De la naissance de la République à 1914, l'idéologie pénitentiaire demeure constante : la prison est un lieu de peine, elle doit dissuader, mais elle est aussi un lieu d'amendement. Pour les Républicains, « une discipline ferme mais humaine et les bienfaits de l'instruction peuvent toujours ramener le délinquant au droit chemin, c'est-à-dire à un comportement conforme aux valeurs de la République » . La République se devait donc, plus que tout autre régime, de réformer la prison, de l'humaniser. Or elle ne va rien faire. Entre 1870 et 1914, si la France a changé (enracinement de la République et des valeurs républicaines), la prison reste elle identique.
[...] Plan suivi : L'auteur adopte un plan chronologique. 1ere partie : La République des conservateurs ou le temps des projets (1871-1879) 2nd partie : La République des républicains ou le temps des lois (1879-1899) 3eme partie : La République des radicaux ou le temps de l'indifférence (1900-1914) La République des conservateurs ou le temps des projets (1871-1879) En 1871 est mise en place une commission d'enquête (la commission d'Haussonville) sur les établissements pénitenciers. Cette enquête révèle la situation catastrophique des prisons françaises qui n'ont pas été réformées depuis 1843 : misère, promiscuité, récidive . [...]
[...] Pendant la période 1900-1914 les seules questions pénitentiaires qui intéressent les parlementaires sont la laïcisation et l'amélioration du sort du personnel des prisons, et la question du travail des prisonniers (qui pour la gauche concurrence le travail des ouvriers libres). Les rares augmentations du budget des prisons sont consacrées aux personnels pénitenciers. L'opinion publique se désintéresse complètement des conditions de vie des détenus : de cette indifférence à la prison, l'attitude des sociétés de pensée et des associations de défense des droits de l'homme est l'illustration»[x]. Les politiques ne font rien pour réformer la prison. [...]
[...] ] de mesurer que, la prison étant vouée à demeurer un lieu de corruption autant que de châtiment, le plus sage était d'y recourir le moins possible D'où les lois sur la libération conditionnelle et le sursis à l'emprisonnement. [...]
[...] Les républicains auraient dû profiter de la diminution de la population carcérale pour améliorer la situation des prisons ; ils ne vont rien faire : a quoi bon investir à grand frais dans des prisons dont les effectifs allaient diminuant pour réduire une récidive qui, elle aussi, décroissait ? [viii]. Au temps de l'immobilise va succéder le temps de l'indifférence. III) La République des radicaux ou le temps de l'indifférence (1900-1914) Suite à l'affaire Dreyfus, la République s'enracine définitivement et les radicaux arrivent au pouvoir. [...]
[...] Conclusion La République a montré son incapacité à régler la question carcérale : au terme de notre chemin nous quittons la prison républicaine presque à moitié vide, mais identique à ce qu'elle était au début : sombre, misérable, immuable [xii]. Ainsi La prison n'a de républicaine que le nom, car les valeurs de la République s'arrêtent à ses sombres murs [xiii]. Et pourtant la République ne pouvait ignorer la situation catastrophique de ses prisons : dès 1873 le rapport d'Haussonville dénonçait la misère, la promiscuité, la corruption de la vie carcérale. Si les Républicains n'ont pas réformé la prison, c'est surtout pas manque de courage politique. Mais« Au moins ont-ils eu le mérite [ . [...]
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