Le présent cours a pour ambition de proposer une lecture théorique de l'exclusion et des solidarités notamment en interrogeant les constructions théoriques de l'exclusion. Il ne s'agit pas d'exposer les réalités de l'exclusion mais d'en comprendre ses différentes lectures par le champ social. Cela suppose une posture de distance avec l'actualité mais également vis-à-vis des phénomènes d'empathie.
[...] Pour Giovanna PROCACCI et Serge PAUGAM, le solidarisme originel de la révolution permet l'apparition d'une nouvelle rationalité dans le traitement de la pauvreté en disqualifiant la charité (le don) ou le droit (assurance sociales) au profit la notion de « social » conçu comme « un système moderne des besoins comme un réseau de devoirs et de dépendances réciproques. ». Le solidarisme va permettre une traduction politique en se constituant comme alternative entre le libéralisme et le socialisme. Elle sera notamment portée, au cours de la IIIe République par Charles GIDE et Léon BOURGEOIS. Le solidarisme est alors conçu comme une dette. [...]
[...] DUBET sur les jeunes en difficulté. Ce dernier, se définissant comme un « sociologue de l'expérience » analyse le développement de logiques d'action contradictoires. L'expérience sociale est alors la combinaison de deux logiques d'action : Une logique d'intégration où l'acteur développe ses appartenances (société comme communauté) Une logique de stratégie où l'acteur joue sa partie en fonction de ce qu'il pense être ses intérêts (société comme marché) La jeunesse est, à ce titre, un moment important dans la confrontation de ces logiques en tant qu'il est le temps de l'indétermination. [...]
[...] La typification du SDF est à ce titre caractéristique. Il est un atome libre qui a rompu toutes ses attaches, « étrange étranger » selon R. CASTEL, son absence d'attachement est total à tel point qu'il est défini comme tel, de par sa mobilité constante. Victimes de l'utilitarisme La construction de ces figures-limites (SDF, toxicomane, migrant) se fait l'écho d'une vision désenchantée du monde. L'atomisation de la société devient un individualisme négatif, « par défaut de cadre et non par excès d'investissements subjectifs ». [...]
[...] L'exclusion sera ici définie comme une menace pour la collectivité notamment menace quant à une rupture du lien social et d'une dualisation de la société française. Partant de là, la problématique du risque de désintégration de la société devient centrale. Serge PAUGAM définit l'exclusion au travers de deux concepts de foyer virtuel de réflexions. L'exclusion constitue un « concept horizon » dans l'étude de la cohésion sociale. La réflexion s'appuie aussi sur Michel FOUCAULT qui définit l'exclusion comme un rejet structurel de l'altérité. [...]
[...] Apparition des populations et des quartiers dits « à risque ». A cette dimension économique s'ajoute une dimension identitaire dans le cadre de la mondialisation qui crée un « vide social » et pousse à la dilution des appartenances sociales des corps sociaux intermédiaires (Désaffiliation selon Robert CASTEL) au profit d'identités liées aux « espace-temps intermédiaires ». L'exclusion est alors lue comme la conséquence de la disparition de ces espaces de socialisation et de solidarité intermédiaire. Le début des années 1980 marque un tournant avec la naissance d'une vision plus tournée vers un renouvellement de la notion de solidarité sous la forme du solidarisme. [...]
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