Gaston Kelman réactualise, à travers une série de préjugés parfois poussés à l'extrême, le débat sur la place des noirs en France. Il traite le sujet de manière virulente à travers des propos qui se veulent « politiquement incorrects ». Sa démarche novatrice nous permet d'aborder ce thème sensible de manière originale et provocatrice comme l'annonce le titre de son ouvrage « Je suis noir et je n'aime pas le manioc ».
Le mouvement exacerbé du droit à la différence que prône la société en vue d'une certaine égalité entre les individus, n'est il pas en réalité une forme de discrimination masquée ?
[...] Les noirs seraient-ils des citoyens à part ? Devraient-ils être traités d'une manière différente sous prétexte que leur couleur de peau est différente Il s'agirait selon Kelman d'une forme de racisme insidieux et sournois, différent du racisme diabolique c'est-à-dire direct et franc, mais tout aussi dangereux et stigmatisant pour les populations noires. Gaston Kelman dénonce à la fois le fait que les Noirs se complaisent dans un processus de victimisation mais aussi dans le regard condescendant de la société à leur égard. [...]
[...] Toutefois cette expression ne limite t'elle pas l'individu à une culture déterminée ? Ce déterminisme ne conduit-il pas à stigmatiser les individus ? Pour Denys Cuche[1], il est incontestable que les interrogations sur l'identité renvoient à la question de culture L'auteur s'interroge sur les conditions d'intégration et sur les conséquences des différences culturelles. Il nous dit, que l'usage intempestif de la notion de culture entraîne un brouillage conceptuel. Goffman nous parle d' effet de mode pour caractériser la mouvance culturaliste. [...]
[...] Je suis noir et je n'aime pas le manioc Gaston KELMAN De la différence culturelle à l'indifférence? Gaston Kelman réactualise, à travers une série de préjugés parfois poussés à l'extrême, le débat sur la place des noirs en France. Il traite le sujet de manière virulente à travers des propos qui se veulent politiquement incorrects Sa démarche novatrice nous permet d'aborder ce thème sensible de manière originale et provocatrice comme l'annonce le titre de son ouvrage Je suis noir et je n'aime pas le manioc Le mouvement exacerbé du droit à la différence que prône la société en vue d'une certaine égalité entre les individus, n'est il pas en réalité une forme de discrimination masquée ? [...]
[...] Il pense alors que c'est un travail pédagogique sur les mentalités qu'il faut effectuer, comme par exemple améliorer les leçons d'histoire et de géographie qui présenteraient les origines des enfants noirs de France, loin de toute approche misérabiliste. Il se positionne en militant actif envers l'intégration d'émigrants noirs. L'auteur va un peu loin dans ces propos lorsqu'il parle du mythe de l'éboueur qui caractériserait le statut du noir dans la société française et lorsqu'il fait l'éloge du cadre Je suis noir et je suis cadre Il réduit ainsi l'individu à un statut professionnel. La valeur d'une personne se réduirait-elle à un statut social particulier? On peut se demander si G. [...]
[...] Aujourd'hui, il est tellement plus facile d'attribuer des étiquettes, de juger sur la forme que sur le fond. Dans nos sociétés, on a tendance à classer les individus selon diverses catégories facilement identifiables: les noirs, les blancs, les beurs, les jaunes Ce processus entraîne un phénomène de discrimination dans le sens où on limite, voir enferme l'individu dans les clichés auxquels renvoient ces catégories. G. Kelman, en effet, illustre bien ce propos lorsqu'il dit «Que l'on me demande mes origines par simple curiosité humaine, je suis prêt à l'entendre, mais si c'est pour gommer ma culture urbaine et judéo- chrétienne et me coller un vague modèle ruro-traditionnalo-noir qui n'existe pas, alors je ne serais l'accepter Pour l'auteur, les replis communautaires auquel on assiste aujourd'hui sont une forme de discrimination. [...]
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