Dans ce texte, Louis Wirth définit les caractéristiques principales de la ville, puis étudie les conséquences du mode de vie urbain sur les citadins. Il propose des perspectives d'appréhension du phénomène urbain pour une approche sociologique empirique. Sa démarche est motivée par le manque de travaux à dimension théorique autour du thème des villes et du mode de vie urbain, alors que la civilisation contemporaine est indissociable de l'urbanité. Plus précisément, c'est le manque de définition globale de postulats sous-tendant à l'étude des villes que L.Wirth dénonce. Or une définition sociologique de la ville est souhaitable afin de guider les recherches empiriques menées par les sociologues. Il cherche alors dans cet article de dégager l'essence de la théorie du phénomène urbain dans un objectif totalement théorique de référence sociologique, pouvant être ensuite utilisé dans des logiques plus empiriques.
Il dégage trois composantes essentielles pour l'analyse sociologique de la ville : sa taille, sa densité et son hétérogénéité, sa vie collective. Ces éléments ne doivent pas être envisagés comme une fin en soi, mais comme des outils qui servent à comprendre les logiques sociales qui structurent le phénomène urbain comme mode de vie. Les conséquences de ces variables s'observent à la fois sur le citadin en tant qu'individu et sur le lien social entre les citadins.
La taille importante des villes (notamment avec l'apparition de mégalopoles) et leur forte densité impliquent un lien social direct moins fréquent et plus ténu. Les contacts secondaires priment sur les contacts primaires qui sont majoritaires dans les milieux ruraux. L.Wirth souligne le « caractère superficiel, anonyme et éphémère des relations sociales en milieu urbain », qu'il oppose au lien social plus authentique dans les milieux non urbanisés. Les rapports entre les citadins sont marqués par une visée utilitaire et la dépendance entre les individus est limitée à un domaine d'activité restreint d'un individu. Le développement des professions libérales et la spécialisation accrue des tâches illustrent la logique du phénomène urbain.
[...] Ces éléments ne doivent pas être envisagés comme une fin en soi, mais comme des outils qui servent à comprendre les logiques sociales qui structurent le phénomène urbain comme mode de vie. Les conséquences de ces variables s'observent à la fois sur le citadin en tant qu'individu et sur le lien social entre les citadins. La taille importante des villes (notamment avec l'apparition de mégalopoles) et leur forte densité impliquent un lien social direct moins fréquent et plus ténu. Les contacts secondaires priment sur les contacts primaires qui sont majoritaires dans les milieux ruraux. [...]
[...] L.Wirth évoque la dynamique des citadins, le lien entre le marché et le mode de vie citadin, particulièrement avec le marché du logement. La ville est envisagée comme une mosaïque de mondes sociaux entre lesquels le passage se fait brutalement». La problématique de l'immigration est sous- jacente à cette analyse de l'organisation de l'espace et au fait que la ville ne s'auto-reproduise pas. L.Wirth insiste sur le caractère hétérogène de la ville, ce qui fait référence l'importance des minorités dans ses propres travaux. [...]
[...] On peut tout d'abord noter l'héritage de Weber qui a étudié les villes moyenâgeuses en les analysants comme des sociétés complètes. L'analyse de L.Wirth comporte les quatre éléments mis en avant par Weber dans son idéal-type de la ville européenne au Moyen-Âge : la dimension économique, des rapports sociaux originaux, une forme politique originale et une culture particulière. La dimension économique est rappelée constamment comme facteur modelant les liens entre les citadins (division du travail, spécialisation, recherche de l'efficacité optimum Les rapports sociaux urbains se distinguent de ceux du monde rural par leur instabilité, leur faiblesse relative, et leur anonymat. [...]
[...] Le phénomène urbain comme mode de vie, Louis Wirth 1. Synthèse Dans ce texte, Louis Wirth définit les caractéristiques principales de la ville, puis étudie les conséquences du mode de vie urbain sur les citadins. Il propose des perspectives d'appréhension du phénomène urbain pour une approche sociologique empirique. Sa démarche est motivée par le manque de travaux à dimension théorique autour du thème des villes et du mode de vie urbain, alors que la civilisation contemporaine est indissociable de l'urbanité. [...]
[...] Cependant, L.Wirth explique dans ce texte que la population est triée en fonction d'éléments qui déterminent l'attrait de certaines zones, et en fonction de modes de vie qui peuvent être incompatibles. Selon lui il s'agit alors d'une homogénéisation inconsciente des quartiers, aboutissant à une mosaïque de mondes sociaux entre lesquels le passage se fait brutalement». L'explication de ce phénomène par un mode passif de la population me semble en contradiction avec les logiques d'auto-ségrégation qui sont sous-jacentes à l'analyse de l'école de Chicago, qui met en évidence l'utilisation du marché du logement à l'époque par les propriétaires blancs pour faire en sorte que les loyers soient inaccessibles aux populations noires. [...]
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