Dans une société où les femmes travaillent, continuent d'être mères de famille et entretiennent leur intérieur, le débat de la gestion de leur temps ne s'est pas posé en France. Les pouvoirs publics n'ont pas cherché à donner une réponse à ces femmes qui se demandent comment concilier vie professionnelle et vie familiale. Le livre de Dominique Meda s'inscrit dans cette problématique de la gestion des « deux vies » des femmes, et des réponses qui auraient pu être apportées par les pouvoirs publics, à l'exemple de ce qui s'est fait dans d'autres pays européens.
L'auteur part du constat qu'aujourd'hui les femmes font des études, travaillent autant que les hommes ; pourtant la biactivité des couples ne s'est accompagnée d'aucun changement dans les institutions sociétales (organisation du travail, déspécialisation des rôles …), comme cela a pourtant été le cas chez certains de nos voisins.
[...] La charge parentale représente environ 39h par semaine : 26h pris en charge par les femmes, 13h par les hommes. Il continue à aller de soi pour une grande majorité de la société qu'un certain nombre de tâches incombent naturellement aux femmes. Cette question n'a jamais eu de véritable impact sur le débat public, n'a donné lieu à aucune discussion dans les enceintes publiques. Or, cette double journée pèse sur l'emploi des femmes. Triple problème de la pénurie d'offres de garde, des horaires de travail par rapport aux horaires de garde et du coût (environ 12% du revenu net du ménage pour la crèche) Des pouvoirs publics à la traîne (question de l'accueil et de la garde du jeune enfant) En 1971, la sécurité sociale consacre 100 millions de francs à la construction et à l'équipement de crèches : 47000 places disponibles dans les crèches collectives. [...]
[...] En raison des difficultés liées à une réforme complexe de nos systèmes, on a plutôt multiplié les dispositifs soit dérogatoires au droit commun, soit incitatifs au retrait d'activité pour la femme Une implication nécessaire de tous les acteurs Rendre effectif le droit à la garde des jeunes enfants : rôle important des collectivités territoriales pour la construction des équipements et les frais de fonctionnement, aide à l'amélioration du statut des assistantes maternelles. Revoir en profondeur l'organisation du travail dans les entreprises et dans la fonction publique parvenir à organiser la conciliation du travail et des autres activités ; obstacles aujourd'hui : temps partiel subi, rigidité à abaisser le temps de travail des hommes et l'absence de possibilité d'adapter les horaires selon les contraintes familiales. Partager totalement entre hommes et femmes les tâches parentales et domestiques. [...]
[...] L'auteur part du constat qu'aujourd'hui les femmes font des études, travaillent autant que les hommes ; pourtant la biactivité des couples ne s'est accompagnée d'aucun changement dans les institutions sociétales (organisation du travail, déspécialisation des rôles comme cela a pourtant été le cas chez certains de nos voisins. I La situation des femmes françaises : paradoxe ou injustice ? La situation des femmes est au premier abord paradoxale : elles sont durablement installées dans le travail et plus diplômées que les hommes et pourtant les inégalités entre hommes et femmes au travail restent considérables. 1962 taux d'activité des femmes de 25 à 49 ans " " 80% Les femmes représentent 45% de la population active. [...]
[...] L'enfant coûte cher et oblige la famille à augmenter le revenu disponible. Comme c'est le plus souvent l'homme qui a le revenu le plus élevé, et que les adaptations du temps de travail sont mieux acceptées pour les femmes que pour les hommes par les entreprises, c'est le plus souvent la mère qui ou bien se met à temps partiel ou bien restreint son investissement professionnel. Il y a derrière cette question un héritage de croyances et de mentalités solidement ancrées et des opinions tranchées quant au rôle et aux fonctions impartis à chaque sexe. [...]
[...] En 1994, les femmes ayant deux enfants peuvent bénéficier de l'allocation parentale d'éducation, contre trois enfants auparavant. Pour les femmes dont les salaires étaient les moins élevés, l'APE a constitué une incitation au retrait d'activité, faisant chuter le taux d'activité des mères de deux enfants vivant en couple de 70 à 55%. La féminisation de la population active est due dans une large mesure aux transformations des comportements d'activité des femmes d'âge intermédiaire (25 à 49 ans). Les jeunes filles font aujourd'hui des études plus longues et réussissent mieux que les jeunes hommes : des filles réussissaient leur baccalauréat en 1998, contre des garçons. [...]
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