La régulation des pauvres : du RMI au RSA - Serge Paugam et Nicolas Duvoux, 2010

Résumé du document

Les auteurs de l'ouvrage, Serge Paugam et Nicolas Duvoux, se sont penchés dans l'ouvrage « La régulation des pauvres » sur la question des politiques de lutte contre la pauvreté. Présenté sous la forme d'un entretien entre les deux sociologues, Nicolas Duvoux étant le disciple de Serge Paugam, le débat autour de cette question repose sur les recherches aboutissant à deux thèses sur le thème de la pauvreté qui ont été effectuées à vingt ans d'intervalle par les deux sociologues.
Serge Paugam, directeur d'études à l'EHESS, s'est intéressé dans ses recherches aux différents thèmes tels que la sociologie des inégalités et des ruptures sociales, les formes élémentaires de la pauvreté, la précarité professionnelle et le chômage en Europe ou encore le processus de disqualification sociale.

Extraits

[...] Dans un deuxième temps, tout en analysant les transformations qui ont conduit au passage du RMI au RSA, les auteurs vont se pencher sur la question de régulation des pauvres à l'aide du recours aux politiques d'insertion qui aura pour effet l'avènement d'une nouvelle catégorie des pauvres : celle de travailleurs précaires assistés. I. La régulation des pauvres : un enjeu de définition de la notion de pauvreté Comme le soulignent les auteurs, la notion de pauvreté ne revêt pas les mêmes caractéristiques selon les pays dans lesquels ce phénomène est envisagé. Par conséquent, toute mesure entreprise à l'égard de la pauvreté n'a pas les mêmes caractéristiques dans tous les pays, car ces mesures relèvent d'une démarche de catégorisation par les instances de la production statistique des populations pauvres. [...]

[...] La régulation des pauvres : du RMI au RSA Serge PAUGAM et Nicolas DUVOUX, Paris, PUF Sociologie de la protection sociale Les auteurs de l'ouvrage Serge Paugam et Nicolas Duvoux se sont penchés dans l'ouvrage La régulation des pauvres sur la question des politiques de lutte contre la pauvreté. Présenté sous la forme d'un entretien entre les deux sociologues, Nicolas Duvoux étant le disciple de Serge Paugam, le débat autour de cette question repose sur les recherches aboutissant à deux thèses sur le thème de la pauvreté qui ont été effectuées à vingt ans d'intervalle par les deux sociologues. [...]

[...] Cette reconnaissance qui naît de la participation aux échanges de la vie sociale devient, dans les sociétés où l'individu appartient de moins en moins à un cercle étroit, un enjeu autonome pour les individus. Le rôle des travailleurs sociaux dans cette quête individuelle de la reconnaissance s'est considérablement développé et s'est orienté vers une responsabilisation des individus, sans pour autant avoir les ressources nécessaires à l'atteinte de cet objectif. Par conséquent, ce sont les pauvres qui en subissent les effets de cette volonté de responsabilisation. [...]

[...] Aussi, la logique de projet qu'on fait incomber aux pauvres à travers le contrat unique d'insertion, n'est rien d'autre qu'une injonction à l'autonomie qui se traduit par l'impossibilité pour un allocataire de refuser un emploi aidé qui se verra privé des gains de l'emploi tant en thermes financiers, qu'en thermes de reconnaissance qu'offre le fait d'occuper un emploi. B. Une alternative aux politiques d'insertion est-elle possible en France ? A la précarité de l'emploi qui contribue à développer un sentiment d'incertitude face à l'avenir professionnel du travailleur en question, s'ajoute alors la précarité du travail. [...]

[...] En effet, à travers le passage du RMI au RSA, on remarque une transformation des logiques de considération des populations pauvres. Si auparavant, ils avaient légitimement besoin d'un coup de pouce, aujourd'hui ils sont de plus en plus perçus comme des personnes qui ne veulent pas s'en sortir et à qui les pouvoirs publics assignent une dette envers la société en essayant de les responsabiliser. C'est dans une démarche d'analyse sociologique des politiques sociales de lutte contre la pauvreté dans les sociétés modernes, venant compléter les approches historiques, littéraires, économiques de ces politiques, que le projet de cet ouvrage s'inscrit. [...]