Sports et violences, Dominique Bodin

Résumé du document

Le sport peut tout d'abord être une tribune d'expression politique visant à valoriser ou à contester un système politico-économique particulier.
Les politiques en matière sportive font pourtant référence au rôle intégrateur et socialisant du sport. Le sport de rue depuis les années 70 en est le point d'orgue. Mais ne devrait-on pas plutôt parler de volonté ou de désir de prévenir les violences juvéniles dans les cités ? Car, les opérations mille clubs par exemple, ce n'est pas une volonté d'ouvrir aux plus démunis des activités auxquelles ils ne pouvaient ordinairement pas accéder mais bien d'occuper les jeunes des cités et d'apaiser le sentiment d'insécurité d'une population qui voyait, au sens strict du terme, s'embraser certains quartiers et qui craignait l'invasion des bas quartiers vers les centres-villes.

Extraits

[...] Mais ne devrait-on pas plutôt parler de volonté ou de désir de prévenir les violences juvéniles dans les cités ? Car, les opérations mille clubs par exemple, ce n'est pas une volonté d'ouvrir aux plus démunis des activités auxquelles ils ne pouvaient ordinairement pas accéder, mais bien d'occuper les jeunes des cités et d'apaiser le sentiment d'insécurité d'une population qui voyait, au sens strict du terme, s'embraser certains quartiers et qui craignait l'invasion des bas quartiers vers les centres villes Il ne s'agit pas de critiquer ouvertement ces politiques, bien louables soient-elles, mais simplement de constater qu'il ne s'agissait pas de prévention : prévenir, c'est faire avant Ces politiques n'étaient qu'un effort rétroactif face à des manifestations de désorganisation sociale (Thrasher, 1927) N'est-il pas utopique de penser que les pratiques sportives peuvent être facteur d'insertion, lorsqu'elles ne sont que des politiques venues de l'autre, du monde des inclus ? [...]

[...] Donc, la Grèce contribue à s'opposer à la violence qui règne en inventant entre autres les règles du sport. Le parallèle est donc évident entre l'ensauvagement des banlieues et l'appel à l'ordre par le sport Le sport contribue alors à créer de l'humanité contre de l'animalité Mais la découverte de l'arbitrage n'est pas non plus une invention démocratique, elle est tout d'abord affirmation du pouvoir aristocratique, même nuancée par la loi. Le sport, le don, l'alliance sont un triptyque culturel et politique qui organise et rythme la vie entre les cités archaïques sous le pouvoir des nobles. [...]

[...] Le sport possède des fonctions politiques externe et interne (Brohm, 1976) Le sport peut tout d'abord être une tribune d'expression politique visant à valoriser oa à contester un système politico-économique particulier Honecker, chancelier de la RDA de 1976 à 1989 : le sport n'est pas une fin en soi mais un moyen pour d'atteindre d'autres buts à propos des JO de 1984 Lien entre supporter et le monde professionnel Lien entre haut niveau et le dopage ' sont prêts à le faire ) Il y a sans doute des violences d'exclusion, voire des délinquances d'exclusion (Sals, 1999) Le sport en soi est un processus porteur de construction ethnique (Poutignat-Streiff-Feinart, 1996) Le sport reproduit bien souvent les inégalités sociales envers les plus faibles et les plus démunis. C'était déjà vrai dans la Grèce Antique Forme d'exclusion : 1)la pratique sportive en club Problème : la recherche de la performance plutôt que la pratique du plus grand nombre 25 l'accès au haut niveau. PB : abaissement du niveau scolaire ( à vérifier) et arrêt total de l'activité blessure sexisme Les politiques en matière sportive font pourtant référence au rôle intégrateur et socialisant du sport. Le sport de rue depuis les années 70 en est le point d'orgue. [...]

[...] Utopie ou nécessité ? [...]

[...] Donc dès son origine, le sport est bien une pratique d'exclusion et de distinction. Il garantit effectivement l'ordre social, mais un ordre social inégalitaire et voulu comme tel. Le sport en Grèce est donc véritablement une prise de distance avec l'autre. Si le sport intègre et humanise, c'est en refusant l'humanité à ceux qui ne peuvent le pratiquer Le sport grec n'est pas contre la violence, il est contre son usage abusif Le sport dans sa forme moderne est aseptisé, la violence qui s'y joue est davantage symbolique. [...]