Mon pays n'est pas sûr 2001, Simone Fluhr, CRA centre de rétention administrative, Geispolsheim, CNDA cour nationale du droit d'asile, commission des recours des réfugiés, OFPRA office français de protection des réfugiés et apatrides, pays, France
Cet ouvrage est un recueil de témoignages par Simone Fluhr des demandeurs d'asile destiné à l'OFPRA. L'ouvrage présente également le travail et l'accompagnement accomplis par l'association CASAS, ses salariés, bénévoles et stagiaires. L'association n'est plus mandatée par l'État, à ce jour, et sa pérennité est menacée par cette absence de financement. Tout au long du livre, on découvre les conditions déplorables et inhumaines dans lesquelles les demandeurs d'asile du Bas-Rhin effectuent (ou non) leur demande d'asile. En plus des violences subies dans leur pays d'origine s'ajoutent les violences administratives et juridiques françaises qui leur signifient qu'il n'y a pas de place pour eux dans ce pays.
[...] Le 115 est saturé. Faute d'hébergement, des familles entières, des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées, des personnes isolées se retrouvent à la rue. Les enfants, livrés à la rue pour la première fois depuis le printemps 2002, sont confrontés au froid. Les familles dorment à la rue, à la gare, dans une voiture, sous un porche, dans la forêt, un immeuble abandonné. Les familles principalement touchées sont les primoarrivantes, les familles en voie de réadmission vers un pays tiers, et celle en procédure régulière touchant l'ATA dont la préfecture estime qu'elles sont en capacité d'assurer leur subsistance. [...]
[...] Des prêts d'associations sont accordés à CASAS. Du matériel est donné (photocopieuse, fauteuils). Des dons affluent de bénévoles. Des stagiaires et bénévoles assurent la continuité du travail rendu par CASAS. Non, on ne peut renvoyer des demandeurs d'asile dans le pays où ils sont en danger de mort. Non, on ne met pas des enfants en prison. Et on ne les arrache pas à leurs parents. Non, il y a des choses qu'on ne fait pas. [...]
[...] Les éclaireurs En plus des violences subies dans leur pays d'origine s'ajoutent les violences administratives et juridiques françaises qui leur signifient qu'il n'y a pas de place pour eux dans ce pays. Ils sont les éclaireurs. Les éclaireurs de ce qui est peut-être en train d'arriver dans le monde. C'est-à-dire les violences qu'on leur fait subir ici, chez nous. Cette violence est telle que les accompagnants de CASAS ne peuvent plus se tenir à leur propre parole, plus aucun cadre ne tient, ne les soutient. [...]
[...] Ils partagent avec eux un désarroi, une impuissance, un épuisement. Mais aussi cet échange marquant notre humanité : se parler, s'écouter. II. Les témoignages Les témoignages se suivent et se ressemblent en termes d'aberrations de notre système d'accueil, de violence « légale » subie par les demandeurs d'asile. Les personnes fuient la peur à laquelle elles sont confrontées dans leur pays d'origine et retrouvent cette peur arrivée en France. Les désillusions sont grandes : la France est perçue comme un pays d'accueil, une civilisation marquant la fin de l'errance et des souffrances. [...]
[...] Quant au recours devant la CNDA, il n'est pas suspensif d'une reconduction. Les personnes doivent vivre cachées durant des mois pour éviter d'être renvoyées avant leur jugement à la Cour du droit d'asile. Souleymane, un Tchadien, évoque des sentiments contradictoires : le bonheur d'avoir pu fuir les persécutions et représailles au Tchad et le malheur de l'exil (arrachement aux êtres aimés) et de son traitement en France. Lernik, un Azéri, réunit à lui tout seul 4 arrestations en 6 mois jours enfermés au centre de rétention audiences devant le juge des libertés devant le juge administratif devant le juge de la cour d'appel, à chaque fois escorté par la police et menotté comme un criminel. [...]
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