Fondateur du magazine Challenges en 1982, journaliste pour le Nouvel Observateur, Patrick Fauconnier est une référence dans ses domaines de prédilection : l'entreprenariat et l'éducation. Sur ces grands thèmes, il a notamment publié « Le talent qui dort, la France en panne d'entrepreneurs » en 1996, puis « La fabrique des "meilleurs" enquête sur une culture d'exclusion » en 2005. Dans cet essai, il expose ses désaccords fondamentaux avec la politique éducative menée en France depuis des décennies.
Pour Patrick Fauconnier, le système scolaire opère dès le primaire une sélection excessive, décourage les élèves, méprise les formations techniques et néglige les talents. Dès l'introduction, le ton est donné, à travers deux chiffres « qui font honte à la France », et reflètent les défauts du système : dans notre pays, seuls 37 % des élèves d'une génération accède à l'enseignement supérieur, là où 64 % des Américains, 75 % des Suédois ou encore 77 % des Australiens y ont accès. D'autre part, 150 000 jeunes quitteraient chaque année le système scolaire en échec total. Ce sont les raisons de cet échec que l'auteur se propose d'explorer en quatre parties dans cet ouvrage.
[...] Pour l'auteur, l'énorme dépense sociale française ne parvient pas à offrir des possibilités de rattrapage par manque de mesures actives de formation ou encore de coaching par opposition aux mesures passives que constituent les allocations. Le mépris pour la motivation et l'information professionnelle La non-prise en compte de la motivation handicape le système L'auteur accuse ici l'école française de ne pas considérer la motivation, qui relève de l'intelligence émotionnelle, comme un moteur de réussite à l'école. En revanche, elle devrait favoriser d'autres capacités de l'ordre du ressenti et de l'intuition, autrement dit l'intelligence émotionnelle, qui permet de sentir les choses, de prendre des initiatives plus adaptées aux situations et de savoir motiver les autres. [...]
[...] Fauconnier évoque dans cette partie quelques idées afin d'orienter notre école vers un système pépinière Il s'agit tout d'abord de ne pas systématiquement travailler l'intelligence théorique ou analytique, mais de valoriser l'intelligence émotionnelle ou perceptive, indispensable à l'harmonie sociale. C'est cette forme d'intelligence, pour l'auteur, qui commande l'action là où l'intelligence analytique commande l'analyse Les deux sont donc essentielles, mais il faut les replacer sur un pied d'égalité : comme le dit le docteur en psychologie Daniel Goleman, parmi les facteurs dont dépend la réussite dans la vie, le QI représente au mieux ( le QI et les concours ne permettent pas de prédire de manière certaine qui réussira dans la vie L'exemple scandinave Finalement, P. [...]
[...] Tout en maintenant ces personnes hors activité, le système dépense donc plus qu'il n'en est nécessaire à des entreprises de réinsertion efficaces. P. Fauconnier évoque aussi le budget du ministère de l'Emploi pour déterminer la marge de manœuvre de l'État en matière des politiques de formation, d'insertion et d'orientation. Il explique que sur les fonds qui restent disponibles après avoir indemnisé le chômage, le ministère alloue 4 milliards d'euros en action de formation, qui comme on l'a vu profitent avant tout à ceux qui ont déjà un bagage ; le reste allant aux déductions de charges patronales ou aides à l'embauche qui ne servent à rien selon nombre d'experts La création d'entreprise face à l'État tentaculaire Chaque année, la création d'entreprises génère nouveaux emplois, selon l'auteur : ce serait donc le canal privilégié d'insertion dans la vie active des jeunes et de réinsertion des exclus. [...]
[...] Pour l'auteur, l'exemple type du système pépinière est l'école américaine, qui permet aux étudiants de trouver leurs voies non seulement avec les collèges qui leur offrent un choix de cours immense dans des domaines très différents, mais aussi, car le système encourage les travaux de groupe, les activités extrascolaires et les jobs à temps partiel. L'accent est mis sur la motivation des élèves et sur la recherche par chacun de sa propre vocation. La différence entre les deux approches, selon P. [...]
[...] Les USA n'auraient pas non plus davantage de travailleurs pauvres qu'en France pour P. Fauconnier, puisque si seuls 15% des salariés français se trouvent en 1997 dans la zone des bas salaires (inférieur de deux tiers au revenu médian national) contre 30% d'Américains, l'économie française se caractérise par un taux de chômage autour des 9 ou 10% (contre un quasi-plein-emploi aux États-Unis au début des années 2000), ce qui atteste la théorie de l'auteur selon laquelle la France préfère tout simplement évacuer vers le chômage une grande partie de ses actifs sont pauvres, mais sortent des statistiques des salariés- De plus, nous aurions en France 6 à 7 millions de pauvres contre 35 millions aux États unis, cinq fois plus peuplés que nous Plus précisément, le nombre des pauvres en valeur relative est supérieur en France par rapport aux États-Unis selon le professeur Michel Goussot, qui base ses observations sur la remontée du niveau du pouvoir d'achat à la fin des années 1990 aux États-Unis. [...]
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