La crise des banlieues survenue en octobre 2005 a profondément marqué les esprits et a fait surgir des débats dont celui de l'autorité prise à la fois « en tenaille » entre ordre et désordre. D'où, peut-être, cette interrogation : « Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? ». Il est, par exemple, possible de se demander si cette crise relève d'une incompréhension de ce que doit être l'ordre et de ce pourquoi le désordre existe.
[...] Il est, par exemple, possible de se demander si cette crise relève d'une incompréhension de ce que doit être l'ordre et de ce pour quoi le désordre existe. En d'autres termes, est-ce la délicate perception des idées d'ordre et de désordre qui conduit à une crise de l'autorité ? Avant même de répondre, il convient de saisir le sens des mots, ici, employés. Qu'entend- on, en effet, par ordre ? Un vœu pieux, un fait existant, un idéal ? Et comment le définir ? Par une situation sans aucun soubresaut, ou par un contexte ? [...]
[...] Et ce constat n'est pas nouveau. Qui plus est, ce rejet d'une autorité surabondante peut s'observer à tous les niveaux. Prenons, par exemple, celui de l'autorité parentale. Quel est l'adolescent qui n'a jamais défié son père ou sa mère, contesté cette mise en forme ce formatage - qu'est l'éducation ? Trop d'ordre peut donc conduire à vouloir franchir les limites, enfreindre les règles. Et l'autorité, qui a mis en place cet ordre, est, de ce fait, source de désordre. D'où la nécessité, pour toute autorité, de prendre conscience de l'importance du juste équilibre entre ordre et désordre, pour se maintenir. [...]
[...] L'ordre est un artifice. Il doit donc s'entretenir, se maintenir, pour permettre à l'autorité qui l'établit de se maintenir aussi. Et dans ce jeu subtil entre ordre/désordre/autorité, les trois pôles de la triangulation sont tributaires les uns des autres. Par ailleurs, l'ordre, par sa propension au formatage à l'encadrement, à la fermeture, appelle son contraire, l'ouverture, le mouvement, le changement. Quant au désordre, après avoir contesté, bousculé l'ordre établi, il recherche le calme, la stabilité, la durée. Bref : la paix dans la tranquillité. [...]
[...] Alors que le désordre semble pouvoir exister avec ou sans elle l'autorité, dans sa volonté excessive de maintenir l'ordre, conduit certains à préférer les chemins de la marginalité et donc du désordre Le désordre : un fait inévitable avec ou sans autorité D'abord, face à l'autorité, le désordre qui existe - apparaît comme un contre-pouvoir vis-à-vis de l'ordre établi. Il relève, en quelque sorte, de la désobéissance civile. Et il est, sans être nécessairement un refuge, une issue permettant de se détacher d'un certain asservissement moral et/ou physique. Mais, s'il n'y a pas d'autorité pour maintenir l'ordre, que penser du désordre ? Existe-t-il ou non ? [...]
[...] En société, ce sont la régularité, la stabilité et l'encadrement qui rassurent. L'ordre désiré apparaît, de ce fait, comme ce qui doit être logiquement mis en œuvre, comme ce qui est normal Mais qu'est-ce que le normal et la normalité si ce n'est ce je-ne-sais-quoi ce quelque chose que le pathologique révèle, met en avant ? C'est, en effet, le mal-être, le mal- à-l'aise (malaise), ou dit autrement, le pathologique qui est ce à partir de quoi le normal est défini. [...]
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