Nous sommes en janvier 2007, en pleine campagne présidentielle. Un consensus apparait alors pour réhabiliter le travail et critiquer l'assistanat. Alors que Nicolas Sarkozy propose aux Français « qui se lèvent tôt » de « travailler plus pour gagner plus », Elsa FAYNER, journaliste, décidée à le prendre au mot, s'immerge de façon clandestine pendant plusieurs mois dans l'emploi précaire français.
Elle souhaite voir de plus près cette organisation sociale présentée comme « décourageante » en s'intéressant plus particulièrement aux salariés à bas salaires. Où travaillent-ils ? Comment ? Dans quelles conditions ? Pour voir si c'est effectivement le goût du risque qui manque à ceux qui restent au SMIC.
Elsa FAYNER est journaliste, elle est diplômée de Sciences politiques et de l'École Supérieure de Journalisme de Lille. Elle est collaboratrice d'ASH magazine (Actualités sociales hebdomadaires) destiné aux travailleurs sociaux. Elle travaille aussi pour Libération, Géo, Le Point, Le Figaro magazine… Elle a également écrit en 2006« violences, féminin pluriel. La violence envers les femmes dans le monde contemporain » et réalisé en 2009 un reportage pour France 2 (Les infiltrés « travailleurs à bas prix »). Ce livre a été édité au début 2008 et a été un succès.
Le thème abordé dans cette œuvre au travers le témoignage de l'auteur est clairement la précarité. La précarité dans l'emploi se caractérise par une forme d'emploi qui n'est pas stable (CDD, contrats d'intérim, temps partiels). Ce type d'emploi ne garantit pas une présence à long terme ou permanente dans l'entreprise. C'est cette précarité qui est très présente dans certains secteurs et pour certaines catégories de travailleurs. Elle aborde différents aspects que nous développerons par la suite.
[...] Sur le marché du travail et c'est ressenti dans le livre, c'est la course au CDI. La consécration suprême c'est décrocher un CDI. On sent à quel point la recherche de la sécurité de l'emploi est primordiale pour les travailleurs ce qui est compréhensible. La plupart des travailleurs souhaitent pouvoir emprunter auprès des banques, souhaitent savoir de quoi sera fait le lendemain. Lors de son expérience dans l'hôtel l'auteur fait la connaissance d'une employée qui voudrait changer de travail, mais qui a peur de quitter son poste en CDI alors qu'elle souffre moralement et physiquement. [...]
[...] Le but étant de garder le prospect en ligne les employés sont prêts à tout. On pose des questions fermées, on cherche à tout prix à ce que le correspondant reste en ligne et à ce qu'il nous écoute. L'activité de télévendeuse fait ressortir une fatigue psychologique. La pression du chronomètre, l'enchainement des appels, la pression des managers pour toujours plus de vente n'arrangent rien. Tout est minuté, surveillé, optimisé, la pression est la règle. C'est une activité exercée par bon nombre de jeunes français qui bien souvent ne sont que de passage dans l'entreprise à 6 mois en général). [...]
[...] Les prospects sont dérangés chez eux, ils sont donc souvent peu accueillants et irrespectueux envers les télévendeurs qui se font souvent insulter ou raccrocher au nez etc. Chez Ikéa c'est ce respect qui fait la différence même si les conditions de travail n'y sont pas non plus formidables. Chacun est tenu d'avoir du respect envers l'autre à tous les niveaux de la hiérarchie. Le salarié est alors valorisé et est plus à même de vivre sereinement ses journées de travail. Dans l'hôtellerie pas davantage de reconnaissance, les pauses sont très limitées, on doit se cacher pour fumer une cigarette, la responsable n'est pas du tout avenante. [...]
[...] Cela créé davantage de proximité et réduit la distance hiérarchique. Chez Ikea même les responsables sont amenés à travailler dans les rayons. Cependant, elle l'admet, elle reste sur des horaires très atypiques propres au secteur de la restauration, elle doit passer d'une tâche à une autre : être à la caisse, préparer les sandwichs à la demande des clients, nettoyer la salle, vider les poubelles, renseigner les clients Elle doit faire preuve d'une certaine polyvalence ce qui est facteur de stress aussi. [...]
[...] Les salariés demandent davantage de reconnaissance, une sécurité de l'emploi et de meilleures conditions de travail. Quelle intervention peut- on espérer pour faire changer les choses ? [...]
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