaise de football gaélique, qui a lieu tous les ans le 17 mars. Puisque l'on considère que toute manifestation de l'Irishness sera occultée lors de la manifestation dans le centre-ville, le saint patron sera honoré pour beaucoup en privé, en famille, entre amis, dans les clubs sportifs, les pubs, les community centres. [...]
[...] En revanche, si l'on a pu voir quelques maillots de football dans la parade, ils semblent avoir ici complètement disparus sous les t-shirts distribués à l'entrée. Dans la foule qui s'amasse sur le devant de la scène, les symboles nationalistes les plus violents sont encore portés par des adolescents, sans doute dans un simple but de rébellion, de provocation contre l'interdiction lancée par les autorités. Tout près de moi, une jeune fille, de quatorze ou quinze ans tout au plus, porte un bandeau tricolore, surmonté du slogan brits out now Si certains représentants du Sinn Féin ou travailleurs sociaux des quartiers catholiques argueront que cela 7 ne relève que de l'habitude, que les jeunes gens portent toutes les années des symboles affichant leur identité irlandaise à l'occasion de la Saint Patrick, sans en saisir la portée politique, je ne peux m'empêcher de penser qu'à quatorze ou quinze ans, on comprend parfaitement ce qui signifie brits out now et que l'on porte ceci sciemment. [...]
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